Avec dix buts inscrits en douze rencontres, l’Amiens SC est la deuxième plus mauvaise attaque du championnat, à égalité avec les Girondins de Bordeaux. Une statistique qui peut surprendre au regard du prétendu potentiel offensif du club picard. Tentative d’explications.
Des statistiques inquiétantes pour l’Amiens SC
En plus d’avoir un mal fou à faire trembler les filets, l’Amiens SC est également l’équipe qui se procure le moins de grosses occasions en Ligue 2 cette saison et qui affiche le plus faible taux de conversion de ces mêmes grosses occasions (3/14) selon Opta. Une statistique inquiétante à plus d’un titre, confirmant la surperformance offensive des Amiénois en début de saison, avec notamment des buts un peu tombés du ciel contre QRM ou Auxerre, et surtout une incapacité à créer le danger dans la surface de réparation adverse qui est plus qu’une simple tendance après déjà 12 journées de championnat.
« Sur les sept derniers matches, on a mis deux buts, par l’intermédiaire d’Andy (Carroll), rappelle Alexis Sauvage. Vous m’apprenez ce chiffre, mais je ne suis pas forcément surpris. Je pense que le staff ne va pas hésiter à passer le mot auprès du groupe, sachant que ce ne sont pas seulement les attaquants, tout le monde peut marquer, notamment sur coup de pied arrêté, à l’image de Laval. A nous d’inverser cette spirale. Les chiffres parlent à un moment donné. On ne peut plus se voiler la face. C’est une bonne chose. Cela doit nous piquer, c’est le métier qui veut ça. »
De son côté, Omar Daf n’a pas tout a fait la même vision sur ce chiffre assez éloquent : « Les occasions, le plus important est de les mettre au fond. Des équipes se créent beaucoup d’occasions sans être efficace. On a affronté le leader lavallois qui ne se crée pas beaucoup d’occasions, mais qui est terriblement efficace, raison pour laquelle ils sont au-dessus. Les occasions nettes, nous les avons, avec en moyenne trois occasions nettes par match (ndlr : un chiffre démenti par l’institut Opta). Il y a des équipes de haut niveau qui ne les ont même pas. C’est juste retrouver la spontanéité que nous avions en début de saison et concrétiser nos occasions pour ramener de la confiance. »
Le symbole Louis Mafouta
Une confiance qui semble avoir progressivement disparu, notamment chez Louis Mafouta, toujours meilleur buteur du club avec trois réalisations sur les cinq premiers matches. « En début de saison, il était très efficace, ce qui permettait aussi de valider nos temps forts. Aujourd’hui, il a toujours des situations, que ce soit le penalty contre Ajaccio, ou les occasions contre Pau et Laval, juge Omar Daf. On sait aussi que ce sont des séries pour les attaquants, il est dans une période où il est moins en réussite. Je ne doute pas qu’il va retrouver le chemin des filets. On va continuer à travailler avec lui. On a confiance en lui, c’est un buteur qui connaît bien la Ligue 2. »
Mais bien moins le poste d’ailier gauche où il est régulièrement exilé depuis plusieurs matches, histoire de faire de la place dans l’axe à Andy Carroll. « Ce n’est pas là où il est le plus performant, on le sait, concède son entraîneur. Depuis un moment, on essaie de trouver le profil qui pourra nous amener satisfaction dans ce couloir gauche où pas mal de joueurs se sont succédé. En mettant Louis (Mafouta) là, on sait aussi qu’il va repiquer dans l’axe. Cela nous laisse deux attaquants sur le terrain, en plus d’Antoine (Leautey) et de Gaël (Kakuta), on met nos meilleurs atouts offensifs sur le terrain. »
Un chantier permanent, des associations discutables
Encore faut-il que ces différents atouts offensifs soient réellement complémentaires. « Cela nécessite beaucoup de travail, concède Omar Daf. Que ce soit Louis (Mafouta) ou Andy (Carroll), ce sont des joueurs athlétiques, qui pèsent beaucoup sur les défenseurs. Il faut continuer à travailler avec eux, je veux que ces joueurs trouvent les repères. Il faut qu’on arrive à trouver plus de verticalité dans notre jeu quand on les associe. » Une verticalité que Gaël Kakuta est censé donner, quand il n’est pas blessé, tout en sachant que le meneur de jeu n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il évolue avec un attaquant de profondeur aujourd’hui inexistant au sein de l’effectif d’Omar Daf – sans même parler des difficultés rencontrées sans ballon avec le tandem Carroll-Kakuta.
Et si l’absence de l’ancien Lensois a souvent été érigée en excuse pour expliquer les récents maux offensifs de son équipe, l’intéressé était finalement présent sur cinq des huit matches sans succès de son équipe. Reste aussi ce problème jusqu’ici insoluble de l’ailier gauche, qui amène l’ancien entraîneur de Sochaux et Dijon à pas mal tâtonner pour trouver la moins mauvaise des alternatives. Une quête jusqu’ici inachevée. « Parfois, ça se connecte tout de suite, d’autrefois ça met un peu plus de temps. Offensivement, je nous trouve ambitieux. Quand on aligne quatre joueurs offensifs, cela veut dire qu’on est là pour attaquer. »
Malheureusement, « il ne suffit pas d’aligner quatre attaquants » pour trouver le chemin des filets pour reprendre les propos tenus par Omar Daf après Laval, le sixième match sans avoir inscrit le moindre but cette saison, soit 50% des matches disputés cette saison. Un énième chiffre accablant pour une équipe de l’Amiens SC qui va devoir rapidement passer la seconde offensivement pour arrêter de faire du surplace.
Romain PECHON
Crédits photo : Iconsport
entièrement d’accord avec Baba
Un petit article optimiste ça ferait du bien quand même 👍