Déçu par la première mi-temps livrée par son équipe, Omar Daf estime que l’Amiens SC a mis trop longtemps pour se libérer contre Laval (0-0), ce samedi pour le compte de la 12e journée de Ligue 2. Entretien.
Omar Daf, quel est votre sentiment après ce match nul ?
En première mi-temps, Laval est plus en confiance et dynamique dans le jeu. On est meilleur en seconde période en ayant les occasions nettes pour l’emporter. Chaque équipe a eu sa mi-temps, mais je pense qu’on aurait pu l’emporter. En première période, on a une double situation où on peut terminer. En deuxième période, Louis (Mafouta) peut mieux négocier son un contre un, il y a aussi le coup franc en fin de partie. Pour battre ce genre d’équipe, il faut aussi être plus consistant sur la totalité de la rencontre.
Comment expliquez-vous le changement de physionomie en deuxième mi-temps ? Est-ce dû à l’entrée de Boya ou bien à la baisse de régime physique de Laval ?
Laval est une équipe très athlétique, qui court énormément. Ce qui leur permet aussi de bien défendre. En seconde mi-temps, j’ai demandé aux garçons de se lâcher et on a vu des enchaînements plus rapides, un jeu qui va un peu plus vers l’avant. On peut avoir la frustration d’avoir trop respecté cette équipe en première mi-temps. Frank (Boya) a aussi fait une bonne entrée. C’est de bon augure pour la suite, je pense qu’il peut nous apporter sur la durée. Pour cela, il faut qu’il retrouve plus de dynamisme et la totalité de ses capacités physiques.
Ce manque de consistance sur l’ensemble d’un match, c’est un vrai problème depuis plusieurs semaines. Cela commence-t-il à vous inquiéter ?
En seconde période, on a aussi eu un gros temps fort, où Laval est resté très bas et ne parvenait plus à sortir. Le plus important est de bien négocier les temps faibles. Il faut qu’on dégage plus de maturité, qu’on soit en mesure de garder les ballons.
Sur vos temps faibles, il y a tout de même un déchet technique surprenant au regard du pedigree de certains joueurs…
En tant qu’entraîneur, on peut tout faire, mais on ne peut pas être sur le terrain à la place des joueurs. Il y a des choses mises en place, on les a vues en seconde mi-temps. Quand on voit nos circuits, on met en difficulté le leader du championnat, on le pousse dans ses derniers retranchements. En première mi-temps, quand l’adversaire pousse, il faut montrer plus de personnalité, avoir une meilleure maîtrise.
Pouvez-vous vous satisfaire de ce point ?
Pas du tout. Je ne peux pas me satisfaire d’un nul à domicile. On doit être en capacité de gagner ce match quand on a de telles situations. Laval est aussi une équipe qui est allé gagner à Bordeaux, qui a fait son meilleur match contre Saint-Etienne en dépit de la défaite, on a joué une équipe en confiance et malgré tout on aurait pu faire plier l’adversaire en étant plus tranchant.
C’est le septième match d’affilée sans victoire, un nouveau match sans marquer. Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité, de poids offensif ?
Le leader, qu’on vient d’affronter, a gagné plusieurs matches 1-0 en se procurant très peu de situations, en marquant sur coups de pied arrêtés. Ils sont très efficaces offensivement et défensivement. A chaque rencontre, l’adversaire n’a plus d’occasion que nous. Les situations sont là, il faut les mettre au fond tout simplement.
Sept matches sans victoire, ça commence à être conséquent. Cela peut-il commencer à peser dans les têtes ?
C’est surtout frustrant. Contre Ajaccio et Valenciennes, c’était pareil. A Pau, ça se joue sur un penalty. Ce sont des matches très frustrants. Il y a des choses à améliorer, mais on aurait pu avoir des points en plus en étant plus tueur devant le but. Il faut insister, ce serait plus inquiétant si les occasions n’étaient pas là.
Avec Mafouta, Carroll, Kakuta et Leautey sur le terrain ce soir (samedi), votre équipe se procure quand même très peu d’occasions…
Il ne suffit pas d’aligner quatre attaquants. Ce sont des joueurs qui arrivent, on les associe petit à petit. On met nos meilleurs joueurs offensifs sur le terrain, mais Gaël (Kakuta) revient de blessure et Antoine (Leautey) de suspension. Il faut travailler petit à petit avec tous ces éléments pour trouver des complémentarités. Sur ce match, il y a eu un manque de connexions entre eux. On travaille là-dessus pour trouver la meilleure formule. En deuxième mi-temps, avec le petit Yvan (Ikia Dimi) sur le côté, on est tout de suite plus dynamique, on se projette plus vite vers l’avant. Il ne suffit pas de mettre les noms sur le terrain pour que ça marche. Il y a eu de bonnes choses, mais on a manqué de dynamisme vers l’avant.
L’autre problème est votre capacité à presser avec cette animation offensive. La première ligne de Laval était dans un confort certain en première période…
Exactement. C’est ce qui a permis à notre adversaire de se rassurer encore plus. On n’a pas mis assez de pression sur cette équipe en première mi-temps. Avec certains profils, on sait qu’on gagne d’un côté, mais qu’on perd à ce niveau-là en les faisant jouer.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Loic Baratoux/FEP/Icon Sport