Bon dernier de Ligue 2, le VAFC n’a pas été aidé par un mercato estival ambitieux à première vue, mais aussi tardif et finalement infructueux. Si certains ont pu tirer leur épingle du jeu de ce marasme ambiant, la majorité n’ont pas répondu aux attentes. Après avoir mis la lumière sur ceux qui sauvent – un peu – le mercato valenciennois, focus sur les autres recrues, plus nombreuses, qui le tirent vers le bas.
Ils ont été décevants
Débarqué tout droit du Danemark avec l’étiquette d’un talent relativement reconnu, David Kruse n’en a pas – encore – montré l’étendue au VAFC. Censé être la plaque tournante et la touche créative de l’entrejeu valenciennois, l’international Espoirs danois (8 sélections) n’a pas justifié les attentes placées en lui. La faute à une propension à disparaître trop souvent des rencontres, à une inconstance chronique et un manque d’impact préjudiciable dans un championnat plus athlétique que ce qu’il a connu auparavant. Le talent est bien visible, à David Kruse de trouver les clés pour le faire fructifier.
D’un espoir à un ancien grand espoir, il n’y a qu’un pas. Bruno Costa (26 ans) s’inscrit dans la même veine que David Kruse, à savoir un milieu de poche plus offensif que défensif, à la palette technique large mais à la panoplie athlétique minime et, in fine, au rendement décevant. Contrairement au Danois, le Portugais est arrivé dans les toutes dernières heures du mercato. De quoi entraver son adaptation, alors que le clan lusophone (Jorge Maciel, Leandro Morais et Joao Nuno Fonseca) a été débarqué du navire valenciennois. Pas même convoqué par Ahmed Kantari pour le dernier rendez-vous de 2023 à Ajaccio – après une suspension de quatre matches -, son avenir au Hainaut est déjà flou.
Il était la petite curiosité du mercato valenciennois, lui qui était resté bloqué au Congo jusqu’à la fin septembre pour des raisons administratives. Arrivé sur le tard, Makabi Lilepo avait vite rattrapé son retard : buteur et double passeur décisif pour sa première titularisation à Grenoble (3-3), le Congolais rééditait une belle performance le week-end suivant, contre Caen, en trouvant à nouveau le chemin des filets (2-2). Une embellie qui n’aura été que de courte durée. Muet depuis et surtout au fond du seau dans le jeu, Makabi Lilepo est méconnaissable. À tel point qu’il n’a pas été retenu pour la CAN avec la RDC, alors même qu’il avait participé aux derniers rassemblements. Un réveil en 2024 est attendu, d’autant que les qualités ont été affichées.
Prêté par Oostende (Belgique) après une saison poussive à QRM, Andrew Jung n’a pas relancé la machine avec le VAFC. Titularisé à seulement cinq reprises en Ligue 2 (12 apparitions), l’imposant avant-centre (1,92m) a dû composer avec la concurrence de Nick Venema, Ugo Bonnet et même Yassine Haouari en décembre. Celui qui s’était révélé en National lors de la saison 2020-2021 – encore à QRM – ne semble toujours pas avoir pris la mesure de la Ligue 2. Assez peu trouvé par ses coéquipiers malgré quelques bribes d’un jeu de remise parfois intéressant, le Français de 26 ans est resté muet en championnat. Seul éclaircie au tableau : son ouverture du score contre Haguenau (N3, 2-0). Un bilan famélique alors que Mathias Oyewusi et Flamarion viendront prochainement s’ajouter à un secteur offensif copieusement garni.
En dépit de prestations en chute libre, Lucas Woudenberg est resté un titulaire indiscutable jusqu’à début décembre. Aussi fou que cela puisse paraître, le Néerlandais, sans éclats mais appliqué à ses débuts avant de sombrer progressivement, n’a jamais été remis en cause par Jorge Maciel. Replacé dans l’axe gauche de la défense à cinq à Pau par le technicien portugais, le latéral gauche n’a plus été revu depuis l’arrivée d’Ahmed Kantari. Inoffensif dans son couloir gauche, le défenseur de 29 ans paie surtout un manque criant d’explosivité et de vélocité largement ciblé par ses adversaires, en plus d’erreurs de plus en plus récurrentes ces dernières semaines.
Grand nom du mercato valenciennois, Anthony Knockaert est déjà porté disparu. Revenu dans le Nord après une longue aventure en Angleterre et une récente pige en Grèce, l’ancien Lensois n’aura pas fait long feu. Gêné par une arrivée très tardive, une remise en forme poussive et des pépins physiques récurrents, l’attaquant de 32 ans est absent depuis début décembre et n’a pas été mis à la disposition d’Ahmed Kantari depuis la prise de fonctions de ce dernier. De quoi assombrir son avenir au Hainaut, après des mois teintés d’inconstance – et de kilos en trop.
Ils n’ont pas été (assez) vus
Premier mouvement intra-Sport Republic, Ibrahima Diallo vit jusqu’ici une aventure assez anecdotique au VAFC. Prêté par Götzepe, autre club détenu par le fonds d’investissements danois, l’ailier sénégalais de 20 ans n’est entré qu’à trois reprises en Ligue 2 (35 minutes de jeu au total) et a seulement été titularisé en Coupe de France, face à Haguenau (2-0, une passe décisive). Un échantillon bien maigre pour juger quoi que ce soit, alors qu’Ibrahima Ba (18 ans, ex-Ajel Rufisque) et Cheikh Diouf (19 ans, ex-Guédiawaye), tous deux venus du Sénégal, se font la main en National 3 et n’ont pas eu l’occasion de se montrer avec les professionnels.
Enzo PAILOT
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