À l’Emirates Stadium, le RC Lens a vu la réalité en face contre une équipe d’Arsenal injouable et qui n’a pas fait dans la dentelle (6-0). Dépassés et rapidement hors du coup, les Sang et Or ont signé leur arrêt de mort en Ligue des champions d’une manière cruellement mémorable. Découvrez les tops et flops de cette rencontre comptant pour la 5e journée de Ligue des champions.
Les tops
Le coaching de Franck Haise
Dans cette soirée si morose, difficile de ressortir ne serait-ce qu’un point positif. Néanmoins, force est de constater que Franck Haise a su garder sa lucidité au cours de la descente aux enfers de ses hommes. À la mi-temps et alors que le score s’était déjà porté à 5-0, le technicien lensois s’était déjà projeté sur la suite. Exit Salis Abdul Samed, Facundo Medina et Florian Sotoca, tous sous la menace d’une suspension contre Séville en cas d’avertissement.
Un triple changement qui précédait l’entrée d’Abdukodir Khusanov (62′), à la découverte de la Ligue des champions et de son contexte si spécial – qui plus est dans un théâtre tel que l’Ethiad Stadium – sans la pression inhérente à l’obligation de résultat, puisque le match était déjà plié. David Pereira da Costa disputait lui le dernier quart d’heure (76′) avec un objectif : reprendre le rythme pour venir renforcer la concurrence à son poste de milieu offensif. S’il n’a jamais eu un coup d’avance sur le maître Mikel Arteta, aussi doté d’un tout autre matériel à sa disposition, Franck Haise en aura au moins eu un sur sa préparation du prochain rendez-vous capital du RC Lens. Déjà.
Les flops
Une première demi-heure cataclysmique
Même dans ses pires cauchemars, Franck Haise ne s’était sans doute jamais imaginé telle déroute à l’Ethiad Stadium. Le manager général du RC Lens n’a de toute façon pas vraiment eu le temps de rêver. Pris par la supériorité technico-athlétique des Gunners d’entrée de jeu, les Sang et Or n’allaient jamais se remettre de l’ouverture du score rapide de Kai Havertz (1-0, 13′). Pis, le club artésien coulait totalement face aux vagues cliniques au possible d’Arsenal. La demi-heure n’était pas encore passée que le club londonien avait déjà mis un terme aux minces espoirs lensois (4-0, 27′). Un cauchemar bien réel.
Une arrière-garde méconnaissable
Si le RC Lens a été d’une faiblesse rarissime, c’est aussi et surtout parce que sa défense centrale, d’ordinaire si solide et imposante, s’est faite toute petite ce mardi soir. L’indéboulonnable trident Medina-Danso-Gradit à la complémentarité et l’organisation généralement mécaniques, a étonnamment et souvent affiché des signes d’incompréhensions mutuelles, comme s’ils se découvraient encore. Au-delà même de l’aspect collectif, aucun n’a répondu au défi défensif présenté par l’armada d’Arsenal. Si Facundo Medina a profité de ses qualités offensives et d’une puissante frappe venue heurter le poteau pour prendre un petit bol d’air frais mal récompensé (40′), les trois membres de ce « point fort », dixit Franck Haise, ont été parmi les principaux maillons faibles au cours d’une soirée qui marquera les esprits.
Ligue des champions, la fin (ou presque) d’un rêve
L’annonce de fin du chapitre Ligue des champions fut d’une brutalité sans nom. Ce 6-0 marque la fin d’un rêve éveillé, celui d’un RC Lens dans la continuité de sa saison 2022-2023 exceptionnelle, désormais parti à la conquête de l’Europe. Les Sang et Or s’avançaient au coup d’envoi en connaissance de cause : la renversante victoire du PSV à Séville (2-3) quelques minutes les condamnaient presque déjà à se tourner vers un reversement en Ligue Europa, au mieux. Pour ce faire, il faudra se remettre de cette immense claque avant de recevoir Séville, dans deux semaines. Le RC Lens aura une seule et unique case à cocher pour basculer en C3 : ne pas perdre face au tenant du titre de la petite sœur de la C1. Mais la bête andalouse n’est jamais aussi dangereuse que quand elle est blessée. Et ses adversaires européens de la saison passée peuvent en témoigner.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport