Partira, partira pas. Restera, restera pas. La saison 2023/2024 tout juste dans le rétroviseur que le mercato d’été est déjà dans toutes les têtes. Et celui-ci s’annonce – comme de coutume – très agité du côté de l’Amiens SC, avec de nombreux joueurs en fin de cycle et de contrat. Décryptage.
Statu-quo chez les gardiens
Comme prévu, Régis Gurtner va connaître une dixième année sous le maillot de l’Amiens SC. S’il avait prolongé pour une seule saison en juin 2023, l’Alsacien disposait d’une option pour une année supplémentaire, activée il y a quelques semaines de cela. Pour l’épauler et le seconder, il pourra toujours compter sur Alexis Sauvage, avec lequel il est très proche et qui entre dans sa dernière année de contrat. Comme à chaque intersaison depuis deux ans, la question sera de savoir si Matthieu Rongier aura le droit à une nouvelle prolongation de courte durée. L’intéressé est en tout cas très apprécié en interne.
Une défense en chantier ?
Dans le secteur défensif, le départ de Nicholas Opoku est d’ores et déjà acté. Le Ghanéen l’a lui-même annoncé dès le mois de janvier, ce qui lui a valu d’avoir été mis à l’écart par sa direction pendant un bon mois. Parmi les plus gros investissements et contrats depuis le retour en Ligue 2, il ne rapportera donc strictement rien à l’Amiens SC. Egalement en fin de contrat, Sebastian Ring et Youssouf Assogba devraient prendre le même chemin. Le Suédois, qui doit rencontrer la direction dans les prochains jours, n’a pas écarté la possibilité de poursuivre l’aventure. Une perspective qui n’est pas à l’ordre du jour chez les décideurs.
Prêté par Nice sans option d’achat, Ayoub Amraoui va retourner sur la Côte d’Azur en ayant laissé un sentiment très mitigé à Amiens. Reste le cas très épineux d’Abdourahmane Barry, qui sort d’une saison blanche. En conflit ouvert avec Bernard Joannin, le joueur recruté à Greuther Fürth émarge à 25 000 euros par mois. Un salaire auquel il a souhaité s’attacher tout au long de la saison, d’autant plus après certaines réunions houleuses. Son récent changement de représentant lui donne espoir de trouver un nouveau point de chute, très vraisemblablement à l’étranger. A condition de racheter sa dernière année de contrat. D’autant qu’Amiens a fait de son cas une question de principe.
Sur le papier, Omar Daf semble donc assuré de repartir avec le quatuor Mamadou Fofana, Osaze Urhoghide, Mohamed Jaouab et Sébastien Corchia, tous sous contrat. Sauf que l’international malien pourrait bien obtenir un bon de sortie en cas d’offre jugée conséquente. Après trois saisons, le principal intéressé se verrait bien relever un nouveau défi. Si certains échos font état d’un possible départ de Sébastien Corchia, dont l’entourage a récemment été sondé par plusieurs formations, sa bonne relation avec Omar Daf – à l’origine de sa venue – plaide en faveur d’une année de plus en Picardie. Ce ne sera pas forcément le cas pour Osaze Urhoghide, qui n’a pas vraiment convaincu le staff technique.
Un départ inéluctable pour Owen Gene ?
Après deux années à Amiens, Jérémy Gélin va partir dans l’anonymat complet. Arrivé avec un statut de joueur de Ligue 1, il n’a jamais été à la hauteur de celui-ci. Si sa rupture d’un ligament croisé pouvait expliquer une première année en dents de scie, la seconde fut encore moins convaincante. Titulaire en début de saison, l’ancien Rennais est devenu un remplaçant régulier à partir du mois de décembre. La faute à la belle éclosion d’Owen Gene, qui a confirmé tout son potentiel.
Et s’il a prolongé en début d’année civile, le natif de Nanterre fait partie des rares joueurs disposant d’une belle valeur marchande. De quoi être un candidat naturel pour combler le déficit structurel du club. En fin de contrat, Doums Fofana devrait poursuivre sa carrière sous d’autres cieux. A l’inverse, Kylian Kaïboue et Frank Boya, recrues de la précédente intersaison, font partie des joueurs autour desquels Omar Daf souhaite reconstruire. Reste à savoir le sort réservé à Ayman Ouhatti, dont le comportement a fait l’unanimité tout au long de la saison.
Kakuta, stop ou encore ?
Offensivement, l’Amiens SC pourrait bien repartir de zéro ou presque. Sans surprise, les échecs Maxime Do Couto et Abdoul Tapsoba ne vont pas prolonger l’aventure. Après avoir soufflé le chaud et le froid, Mounir Chouiar va repartir à Ludogorets. Revenus en cours de saison, Jack Lahne et Charbel Gomez vont également se voir montrer la porte de sortie. L’issue pourrait être la même pour Andy Carroll. Si l’Anglais dispose encore d’un an de contrat, le contrat liant les deux parties dispose de différentes clauses pour stopper l’aventure, dès cet été. D’un point de vue sportif, son départ ne serait pas forcément vu d’un mauvais d’oeil par le staff technique. Au niveau de la direction, la réflexion est identique sur le plan économique.
Et pour cause, Bernard Joannin cherche à réduire très drastiquement la masse salariale de l’équipe première. Et s’il est déjà certain de se délester de certains gros salaires (Opoku, Gélin, Tapsoba…), le président de l’Amiens SC compte mener une vraie cure d’austérité. Dès lors, personne n’est jugé intransférable, y compris Gaël Kakuta. A 33 ans, le meneur de jeu sort d’une saison perturbée par les blessures, une de plus. Et si sa dernière sortie à Grenoble a pu susciter des regrets, la question est surtout de savoir s’il peut enchaîner et être à la hauteur de son rôle de leader et de son salaire. Une vraie réflexion existe à son sujet, d’autant que l’ancien Lensois n’est pas opposé à un départ.
Avec 15 buts à son actif, Louis Mafouta risque d’intéresser de nombreux clubs durant la prochaine intersaison. A bientôt 30 ans, l’international centrafricain est sans doute à l’amorce du dernier virage de sa carrière. Si Amiens a sans doute placé la barre un peu haute à son sujet (1,5 million d’euros), nul doute que les négociations vont s’étendre tout au long de l’été. La situation pourrait bien être similaire au sujet d’Antoine Leautey. Si l’ancien Niortais n’a pas forcément la même côte que l’an dernier, plusieurs clubs ambitieux de Ligue 2 ont continué de le suivre ces derniers mois. Après un prêt catastrophique au Portugal, Josué Chibozo a encore trois ans de contrat à honorer.
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