Après trois mois d’absence, Gaël Kakuta a fait son retour sous le maillot de l’Amiens SC avant la trêve internationale, avec une entrée en jeu en toute fin de match à Angers. Freiné dans son élan par des pépins physiques à répétition, le meneur de jeu pourrait bien être le facteur X de la fin de saison. A condition qu’il soit en forme et qu’il parvienne à trouver sa place au sein d’une équipe qui a pris l’habitude de jouer sans lui. Décryptage.
Un début d’année pourri
88, c’est très exactement le nombre de jours qui ont séparé les deux dernières apparitions avec l’Amiens SC de Gaël Kakuta. Après un match assez neutre contre Caen le 19 décembre 2023, l’ancien Lensois a eu le droit à quelques jours de vacances avant de partir rejoindre sa sélection, dans le cadre de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations. Une compétition ambivalente pour l’international congolais, qui a vu son équipe briller – jusqu’à se hisser en demi-finales – mais qui a également souffert individuellement, la faute aux blessures.
Au point de ne pas prendre part aux deux premiers matches à élimination directe (1/8e contre l’Egypte, 1/4 contre la Guinée), avant de sortir dès la mi-temps lors de la défaite contre la Côte d’Ivoire. Sans surprise, il n’a pas non plus été du rendez-vous lors du match perdu pour la troisième place contre l’Afrique du Sud. La raison ? Un problème musculaire à la cuisse qui va le tenir éloigné des terrains un peu plus d’un mois et ainsi lui faire manquer quatre matches supplémentaires en club, pour un total de douze rencontres ratées depuis le début de saison.
Le spectre des blessures
Et si son entrée en jeu à Angers lui a permis de retrouver les terrains, il lui faudra davantage de temps de jeu que les cinq petites minutes accordées par Omar Daf pour retrouver du rythme. « On est en train de tout faire pour le récupérer dans les meilleures conditions, affirme le coach de l’Amiens SC. C’est un garçon qui peut nous apporter sur le plan technique, sur cette qualité dans la dernière place. C’est un leader technique, qui peut amener une certaine variété dans le jeu, qui doit nous amener ce petit plus. » Encore faut-il que son corps lui permette de retrouver des sensations d’ici la fin de saison.
Régulièrement blessé depuis deux ans, successivement aux adducteurs, au mollet, au genou, à la cuisse, sans oublier une cheville douloureuse depuis plusieurs mois, qui l’avait déjà privé d’un rassemblement en équipe nationale en octobre dernier, Gaël Kakuta peine à enchaîner les matches et surtout à maintenir un niveau de compétitivité élevé. L’an dernier, il avait notamment brillé au retour de la trêve de la coupe du Monde, avant de s’éteindre à petit feu en deuxième partie de saison. Et si son retour détonnant et victorieux à Quevilly avait permis à l’Amiens SC de se sauver, son bilan personnel n’était pas à la hauteur des attentes (21 matches, 4 buts, 2 passes décisives).
Cette saison, Gael Kakuta semblait avoir retrouvé une certaine jeunesse en se montrant notamment décisif à trois reprises sur les cinq premiers matches, dont un but assez somptueux à Auxerre. Mais encore une fois, la suite sera moins probante (12 matches, 1 but et 1 passe décisive) jusqu’à cet hiver très compliqué. Et si l’Amiens SC a d’abord souffert de la baisse de niveau de performance puis de l’absence de son maître à jouer, la formation d’Omar Daf a su se réinventer au fil des semaines.
Une réadaptation risquée ?
Avec un style beaucoup plus direct et surtout un don de soi collectif de tous les instants, incarné par le besogneux Andy Carroll, l’Amiens SC a su aller arracher des victoires contre Valenciennes (0-1) et Saint-Etienne (0-1) ou bien encore ramener des nuls d’Ajaccio (0-0) et Laval (1-1). Sans Gaël Kakuta, Omar Daf a également fait évoluer son système de jeu, avec la flexibilité de modeler celui-ci en 4-4-2 ou en 4-3-3 en fonction de la présence ou non de l’ancien attaquant de Liverpool au coup d’envoi. Et si les deux derniers matches avec un Rayan Lutin évoluant entre les lignes, soit les prémices d’un retour au 4-2-3-1, le système idoine pour Gaël Kakuta, c’est tout un équilibre collectif qu’il faudra reconstruire.
« Je m’adapte par rapport au profil des joueurs, par rapport à leurs caractéristiques« , répond l’entraîneur de l’Amiens SC. Mais pour une fois, ce sera peut-être bien à Gaël Kakuta de s’adapter, lui autour duquel tout le projet de jeu avait été construit en début de saison. Lui aussi qui doit aussi assumer sur le terrain les propos tenus durant son absence à l’égard de certains coéquipiers toujours au sein du vestiaire aujourd’hui. Mais alors que le sprint final est lancé, la question est désormais de savoir si le numéro 10 amiénois est capable de monter dans un train déjà en marche et surtout à se mettre au diapason de tout un collectif pour être un véritable atout sur cette fin de saison.
Le tout avant un possible départ l’été prochain, les dirigeants du club envisageant très sérieusement de se séparer de plusieurs gros salaires. A moins que le tandem Kakuta-Amiens ne retrouve la Ligue 1 d’ici là. En attendant, l’enjeu est de savoir si le gaucher est capable d’être un acteur majeur de cette fin de saison. Premier élément de réponse, ce samedi contre Pau.
Romain PECHON
Crédits photo : Loic Baratoux/Icon Sport
On a eu la réponse hier. Très faible physiquement et techniquement lent, ralenti le jeu manque ses duels, tente trop, toujours, les dribbles…. juste un éclair = 1 but……
Qu’il aille monnayer son talent en ligue Saudi, on en a plus besoin….
Qu’il nous prouve que c’est un combattant, après les paroles discutables, places aux actes irréprochables.
J’ai confiance en kakuta
!!!
Allez Gael !