Convaincant sans parvenir à tenir la cadence durant 90 minutes pour engranger son deuxième succès de la saison, le VAFC a été rejoint dans les derniers instants à Grenoble (3-3). Jorge Maciel est conscient de la marge de progression de ses hommes, même s’il se montre séduit par la prestation du VAFC. Entretien.
Jorge Maciel, quel sentiment prédomine entre la satisfaction sur le contenu du match et la frustration de son épilogue ?
C’est beaucoup de satisfaction. Quand on joue contre la meilleure défense du championnat avant cette journée, on arrive à marquer trois buts, c’est quelque chose déjà de bien, avec du jeu dynamique comme habituellement quand on marque… Donc déjà beaucoup de choses très intéressantes. Mais je pense qu’il faut s’arrêter d’apprendre dans la douleur, parce qu’après le but, on a laissé jouer. On n’a peut-être pas l’habitude de marquer en premier et on n’a pas bien compris qu’il faut rester rigoureux et on prend un premier but sur une perte de balle. On savait aussi que Grenoble faisait partie des équipes les plus fortes en transition et on ne fait pas des fautes pour couper les transitions. Ca nous coûte un deuxième but. Sur le troisième, il y a un gros premier arrêt de la jambe puis l’adversaire a le rebond. Il y a une décision encore pénible pour moi.
Maintenant, on est chanceux d’égaliser (ndlr : 2-2), on n’était pas du tout bien. On a mal démarré la deuxième mi-temps. Après, ça a tourné et on peut tuer le match. On a encore une situation après leur troisième but. Offensivement, on sent qu’on a un pouvoir supplémentaire, on a marqué trois buts contre une équipe qui défend bien, qui est solidaire. On a bricolé l’équipe et ça a très bien marché, même s’il nous a sans doute manqué d’avoir un milieu de terrain supplémentaire sur le banc. Le plus important est que les joueurs qui ont joué, à leur poste ou non, ont montré un caractère incroyable. Renverser le résultat puis faire match nul ici, c’est frustrant parce qu’on sent qu’on a perdu des points. Mais si on regarde le match, je pense qu’on peut déjà être un peu content, même si on est ambitieux. L’apprentissage est qu’il faut jouer 90 minutes, peut-être 100 même. Quand on joue notre jeu, on marque le premier but et on se crée des occasions comme à 2-2 en deuxième mi-temps.
N’est-ce pas votre meilleure prestation de la saison ?
D’un point de vue des supporters, c’est un match incroyable. Il y a toujours eu de l’émotion. Si on se place du côté entraîneur, tu n’aimes jamais faire match nul 3-3, cela veut dire que tu es un peu coupé en deux. On n’a pas tout maîtrisé et un entraîneur ne peut pas aimer ça. Sur les 20 premières minutes, on n’a pas dominé le match mais on l’a bien contrôlé. Je ne suis donc pas tout à fait content, car on ne peut pas être content quand on sait que l’adversaire est fort dans la transition et qu’on perd tous les ballons à l’intérieur. Il faut aussi jouer en fonction de la manière avec laquelle l’arbitre est en train de gérer le match, sachant qu’il favorise le contact.
Il faut savoir s’adapter à ça. Il faut jouer avec un joueur libre, aller dans la profondeur, comme on a réussi à le faire pour se créer des occasions. Bien sûr, il y a des choses très intéressantes et, surtout, encore une fois, on a encore montré le caractère de l’équipe dans les moments difficiles. On a su ne rien lâcher, renverser le match à un moment donné. Dans la personnalité, ces joueurs méritent une victoire qui n’arrive jamais. Je reste content des efforts effectués. Pour l’instant, on n’est pas récompensé mais on a marqué trois buts et ça va donner un peu de confiance.
Propos recueillis par Fred Sougey pour le 11 Valenciennois
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport