De la lutte pour le maintien à la perspective de se qualifier pour la Ligue des Champions, Brest est passé d’un extrême à l’autre depuis l’arrivée d’Eric Roy sur son banc de touche. Surprenant dauphin du PSG à dix matches du terme de la saison, le club breton sera un adversaire particulièrement coriace pour le RC Lens, samedi (21 heures) à l’occasion de la 25e journée de Ligue 1. Présentation.
La dynamique
Invaincu depuis 13 matches en Ligue 1 (9 victoires, 4 nuls), Brest connaît tout simplement la période la plus faste de son histoire en Ligue 1. Pour preuve, le club du Finistère n’avait jamais été aussi haut au classement à ce stade de la saison, alors que son meilleur résultat final reste une huitième place en 1986/1987. Et si le calendrier fut plutôt favorable depuis le début de l’année civile, avec de récentes victoires face au Havre (1-0), Strasbourg (0-3) et Montpellier (2-0) et un partage des points à Clermont (1-1), soit quatre clubs qui luttent pour leur maintien, Brest est également ressorti indemne de rencontres face à des cadors du championnat.
A commencer par un déplacement au Parc des Princes fin février, où les Bretons ont remonté à un déficit de deux buts pour arracher un précieux points (2-2). Le tout avant de faire jeu égal avec Nice (0-0) et de vaincre Marseille grâce à un but de Pierre Lees-Melou. Ainsi, la dernière défaite en Ligue 1 de Brest remonte au 5 novembre 2023, à l’occasion d’un déplacement à Monaco (2-0). Ce jour-là, la VAR avait annulé deux buts inscrits par Jérémy Le Douaron et Lilian Brassier. Ce dernier avait fini par être expulsé dans le temps additionnel. Derrière ça, Brest avait gagné cinq de ses six derniers matches jusqu’à la trêve hivernale.
La statistique
Avec 46 points après 24 rencontres, Brest a maximisé ses chances de terminer sur le podium. En effet, les trois équipes affichant le même total de points à ce stade de la saison, sous l’ère de la victoire à trois points, ont toujours terminé à la deuxième place ensuite, que ce soit Metz en 1997/1998, le Paris SG en 2003/2004 ou bien l’OM en 2021/2022. En quête de la toute première qualification européenne de son histoire, le club présidé par Denis Le Saint pourrait donc y faire son entrée par la grande porte.
Le joueur à suivre
Visage bien connu du championnat de France, que ce soit à Dijon ou bien à Nice, Pierre Lees-Melou est devenu la pièce maîtresse de la belle épopée brestoise depuis deux saisons. Repositionné devant la défense par Eric Roy, le milieu de terrain de 30 ans a pris une nouvelle dimension. Rampe de lancement du jeu de son équipe, il est également à la finition en 2024, avec trois buts inscrits sur les quatre derniers matches. Fortement courtisé par Rennes durant le mercato d’hiver, qui a même été jusqu’à formuler une offre de 20 millions d’euros pour s’attacher ses services, Pierre Lees-Melou n’a donc pas été perturbé par cet épisode, quand bien même il semblait partant pour rejoindre le club de Benjamin Bourigeaud.

« C’est quoi le plus important dans le monde du football ? C’est le terrain, il n’y a que ça de vrai. Et moi je n’ai plus besoin de parler de cet épisode, ça deviendrait un manque de respect pour le club à force d’en parler, a-t-il confié dans un entretien accordé à Ouest-France. On l’a assez fait. Moi ce qui a toujours compté c’est le terrain et je pense que j’ai prouvé qu’il n’y avait pas de digestion ou de regrets à avoir. (…) Après c’est sûr il y a des choses et des sommes qui dépassent certaines limites. Mais je le répète, je suis à Brest, je suis très bien, très content d’être ici. Je l’ai encore prouvé ce week-end. »
Impressionné par son niveau de performance, Eric Roy est même allé jusqu’à dire qu’« il n’y a pas d’équivalent en France » et que Pierre Lees-Melou « mériterait même d’avoir une sélection. » Un enthousiasme douché par le principal intéressé qui estime que « la marche est trop haute ». « Le coach a un peu abusé, ironise-t-il auprès du Télégramme. C’est gentil, mais il n’est pas question de ça. Pour être honnête, je n’en ai même jamais rêvé. » A défaut, Pierre Lees-Melou peut donc rêver de Ligue des Champions avec Brest la saison prochaine, à moins qu’il ne quitte le navire cet été, comme Seko Fofana a pu le faire avec le RC Lens.
RC LENS – BREST
25e journée de Ligue 1
Samedi 9 mars, 21 heures
Stade Bollaert-Delelis, Lens
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport