Alors que plusieurs éléments offensifs du LOSC sont plus ou moins à la peine en ce début de saison (Haraldsson, Cabella, Virginius, David), Paulo Fonseca et Benjamin André, dans une moindre mesure, sont revenus sur la situation individuelle de chacun d’entre eux en détaillant les raisons de leur début d’exercice manqué et leurs perspectives d’avenir, dont certaines sont pour le moins inquiétantes. Tour d’horizon.
Zhegrova et Yazici, des relatives satisfactions
Il est le joueur frustrant par excellence. L’ailier virevoltant caricatural, capable de grands coups de génie et de gros coups de mou. « Parfois, ça m’énerve, sourit Paulo Fonseca au sujet d’Edon Zhegrova, l’ailier droit du LOSC. Mais je pense qu’il n’a pas bien commencé la saison. Sur les quatre derniers matches, il a progressé, il est plus équilibré. Défensivement, il a beaucoup progressé. Il est plus décisif maintenant parce qu’il est plus équilibré. Il doit continuer à faire des matches de haut niveau, avoir de la continuité est important pour lui. Il a progressé par rapport au début de saison. »
Lui s’est développé, d’autres ont ressuscité, à l’image de Yusuf Yazici, passé de paria en partance pour le FC Nantes cet été à joueur le plus décisif ces dernières semaines. « Il ne faut pas oublier que Yusuf (Yazici) a vécu une très grave blessure (rupture du ligament croisé en 2020, ndlr), que ça a été forcément compliqué pour revenir, rappelle Benjamin André. On attend toujours que ça redevienne comme avant rapidement, mais ça prend du temps. Il a dû digérer cette blessure, partir pour jouer (en prêt au CSKA Moscou et à Trabzonspor, ndlr). C’était un très jeune joueur, il a pris de l’expérience mais les qualités étaient là. Il est en confiance, il se sent bien, il marque des buts et est décisif. »
Cabella et David, se remettre en ordre de marche
Rémy Cabella l’est beaucoup moins. Benjamin André sait son coéquipier « frustré », d’autant qu’il est « un gros bosseur rarement satisfait ». « Chaque joueur a dans sa carrière, et même dans une saison, un petit coup de moins bien, souligne le capitaine du LOSC. C’est vrai que statistiquement, il est moins décisif. Mais il a une importance dans notre jeu, on le voit au niveau de la confiance des coéquipiers qui s’appuient beaucoup sur lui. »
Paulo Fonseca a l’explication de ce coup de mou. « Ce n’est pas physique, c’est un problème de compréhension des moments du match, assure le Portugais. L’espace est important pour Rémy, et trouver l’espace est plus important maintenant. Quand tu joues contre des équipes qui défendent autant, il faut choisir le moment pour être décisif. C’est la difficulté parce que nous n’avons pas d’espace. Parfois, Rémy veut toujours jouer proche du ballon. C’est un joueur qui, par moments, n’attend pas l’ouverture de l’espace. Mais je pense qu’il a une grande capacité de décision en s’approchant de la surface pour faire la différence. » Un constat aussi valable pour Jonathan David, en-dedans en ce début de saison : « Parce que nous avons des adversaires qui défendent beaucoup, c’est difficile d’être décisif comme lors des dernières saisons pour des joueurs comme Jonathan ou Rémy ».
Virginius et Haraldsson, échecs aux fortunes diverses
À peine arrivé et déjà dans la nasse malgré une préparation estivale impressionnante, Hakon Haraldsson déçoit, d’autant plus compte tenu de l’investissement consenti par le LOSC avec son transfert à hauteur de 15 millions d’euros. « C’est très facile de comprendre ce qui se passe avec Hakon, embraye Paulo Fonseca. Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il sera un grand, grand joueur. Mais il est arrivé en pré-saison, où les équipes nous pressent haut et où nous avions plus d’espace. C’était facile pour Hakon. Le plus difficile, c’est quand nous arrivons en Ligue 1, que 90% des équipes défendent et qu’il n’a pas d’espace. C’est une adaptation plus difficile pour lui, mais nous avons du temps pour travailler et progresser. C’est une question de temps, d’adaptation à la Ligue 1. »
Et une question de pression, aussi ? « Je dois dire aussi qu’il a perdu un peu de confiance, principalement à domicile. En étant honnête, je pense que nos supporters ne comprennent pas un jeune joueur qui arrive en France et qui découvre un football différent, ils n’ont pas beaucoup de patience pour Hakon », regrette Paulo Fonseca. Patience qu’il semble avoir perdu avec Alan Virginius : « Ce n’est pas facile pour Alan. Je lui ai dit au début de saison ce que je pense. Ce sera une saison difficile pour lui au vu des solutions que nous avons. Il est jeune, je lui ai dit qu’il devait avoir la possibilité de jouer plus et ici, c’est difficile compte tenu de la situation que nous avons ». Face à Monaco, ce dimanche (15 heures), Alan Virginius, loin dans la hiérarchie devant, ne devrait logiquement pas avoir l’occasion de se refaire la cerise. Et ce malgré l’absence de Hakon Haraldsson, blessé.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport