Apparu éminemment remonté après le grave choc subi par Angel Gomes à Reims, Bruno Genesio a été marqué au fer rouge par cet accident. Touché et presque ému, l’entraîneur du LOSC est revenu sur cet épisode « très dur à vivre » et en tire les enseignements sur la force de remobilisation de son groupe.
Bruno Genesio a cru perdre un fils
Entre les tours préliminaires de qualification à la Ligue des champions et la reprise de la Ligue 1, Bruno Genesio ne sait plus vraiment où donner de la tête. « Ce condensé d’émotions depuis le début de saison, c’est le football, dessine l’entraîneur du LOSC. Même s’il y a différents types d’émotions : il y en a eu de très belles sur les deux matches contre le Fenerbahçe ; celles contre Reims, je les mets dans une autre case. » Pour une raison bien simple : le choc effroyable subi par Angel Gomes, percuté de plein fouet par Amadou Koné après une dizaine de minutes de jeu et longtemps inconscient. Deux jours après cet accident, le technicien de 57 ans, hystérique sur le coup, s’est montré très touché en conférence de presse.
« Ça a été un évènement très dur à vivre pour moi…, rembobine-t-il, la voix grave et le regard vers le bas. Honnêtement, j’ai eu très, très peur de perdre Angel. Dans ces moments-là, on ne pense à rien d’autre qu’au fait qu’on est une famille, on vit ensemble. Les joueurs, pour moi, sont comme mes enfants – j’exagère un peu, mais presque. Ça a été très, très dur ». Et d’en rajouter une couche, après avoir déjà dénoncé le geste d’Amadou Koné après la rencontre : « Ce n’est pas une blessure, c’est vraiment une agression qui aurait pu être beaucoup, beaucoup plus grave. Heureusement, ça se termine plutôt bien, du moins pour l’instant. Ce ne sont pas des émotions, ce sont des choses qu’on n’a pas envie de voir sur un terrain de foot. »
Le LOSC contre vents et marées
Un “presque-drame” qui n’a pas empêché ses ouailles d’aller s’imposer à Reims (0-2), animées par l’idée de rendre hommage à leur coéquipier. « Ce qui est remarquable, c’est l’état d’esprit et la faculté de ce groupe à se remobiliser, applaudit l’ancien entraîneur rennais. Que ce soit au Fenerbahçe avec des faits de jeu contraires, même s’il n’y avait rien à dire sur l’expulsion d’Aissa (Mandi). On se fait rejoindre à la fin, on joue à dix des prolongations à l’extérieur dans un stade où tout le monde nous avait promis l’enfer, où beaucoup de gens nous voyaient d’ores et déjà laminés et éliminés. Et le groupe a su faire face à cela et à se qualifier. C’est une preuve de caractère très importante. Samedi, malgré ce qu’il s’est passé, être capable de se remobiliser et de jouer comme on l’a fait, je peux vous dire que ce n’est pas simple. Dans les têtes, c’est très compliqué de pouvoir se reconcentrer sur un match quand l’on vit ce genre de choses. »
De quoi souligner « le caractère, la cohésion et la solidarité » de son groupe, dont il se dégage une « force collective ». « Maintenant, ce n’est que le début de saison, nuance Bruno Genesio. Il est plutôt satisfaisant, mais on sait aussi que ça tient à très peu de choses. Face au Fener, on s’est qualifié, mais ça tient à rien sur ces matches. La lecture de notre début de saison aurait pu être tout à fait différente. » Avant de recevoir le Slavia Prague, le technicien du LOSC prévient : « Il faut rester à la fois prudent mais confiant pour bien préparer ces deux matches très importants pour le club. Sportivement et financièrement, même si ce n’est pas notre domaine, c’est aussi un paramètre important, encore plus étant donné le contexte du football français aujourd’hui. Tout en sachant qu’on aura un match de championnat entre les deux matches, contrairement à notre adversaire qui ne jouera pas. » Ce n’est pas le premier vent contraire que connaîtra le LOSC cette saison.
Source : LOSC
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