Après plus de trois mois d’arrêt, le championnat de France de Ligue 2 s’apprête à faire son retour avec un changement inattendu. Contre toute attente et à moins de quinze jours de la reprise, les instances et les diffuseurs ont décidé de reprogrammer le multiplex le vendredi soir. Une décision qui passe pas mal chez les supporters et qui a également des conséquences pour les équipes, comme l’a confié Omar Daf.
Les entraîneurs de Ligue 2 mis devant le fait accompli
Alors que les affluences en Ligue 2 ne cessent d’augmenter depuis 2020 et l’installation du multiplex le samedi à 19 heures, les instances du football français ont décidé d’un retour en arrière qui ne laisse personne indifférent. A l’image des supporters de l’Amiens SC, qui ont adressé une lettre ouverte à Bernard Joannin pour que ce dernier utilise sa position de président du collège des clubs de Ligue 2 afin « d’engager un dialogue avec le diffuseur pour trouver une solution plus adaptée aux attentes et aux besoins de tous« , l’hypothèse d’un boycott pur et simple de la reprise du championnat par les principaux groupes de supporters est aujourd’hui sur la table.
Preuve de l’impopularité d’une telle décision, plusieurs dirigeants de clubs, dont ceux de Laval, Bastia ou encore Clermont, ont fait part de leur désapprobation à propos de ce changement de dernière minute, sans véritable concertation. « Les dirigeants ont pris cette décision, nous, les techniciens, n’avons pas pris part à ces réunions, confirme Omar Daf, l’entraîneur de l’Amiens SC. On doit simplement s’adapter à tout ça. On peut aussi comprendre la frustration et la déception des supporters, par rapport à l’organisation des déplacements. On se met à leur place, ce ne sera pas forcément facile de suivre l’équipe à l’extérieur, même à domicile pour certains.«
Des ajustements de dernière minute nécessaires
Cette décision a également des conséquences sur le quotidien des clubs, dont « la planification était préparée depuis des mois« . « Il faut tout changer, lâche Omar Daf, qui aurait bien aimé être prévenu plus tôt, histoire de ne pas disputer son ultime match de préparation un vendredi, à seulement six jours de la reprise. C’est comme quand on joue le lundi, les semaines semblent plus longues. Là, il faut forcément modifier sa façon de travailler, de fonctionner au quotidien avec ce décalage d’une journée. Si les dirigeants ont pris cette décision, c’est qu’il doit y avoir une raison, en lien avec la crise que traverse le football français.«
Préférant voir le verre à moitié plein, Omar Daf se satisfait déjà de voir « Amiens en Ligue 2, dans un beau championnat, qui est relevé et compétitif« . « On va tout mettre en oeuvre pour être compétitif et donner du plaisir à nos supporters« . Et ce même si ces derniers risquent d’être moins nombreux que ces dernières saisons. Sachant que l’Amiens SC devait déjà faire face à un désintérêt croissant, avec une campagne d’abonnements au plus bas depuis dix ans.
Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport