Une victoire, un nul et une défaite en championnat, sans oublier une qualification logique en coupe de France, l’Amiens SC a vécu un mois de novembre assez mitigé. D’autant que la situation n’est guère plus reluisante au niveau de l’extrasportif. Décryptage.
L’Amiens SC reste toujours aussi inoffensif
Si l’Amiens SC a marqué à chacun de ses matches, son secteur offensif n’en reste pas moins inquiétant. Que ce soit lors de la victoire au forceps contre Dunkerque (0-1) ou lors du match nul contre Concarneau (1-1), Gaël Kakuta a sauvé les siens et fait oublier le manque d’impact de ses partenaires. Contre Grenoble, il aura fallu un penalty généreux obtenu et transformé par Louis Mafouta pour faire trembler les filets. Quant au match de coupe de France, Amiens n’a pas eu une ribambelle d’occasions, certains titulaires en puissance comme Andy Carroll et Antoine Leautey ne parvenant même pas à se mettre en évidence.
Un désintérêt inquiétant ?
5 910 spectateurs contre Grenoble, 5 575 spectateurs face à Concarneau, l’Amiens SC a joué devant un stade de la Licorne qui peine de plus en plus à se remplir. La faute à la tristesse du spectacle proposé par les Amiénois, qui ne proposent plus grand-chose de reluisant depuis de trop longues semaines.
Et si Omar Daf veut continuer de se convaincre que son équipe domine à chaque fois les matches, personne n’est dupe à propos du manque d’inspiration et de créativité d’une équipe qui fait désespérément du surplace depuis le 2 septembre, date de son tout dernier succès à domicile (4-1 contre Guingamp). Ce qui peut aussi expliquer pourquoi la Licorne se vide de semaine en semaine… Le tout dans un contexte de rupture entre le club et ses plus fervents supporters, le kop Tribune Nord Amiens ayant décidé de se mettre en retrait.
La crainte de revivre une nouvelle saison galère…
1 victoire et 8 points pris sur les 10 derniers matches, avec seulement 5 buts inscrits sur la période (ndlr : pire performance du championnat), l’Amiens SC affiche le 16e bilan du championnat sur le dernier trimestre, soit le rythme d’un candidat au maintien. Et comme l’an dernier, les motifs d’espoir ne sont pas nombreux alors que les matches et les contreperformances s’accumulent.
Entre le départ toujours pas compensé de Kassoum Ouattara, la grave blessure de Doums Fofana ou encore la suspension de Louis Mafouta – le meilleur buteur du club – pour paris sportifs, les tuiles se sont également accumulées sur le dernier mois de compétition. Naviguant en eaux troubles, Omar Daf doit aussi composer avec des recrues décevantes (Tapsoba, Urhoghide, Boya…) et des cadres qui semblent être gagnés par la résignation (Leautey, Corchia, Gélin…). Là encore, ce scénario n’est pas sans rappeler celui de la saison passée.
Crédits photo : Romain Biard/Icon Sport
Le bilan du mois :
Dunkerque – Amiens : 0-1 (Kakuta)
Amiens – Grenoble : 1-2
Hombourg-Haut – Amiens : 0-3 (Gélin, csc, Lutin)
Amiens – Concarneau : 1-1 (Kakuta)
L’année de budget « bonus » (17M€ de bénéfice entre ventes et achats si on inclut la vente de Ouattara, totalement inédit en L2 un pactole pareil) n’ayant pas été réinvestie même partiellement, comment s’étonner d’être « ventre mou », et peut être pire demain? Le paradoxe c’est que si on « maintient le cap » au classement l’équipe ne sera que peu renforcée au mercato. Il faudrait que les dirigeants aient réellement peur d’une descente (leur hantise) pour que ça ouvre 1 cm des cordons de l’énorme bourse. Pour le jeu, pareil, Omar Daf a partout fait dans le moche et le physique avant tout, c’est un anti Pep Guardiola dans l’esprit, qui ne parle que d’impact et de rigueur.