Climat délétère, affluence morose, tensions en coulisses, l’Amiens SC sombre dans la crise

Affluence au plus bas, grève des encouragements et même déploiement de banderoles durant la rencontre, l’Amiens SC a eu le droit à la grogne de ses plus fervents supporters contre Concarneau. De quoi renforcer encore un peu plus le climat houleux qui règne en coulisses.

Un conflit qui s’étale sur la place publique

Cette année, l’Amiens SC n’aura même pas attendu l’hiver pour piquer sa crise ! Avec une seule victoire sur les dix derniers matches de championnat, le club picard piétinait déjà sur le plan sportif depuis de très longues semaines. Depuis quelques jours, la situation est également devenue explosive hors-terrain, avec un nouveau conflit opposant les dirigeants au principal groupe de supporters, Tribune Nord Amiens.

A tel point qu’une bataille de communiqués a éclaté en amont de la réception de Concarneau. Lançant les hostiles sur la place publique, l’association TNA a reproché au club « une vaine tentative de muselage » et de privation « des libertés fondamentales de supporter« , de la part « d’un néo-dirigeant en quête de légitimité » et « à l’autorité tyrannique« . Le club a répondu en dénonçant « certains comportements inacceptables » de la part de ses supporters qui « handicapent sportivement et financièrement l’Amiens SC ».

Ainsi, c’est dans un silence de cathédrale – grève des encouragements oblige – que l’Amiens SC a disputé son huitième match de la saison à domicile, avec à la clé un cinquième match consécutif sans succès (3 nuls et 2 défaites). « On n’aime pas jouer au football dans ces conditions, mais il faut respecter la position des supporters. Ils ne sont pas là, il y a des raisons que tout le monde connaît et on respecte, affirme Omar Daf. On aurait aimé gagner ce match pour eux.« 

Une grève des chants, le retour des banderoles

Mais loin d’atteindre ce but, Amiens a même concédé l’ouverture du score alors que le kop venait de déployer ses premières banderoles, à l’encontre de la direction du club : « BJ/JW : peu importe qui navigue, le bateau coule. » Car absents au coup d’envoi, certains membres actifs de l’association ont tout de même tenu à assister à la rencontre, histoire de faire passer certains messages, sachant que le club avait tenté d’interférer sur leurs actions durant la semaine.

Du côté des joueurs, Régis Gurtner assure que cela n’a pas été de nature à les décontenancer : « Ce sont des choses qu’on ne maîtrise pas. De ce côté-là, on ne peut pas agir. On reste concentré sur ce qu’on peut contrôler en essayant d’agir sur le terrain, ce qui est déjà assez compliqué. Je ne sais pas trop pour quelle raison il n’y a pas eu d’encouragement ce soir. Tout le contexte en dehors, on laisse les dirigeants gérer ça. J’espère que ce sera terminé pour le prochain match, que ce sera réglé, qu’ils seront derrière nous.« 

Rien n’est moins sûr au regard de l’ampleur du conflit qui oppose aujourd’hui la direction du club et une partie non substantielle de ses supporters. Preuve que la contestation dépasse le simple cadre des relations avec le kop, à peine 5 500 spectateurs étaient présents à la Licorne, samedi soir. Le tout alors que le club comptait profiter de la réception de Saint-Etienne, un match de gala, pour étrenner son troisième maillot et ainsi faire un peu plus de business à trois semaines de Noël. Pas sûr que l’heure soit réellement à la fête…

Romain PECHON