Englué dans une terrible dynamique, le VAFC s’est relancé sur la fin du mois d’avril pour quitter dignement la Ligue 2. Avec trois défaites puis deux victoires, l’heure est à un léger redressement au Hainaut. Décryptage.
VA s’est d’abord laissé mourir…
Au lendemain de l’élimination en Coupe de France face à Lyon (3-0), les ambitions valenciennoises paraissaient bien vides : condamné en Ligue 2, que VA pouvait bien espérer de cette fin de saison sans véritable enjeu ? Avec un sprint final dénué de vrai sens à donner, le VAFC s’enfonçait. Battu par Annecy (2-1), Pau (1-4) et le Paris FC (2-1) en ayant montré un visage désolant, le club du Hainaut coulait de toute part. Son assise défensive, qui a pourtant été son point le moins faible de la saison, volait en éclats, et ses ressources mentales touchaient le fond après avoir été renversé par deux fois (Annecy et Paris) et en se laissant marcher dessus à domicile. En bref, rien de quoi annoncer ne serait-ce qu’une petite éclaircie dans cette très sombre saison.
…puis s’est repris de fort belle manière
Et pourtant, le sursaut d’orgueil est arrivé. Face à deux faibles équipes, certes, le VAFC a toutefois eu le mérite d’aller chercher deux succès consécutifs – une première cette saison – en les méritant. Assurée d’achever la saison en tant que lanterne rouge, VA s’était fixé un objectif : ne pas rentrer dans les livres d’histoire avec le triste record du plus faible total de points sur une saison de Ligue 2, détenu par Sète avec 23 points (2005-2006). Mission presque réussie. Fort de ces deux victoires, VA s’est relancé et l’a égalé au moment où l’on s’y attendait le moins. Ne reste plus qu’à aller en grappiller un dernier pour ne pas écrire l’histoire.
La clé enfin trouvée ?
Le sursaut valenciennois n’est pas qu’une affaire d’orgueil. Il est aussi technico-tactique. Face à la terrible série dans laquelle se morfondait le VAFC, Ahmed Kantari a réagi : exit un 4-2-3-1 parfaitement lu et pleinement inefficace, place à un 3-4-2-1 novateur. Au menu, une réorganisation de la charnière centrale avec Lucas Woudenberg au centre pour masquer au mieux ses lacunes dans la gestion de la profondeur, des pistons plus à l’aise offensivement que défensivement (Allan Linguet et Souleymane Basse), des milieux relayeurs au volume et à l’impact importants (Sacha Bansé et Manga Foe Ondoa) et un avant-centre opportuniste et travailleur (Andrew Jung ou Mathias Oyewusi) soutenu par Nick Venema, un attaquant complet et plutôt à l’aise techniquement et congnitivement, et Flamarion, dépositaire du jeu assez libre ayant la lourde tâche d’animer offensivement cette formation valenciennoise.
Autrement dit, une refonte technico-tactique globale et profonde instaurée à Ajaccio et qui a rapidement porté ses fruits. Beaucoup mieux équilibré, notamment en phase de transition défensive où VA était auparavant surexposée, mais aussi offensive où la troupe d’Ahmed Kantari se projette en nombre et occupe mieux la largeur, le VAFC est devenu plus agressif et plus tranchant. Reste à savoir si ce visage tiendra sur la durée, et si ce système sera renouvelé en l’absence de Lucas Woudenberg.
Entre les supporters et le club, l’heure est à la défiance
En cette période de mieux, le VAFC a récolté les pousses de la colère et du dépit qu’il a inspiré tout au long de la saison. Point noir extra-sportif de cette fin de saison, les groupes de supporters valenciennois sont en pleine fronde contre la direction et notamment l’actionnaire, Sport Republic, arrivé l’été dernier. Depuis la réception d’Ajaccio, ils ne s’affichent plus de manière officielle (chants, bâches, drapeaux…) en guise de protestation. Les joueurs, eux aussi, ne sont pas épargnés.
« L’idée est de montrer notre “colère” suite à la descente en National et aussi et surtout de pointer du doigt le comportement de la majorité des joueurs, absents durant une très grande partie de la saison », nous indiquait un représentant des Ultras Roisters. De quoi vivre la fin de son aventure en Ligue 2 dans un Stade du Hainaut qui sonne désormais tristement creux.
Le bilan du mois :
Annecy – Valenciennes : 2-1
Valenciennes – Pau : 1-4
Paris FC – Valenciennes : 2-1
Valenciennes – Ajaccio : 1-0
Valenciennes – Grenoble : 2-0
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport