Les matches se suivent mais l’issue s’avère différente pour l’Amiens SC. Après avoir su résister à Clermont, la formation d’Omar Daf n’a pas pu tenir la distance face à Caen (2-1), mardi à l’occasion de la 6e journée de Ligue 2. Débrief complet.
L’Amiens SC rattrapé par la fatigue et ses limites
Au-delà d’avoir misé sur les mêmes hommes, à une exception près avec la titularisation d’Osaze Urhoghide en lieu et place de Mohamed Jaouab, Omar Daf avait également opté pour le plan de jeu victorieux contre Lorient et Clermont. Faute de pouvoir rivaliser dans le jeu avec des adversaires disposant d’une meilleure maîtrise technique et d’une expression collective bien plus cohérente, Amiens s’en est donc remis à ses vertus défensives, mêlant courage, abnégation et détermination.
Sauf que cela n’a pas suffi pour tenir le choc face à une équipe de Caen portée par un Alexandre Mendy toujours aussi clinique dans la zone de vérité. Pourtant, Louis Mafouta lui avait répondu pour faire oublier une entame de match assez catastrophique. Mais faute d’essence dans le réservoir et surtout de cartouches dignes de ce nom sur le banc de touche, Amiens a fini par céder, assez logiquement, en fin de match. Le score s’avère même plutôt flatteur pour une équipe picarde qui n’a finalement fait que retarder l’échéance.
Régis Gurtner reste populaire
Deux buts encaissés, un seul véritable arrêt comptabilisé et deux montants touchés, Régis Gurtner n’a guère pesé sur le match à Caen. Pourtant, le capitaine amiénois décroche son troisième trophée de joueur du match de la saison avec 36% des suffrages, devançant très largement Antoine Leautey et Louis Mafouta, chacun crédité de 15% de vos votes. Une distinction qui en dit long sur ce match au cours duquel aucun joueur ne s’est réellement distingué, d’où ce choix par défaut qui s’apparente davantage à une reconnaissance de la popularité de l’Alsacien.
Le palmarès de la saison :
- Osaze Urhoghide : J1-Red Star
- Régis Gurtner : J2-Bastia / J3-Lorient / J6-Caen
- Nordine Kandil : J4-Annecy / J5-Clermont
Omar Daf lucide face à la réalité
« On n’a pas les armes pour lutter sur l’ensemble du match. En début de match, on savait qu’ils allaient pousser, pour se mettre en confiance, pour amener le public avec eux. Ils marquent dans le premier quart d’heure. Il y a eu des corners, mais on a été solides dans l’ensemble. Le but, c’est une frappe contrée. Derrière ça, tu as une bonne réaction, tu reviens au score, tu as de bonnes séquences. Tu mets un beau but dans le jeu. Sur la durée du match, ils sont simplement plus armés que toi. On peut simplement résumer ce match en disant que c’est une équipe plus armée que nous. Caen n’a pas volé sa victoire. Pour nous, c’est difficile parce qu’on a fait tant d’efforts, parce qu’on s’est tant battu. »
Le top : du caractère à revendre
En souffrance durant une grande partie du match, Amiens a eu le mérite de ne rien lâcher, au point même d’envisager un mini hold-up en ramenant un point de Caen. Le tout grâce à une solidarité de tous les instants, à un courage encore une fois éprouvé pour défendre la surface de Régis Gurtner. Comme face à Lorient et Clermont, les Picards ont passé la majeure partie du match à courir après le ballon, à l’instar d’un Louis Mafouta esseulé à la pointe de l’attaque qui a multiplié les courses à vide. Mais cette fois-ci, le poteau n’est pas venu à la rescousse des Amiénois, comme cela avait été le cas sur le coup de tête de Montassar Talbi face aux Merlus. Mais cette fois-ci, l’adversaire n’a pas raté un penalty qui aurait pu relancer le match. Malheureusement, le courage ne pourra suffire à chaque fois, quand bien même les hommes d’Omar Daf n’ont pas démérité sur le plan défensif.
Le flop : une animation offensive toujours aussi atone
Une frappe d’Antoine Leautey qui ne semblait pas cadrée (15′), le but de Louis Mafouta (26′) et la tentative lointaine de Rayan Lutin (56′), c’est tout ce que les supporters de l’Amiens SC présents à Caen ont eu à se mettre sous la dent. La faute à une incapacité à tenir le ballon (40% de possession) et surtout à combiner et à s’installer dans le camp adverse. Sans surprise, le jeu s’est ainsi grandement concentré autour de la surface de réparation de Régis Gurtner (36%). Dès lors, chaque récupération de balle était basse et sous un gros pressing adverse, empêchant toute velléité de contre des Amiénois. Et à force de subir, le risque de craquer ne cesse de grandir.
Romain PECHON
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport