Après quasiment un trimestre de compétition et déjà onze matches disputés, l’heure est venue de faire un premier bilan du mercato estival de l’Amiens SC. Entre bonnes pioches, profils qui font débat et recrutements qui commencent déjà à inquiéter, découvrez notre analyse de la situation.
Ce sont des réussites
Sans surprise, les deux premières recrues de l’intersaison sont aussi celles qui donnent le plus satisfaction jusqu’ici. Venu pour apporter son expérience à l’arrière-garde samarienne, Sébastien Corchia est rapidement devenu un cadre de sa nouvelle équipe. Et s’il est moins flamboyant depuis quelques matches, après avoir démarré fort avec deux passes décisives sur les deux premiers matches, l’ancien Nantais n’est clairement pas à blâmer dans les derniers résultats décevants.
L’analyse est sensiblement la même pour Kylian Kaïboue. Outre son état d’esprit irréprochable, faisant de lui un joueur auquel les supporters parviennent à s’identifier – à l’instar d’un Antoine Leautey, le milieu de terrain a été l’un des moteurs du très bon premier mois de compétition de l’Amiens SC. Et s’il est passé à travers contre le Paris FC, après un match déjà moins éclatant contre Guingamp, il a depuis relevé la tête avec notamment une solide dernière prestation contre Annecy au poste de latéral gauche. Assurément l’un des meilleurs Amiénois jusqu’ici.
C’est plutôt positif
Avec trois buts inscrits, Louis Mafouta est pour le moment le meilleur buteur de l’Amiens SC. Privé de préparation estivale en raison de multiples pépins physiques, l’international centrafricain a démarré sur la pointe des pieds contre QRM – son ancien club – et Auxerre, avant de véritablement lancer sa saison en marquant contre Bastia. Auteur d’un doublé contre Guingamp, qui semblait confirmer sa montée en puissance, l’attaquant est depuis sur une pente plutôt descendante, peinant à exister sans Gaël Kakuta.
Dans le même temps, Andy Carroll prend progressivement ses aises avec deux buts inscrits sur ses deux dernières rencontres. Si l’Anglais peine toujours autant à être connecté avec ses partenaires dans le jeu, il n’en reste pas moins d’une efficacité redoutable. Contre Angers, son but de la tête a rappelé sa capacité à bonifier le gros travail d’un Antoine Leautey, rarement récompensé par ses partenaires la saison dernière. Quant à sa réalisation à Annecy, elle a rappelé sa qualité technique et son sens de l’initiative. De quoi envisager un avenir radieux ? L’ancien joueur de Newcastle semble en tout cas prêt à jouer un rôle important.
C’est plutôt négatif
On ne peut pas en dire autant pour les deux autres recrues de dernière minute que sont Frank Boya et Maxime Do Couto. Le premier a déjà concédé deux penalties en cinq rencontres disputées (trois titularisations) tout en affichant de sérieuses lacunes techniques qui ont de quoi surprendre pour un joueur évoluant à un tel niveau. Le second est quant à lui pour le moins fantomatique et sans réel impact positif sur son équipe. Et s’il est encore trop tôt pour juger de manière définitive ces deux joueurs, la première impression est jusqu’ici assez négative. A Maxime Do Couto de retrouver un minimum d’impact pour ne pas être à Omar Daf l’équivalent de ce que Jessy Benet fut à Philippe Hinschberger à l’Amiens SC.

En défense centrale, Osaze Urhoghide est tout sauf le défenseur central relanceur espéré au début du mercato estival. Sorte de clone de Nicholas Opoku, l’ancien joueur du Celtic affiche les mêmes limites que son partenaire. Assez faible dans la phase de construction, il peine également à maîtriser son engagement dans sa propre surface de réparation. Ainsi, comme le Ghanéen la saison dernière, il commet des fautes qui coûtent directement des buts et même des penalties à son équipe. Trop peu rassurant jusqu’ici.
Cela ressemble déjà à un échec
Malheureusement pour lui, Abdoul Tapsoba semble sur le point de s’inscrire à la longue liste des erreurs de recrutement de John Williams dans le domaine offensif, aux côtés d’Amadou Ciss, Josué Chibozo, Hassane Bandé, Abou Ouattara, Adama Diakhaby ou autres Mahdi Talal, Brighton Labeau et Reda Rabeï. Prêté par le Standard, le Burkinabé a perdu sa place de titulaire après seulement deux rencontres. Il ne lui en aura pas fallu beaucoup plus pour sortir de manière quasiment permanente du groupe, exception faite d’une mi-temps assez exécrable à Pau. Peu reluisant.
Un cas à part
Arrivé pour être la nouvelle doublure de Régis Gurtner, Alexis Sauvage a encore trop peu joué pour être jugé. Titulaire au pied levé contre le Paris FC, l’ancien Levallois n’avait pas été décisif en plus d’avoir été peu aidé par ses partenaires. Une semaine plus tard, il avait eu le mérite de garder sa cage inviolée contre Valenciennes. La Coupe de France, qui débutera courant novembre avec le septième tour, sera son vrai juge de paix.
Romain PECHON
Crédits photo : Romain Biard/Icon Sport
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Je trouve l’analyse de Romain assez juste. J’aurais peut être remonté dans les « carrément positifs » Andy Carroll car on a quand même presque 400 minutes de jeu d’appréciation, et c’est nettement mieux en moyenne que les 900 de Mafouta, même si ça reste à confirmer. Un peu dur aussi peut être sur Urhoghide, c’est un jeune défenseur central et on se souvient que Formose n’a pas immédiatement convaincu après ses 2 premiers mois de compétition en France. Pour Tapsoba, Boya et Do Couto, c’est sûr que ça fait très peur pour le moment…