Sans victoire depuis plus d’un mois, l’Amiens SC avance de nouveau au ralenti avant de recevoir Rodez, samedi (19 heures) à l’occasion de la 28e journée de Ligue 2. La faute à une attaque toujours aussi famélique, même si cette analyse commence à agacer Omar Daf. Entretien.
L’Amiens SC n’a peut-être perdu qu’un seul de ses cinq derniers matches, mais n’en a pas gagné un seul. Pour continuer à regarder vers le haut, il est important de renouer avec la victoire…
En janvier, on a eu de l’efficacité sur le plan offensif et défensif. Après, sur les quatre derniers matches, ce sont surtout les deux matches à domicile qui laissent des regrets. Sur les deux déplacements, on a bien négocié les choses. Ce n’est jamais simple d’aller prendre des points à Ajaccio, c’est ce qu’on a fait. A Laval, l’équipe a montré de la personnalité. Ce sont deux bons résultats. Maintenant, c’est à domicile qu’il faut bonifier ces deux résultats obtenus à l’extérieur.
Avec toujours la même nécessité, en faire plus offensivement, réussir à enfin passer un cap…
Les joueurs travaillent ! Si on ne se rapprochait pas des 18 mètres adverses, ce serait inquiétant. Là, on s’en rapproche, Antoine (Leautey) a encore eu des situations à Laval. Il faut réussir à être plus percutant pour se mettre à l’abri plus tôt. Sur les deux derniers matches à domicile, ce sont des matches que nous aurions dû plier en faisant le break. Le temps qu’on ne met pas le deuxième but, on n’est pas à l’abri de ce genre de scénario. Après Laval, j’ai félicité les joueurs parce qu’on a montré le contraire. Comme quoi, on a une faculté de réaction.
Etes-vous d’accord pour dire que l’Amiens SC doit être plus spontané ?
Sur le dernier match, notre animation nous a permis de l’être un peu plus. Antoine frappe de 25 mètres, a été plus remuant sur ce match. Maintenant, il faut continuer à insister. Je ne fais pas une fixette là-dessus, je connais la qualité de mes joueurs et les choses à améliorer. On fait en sorte de les mettre dans les meilleures dispositions. Sur le dernier match, on a changé l’organisation et il faut continuer à travailler dans ce sens-là.
A onze matches de la fin, qu’est-ce qui peut vous permettre de croire que votre équipe va enfin franchir un cap ?
Chaque équipe joue avec ses forces et faiblesses. Rodez fait partie des meilleures attaques du championnat, en même temps c’est la 17e ou 18e défense du championnat. Ils ont aussi leurs problématiques et ne sont qu’à un point devant nous. Il faut simplement continuer à s’appuyer sur nos forces. On ne va pas révolutionner les choses maintenant, à coups de baguette magique. C’est un travail en profondeur à mener, je ne suis arrivé que depuis quelques mois. On avance simplement avec nos forces.
Ressentez-vous vraiment une farouche détermination de l’Amiens SC d’aller jouer le haut de tableau ?
Je ne rentre pas dans ces calculs-là. Ce qui m’intéresse est de voir l’équipe avancer match après match, progresser. On fera le bilan à la fin, pour voir quel a été notre réel niveau cette saison et savoir ce qu’il faut améliorer pour être le plus compétitif.
L’idée était que vos joueurs vivent une deuxième partie de saison palpitante. Ce n’est pas tout à fait le cas…
(Il coupe) Je suis désolé, mais le mois de janvier a été très satisfaisant, ce qui nous a permis de rejoindre les équipes de tête. Aujourd’hui, des équipes sont devant nous, avec leurs qualités et leurs défauts, mais c’est très serré. Quelle équipe peut se dire… On voit même le SCO d’Angers, qui était sur une mauvaise phase, ils gagnent un match et on a l’impression que tout est reparti. Je ne fonctionne pas de de cette manière-là. J’essaie de garder la tête froide et le plus lucide possible sur ce que nous faisons. Les garçons travaillent, ne lâchent pas, font beaucoup d’efforts. On ne peut pas dire qu’on fait de mauvais matches. Après, chacun a son point de vue, peut voir les choses de la manière qui lui plaît, qui l’arrange. Si on a envie d’être négatif, on est négatif. Si on a envie de voir les bonnes choses, on voit les bonnes choses. Tout ce que j’espère c’est qu’on verra un beau spectacle samedi.
On ne parle pas de spectacle, on parle d’efficacité offensive…
Je l’ai très bien compris. Maintenant, on ne va pas en parler pendant une année. A chaque fois, vous posez la même question.
Parce qu’on ne la voit pas venir…
C’est autre chose. Quand vous travaillez, il y a des choses que vous faites bien, d’autres choses que vous faites moins bien. Aujourd’hui, on est très solide défensivement. Il y a des choses qu’on doit améliorer, on le sait. On va rencontrer une équipe performante offensivement, mais qui est une des moins bonnes défenses. C’est ça, la réalité du football. Chaque équipe joue avec ses caractéristiques, ses forces. J’espère que l’on n’aura pas un 0-0, ce n’est pas le but du football. Notre objectif est toujours de marquer un but de plus que l’adversaire. Après, chaque rencontre a son scénario, ses spécificités. On garde notre sérénité, on sait où on veut aller. Même quand on gagne 1-0, ce n’est jamais assez. J’attends simplement que l’équipe apporte des réponses contre Rodez. J’ai hâte d’affronter cet adversaire, de gagner ce match pour bonifier les deux derniers résultats à l’extérieur.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Kevin Guizol/Icon Sport