Alors que l’Amiens SC avait lancé son recrutement estival de forte belle manière avec les arrivées payantes de Sébastien Corchia et Kylian Kaïboue, la machine s’est progressivement enrayée. Outre la très probable mauvaise pioche Abdoul Tapsoba, deux recrues de dernière minute peinent aussi à s’imposer. Décryptage.
Maxime Do Couto, le syndrome Jessy Benet ?
Six matches pour trois titularisations et un peu plus de 236 minutes de jeu, Maxime Do Couto est tout sauf un joueur sous-utilisé depuis son arrivée à l’Amiens SC, le 4 septembre dernier. Le tout sans réellement convaincre jusqu’ici. « Je peux encore mieux faire, reconnaît le principal intéressé. Je suis en train de reprendre le rythme, rien ne remplace le rythme de la compétition, même si tu fais une bonne préparation individuelle avec un coach. L’intensité, le rythme et les repères reviennent avec le temps, la répétition des matches et la manière avec laquelle je travaille à l’entraînement. »
D’autant plus que Maxime Do Couto sort également d’une saison quasi-blanche à Sochaux, où il est très vite sorti des plans d’Olivier Guégan avant de retrouver un peu de temps de jeu sous les ordres de Pierre-Alain Frau, pour un total de 4 titularisations et tout juste 555 minutes. « Je dois aussi m’adapter aux joueurs autour de moi, ajoute le numéro 11 de l’ASC. J’apprends et j’analyse encore tous les jours par rapport à ce que je vois. Il faut être patient et la réussite est la combinaison de passion, de travail et de temps. Je sais que ça va venir. »
En attendant le sursaut promis, Maxime Do Couto n’en reste pas moins « totalement éteint« , comme si « sa saison n’avait pas encore démarré« , estime Mathieu Dubrulle, notre confrère de France Bleu Picardie. « J’entends bien que c’est compliqué quand tu ne participes pas à une préparation estivale collective, mais on est quand même en droit d’attendre un peu plus de folie, de tranchant, d’un joueur de son calibre. Même s’il n’est pas encore au top physiquement, on ne voit même pas encore la moindre étincelle. Ses prestations sont mièvres, il y a de quoi rester sur sa faim.«
Frank Boya ? On m’avait annoncé qu’il ferait peur aux équipes adverses, pour l’instant c’est à nous qu’il fait peur ! »
Mathieu Dubrulle, journaliste pour France Bleu Picardie.
Frank Boya, la fausse bonne idée ?
La donne n’est guère plus réjouissante au sujet de Frank Boya, à qui il n’aura fallu que cinq matches pour déjà concéder deux penalties et autant de cartons jaunes récoltés. « Je me demande vraiment si on avait besoin de lui, clame Mathieu Dubrulle. Il y avait clairement d’autres postes à renforcer avant d’aller le chercher. J‘ai aussi le sentiment que son arrivée coïncide avec la baisse de régime du tandem Kaïboue-Gélin. Cela n’a-t-il pas désorganisé le milieu de terrain ? Surtout, on m’avait annoncé qu’il ferait peur aux équipes adverses, pour l’instant c’est à nous qu’il fait peur !«
Un avis que notre confrère de France Bleu Picardie étaye par toute une série d’arguments : « Certes, on a besoin de joueur de grande taille, de densité physique, mais iI est incapable de maîtriser son physique, à tel point qu’il a failli être la recrue la plus rapidement expulsée lors du match contre Valenciennes. Il va falloir qu’il s’adapte à la Ligue 2, qu’il fasse moins de fautes et surtout qu’il affiche d’autres qualités techniques. On ne serait pas surpris de le voir recevoir son premier carton rouge dans les prochaines semaines. Jusqu’ici, son influence est plutôt négative (ndlr : aucune victoire quand il joue). »
Et si Omar Daf lui trouve quelques circonstances atténuantes, rappelant que Frank Boya n’a pas eu le droit à une préparation estivale et « qu’on ne rattrape pas les choses en trois ou quatre semaines« , l’entraîneur de l’Amiens SC reconnaît que le principal intéressé doit – comme l’ensemble des milieux de terrain – élever son niveau de jeu pour « aller chercher de meilleures performances« . « On lui donne du temps de jeu petit à petit et je ne doute pas que quand il aura retrouvé toutes ses capacités, il pourra nous aider et nous amener toutes ses capacités. »
En attendant, c’est l’Amiens SC qui décroche avec cette intégration progressive et surtout tardive de joueurs qui ne sont visiblement pas venus compléter l’effectif, mais bel et bien y jouer un rôle important. Un statut qui reste encore discutable aujourd’hui, aussi bien pour Frank Boya que Maxime Do Couto.
Romain PECHON
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport
Certains joueurs ne sont pas au niveau tout simplement !!!!