Lanterne rouge de Ligue 2, le VAFC se retrouve dans une situation désastreuse à la mi-saison. Presque d’ores et déjà condamné, le club du Hainaut, racheté cet été par un ambitieux fonds d’investissement désireux de faire de VA un club de référence, trace désormais sa route vers le National, plombé par de mauvais choix estivaux et une attaque amorphe. Faute de points positifs à souligner, la rédaction du 11 Valenciennois profite de cette trêve hivernale pour passer en revue les déceptions de la première partie de saison.
Un après-Zdziech catastrophique
25 juillet 2023, le peuple valenciennois est libéré : Eddy Zdziech quitte le VAFC après neuf ans de présidence marquées par un climat délétère entre lui et les supporters hennuyers, en plus d’un club rentré dans le rang en Ligue 2 et au bord de la descente en fin de saison. L’arrivée de Sport Republic, un fonds d’investissement danois qui a plus ou moins fait ses preuves à Southampton (Angleterre) et Götzepe (Turquie) promet un profond renouveau. La nomination de Jorge Maciel, jeune coach universitaire, novateur et moderne, va dans cette optique, alors que VA opte pour des pistes étrangères – exceptions faites de Jean Louchet et Andrew Jung. Un mercato ambitieux mais tardif, aussi à cause du long processus de vente du club.
Quelques mois plus tard, le bilan est clair, et l’addition salée : le passage express de Jorge Maciel, limogé en décembre, s’est avéré être un échec cuisant, et hormis Jean Louchet, aucune recrue ne s’est réellement hissée au niveau espéré. La communication et le marketing du VAFC ont beau avoir pris un sacré – et nécessaire – coup de jeune, la progression ne suit pas son cours sur le terrain. Bien au contraire. Et dans les coulisses, l’ambiance n’a pas toujours été au beau fixe aussi. De quoi faire regretter Eddy Zdziech à certains. Impensable il y a encore quelques mois.
Une attaque en berne
11 buts inscrits en 19 rencontres. Avec un si pauvre bilan offensif, le VAFC est logiquement la pire attaque de Ligue 2. La faute à des éléments offensifs pas au niveau escompté. Ugo Bonnet et Andrew Jung n’ont toujours pas trouvé le chemin des filets en championnat, et il a fallu attendre le 5 décembre dernier et le déplacement à Pau (3-1) pour que Nick Venema vainque le signe indien qui touche les avant-centres valenciennois et inscrive son premier but avec VA. Venu bousculer la hiérarchie depuis l’arrivée d’Ahmed Kantari, Yassine Haouari n’a eu besoin que de deux petits matches pour en faire de même et ainsi représenter un infime lot de consolation.
Avec 1,13xG produit par match, le VAFC est en criant déficit d’efficacité offensive. Au lieu d’inscrire 11 buts, le club du Hainaut aurait dû en marquer théoriquement 21 si la logique statistique avait été respectée, soit un différentiel de 0,56 but en moins inscrit par match. Des données affligeantes et qui dénotent du manque de qualité devant les buts, bien que les attaquants valenciennois n’aient pas toujours été servis dans les meilleures conditions. Mathias Oyewusi et Flamarion, les deux premières recrues hivernales, auront la lourde tâche de relancer un front offensif aux abois.
Le VAFC fonce tout droit vers le National
11 points glanés en 19 matches. Comme son nombre de buts inscrits, le bilan comptable du VAFC est pour le moins cataclysmique. Auteur de la pire première moitié de saison de son histoire moderne, le club du Hainaut glisse lentement mais sûrement vers le National, déjà. Dans une saison à quatre descentes où la fameuse barre des 40 points pourrait même ne pas suffire, le VAFC doit donc engranger au moins 29 points – un de plus que Saint-Étienne (7e) sur cette première moitié de saison, soit une impressionnante moyenne de 1,53 point par match – pour ne serait-ce qu’espérer un maintien.
Autant dire que la tâche qui se présente devant Ahmed Kantari, intérimaire confirmé dans ses fonctions jusqu’à la fin de la saison, semble on ne peut plus ardue, si ce n’est impossible. Et au vu de la dynamique actuelle, les espoirs du VAFC ne sont qu’infimes. Un maintien relèverait d’un miracle et ne saurait être provoqué que par un mercato réussi en tout point, un groupe à nouveau soudé et de gros points engrangés dès le mois de janvier. Si tant en est que cela suffise et qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport