Après un été prometteur entre changement de direction, nouvel entraîneur au discours chatoyant et mercato certes tardif mais non moins ambitieux, le VAFC n’a pas longtemps fait illusion. En dépit de premiers mois acceptables, le club du Hainaut a sombré dans une crise de résultats cataclysmique jusqu’à se retrouver, à mi-saison, bon dernier de Ligue 2 et presque condamné au National. Retour sur la pire première partie de saison de l’histoire moderne du club.
Des ambitions affirmés et une progression intéressante
Le grand chambardement estival avait suscité des attentes, sinon des promesses. Six mois plus tard, le constat est tel que le départ d’Eddy Zdziech, attendu à l’unanimité par les suiveurs du VAFC, est aujourd’hui regretté par certains d’entre eux. Encore impensable, il y a six mois. L’arrivée de nouveaux investisseurs à la direction (Sport Republic, propriétaire de Southampton et Götzepe) voulant faire de VA « un club de référence » et d’un coach aux idées novatrices et ambitieuses laissait rêver les plus optimistes et provoquait la curiosité des autres. Pourtant, après une préparation estivale convenable et sans que le mercato ne soit achevé, Jorge Maciel et ses ouailles prenaient une double claque d’emblée. D’abord contre Auxerre, au Hainaut (1-4), puis à Bastia (3-0).
De quoi obliger l’ancien adjoint du LOSC à abandonner son 4-2-3-1 fétiche pour installer un 5-3-2 rudimentaire mais avec, au moins, le mérite d’être solide. Un choix payant puisqu’après sept buts encaissés et deux défaites inaugurales, le VAFC repartait du bon pied. Une rencontre pour le moins fermée contre Guingamp (0-0) permettait à VA d’obtenir son premier point de la saison. Une semaine plus tard, c’était Rodez qui passait à la casserole (0-1). Jorge Maciel décrochait là son premier succès avec le club du Hainaut en Ligue 2. Ce sera aussi le dernier.
VA, en chute libre dès l’automne
Le VAFC se devait de se remettre de ses émotions aussi vite que possible car se présentaient devant lui les deux gros morceaux théoriques du championnat : Saint-Étienne et Bordeaux. Dans la droite lignée de semaines plus encourageantes aussi bien dans le jeu que d’un point de vue comptable, VA accrochait les Verts à Geoffroy-Guichard (0-0). Mais stoppée dans son élan par la première trêve internationale de la saison, la troupe de Jorge Maciel tombait à domicile, contre les Girondins (1-2). La série d’invincibilité longue d’un mois du club hennuyer prenait fin en même que sa descente aux enfers trouvait ses prémices.

La solide prestation à Amiens (0-0), également synonyme de retour au 4-2-3-1, était pourtant de bon augure afin de se relancer après ce coup d’arrêt. Ce n’était en réalité qu’une illusion tant la performance à domicile face à Concarneau (0-1) s’avérait indigeste. La première purge d’une longue lignée. Absent des débats chez le leader lavallois (1-0), le VAFC devait en plus faire face à un manque de réussite et de réalisme. Ainsi VA obtenait-il le point du nul au forceps contre Troyes (1-1) après avoir outrageusement dominé la partie, avant que les rôles s’inversent. Les scénarii fous à Grenoble (3-3, égalisation du GF38 à la 90+1′) et contre Caen (2-2 après avoir mené 2-0 jusqu’à la 87′) illustraient les lacunes chroniques de cette équipe dans la gestion du score.
Le VAFC en route pour le National
Ils faisaient surtout office de coups de massue desquels Jorge Maciel n’allait jamais se relever. En danger après les revers inquiétants à Angers (2-0) et contre Dunkerque (0-1), un concurrent direct, le technicien portugais de 38 ans se voyait accordé un sursis fragile avant de disposer, dans la douleur, de Haguenau (N3) en Coupe de France (0-2). Frileux au possible et atone offensivement contre QRM (0-0) et Annecy (0-0), la défaite à Pau (3-1), où VA s’était davantage livré et avait offert quelques timides signes de progression dans le jeu, était celle de trop. Le lendemain, Jorge Maciel était limogé avant qu’Ahmed Kantari ne vienne jouer les pompiers de service – comme il l’avait fait avec brio en fin de saison dernière – jusqu’à la trêve hivernale.
Le mal a cependant l’air bien plus profond qu’il y a quelques mois. Pour la première du Marocain sur le banc depuis son retour, le VAFC éliminait laborieusement Mulhouse (R1) au forceps (1-1, 4-5 tab). Reparti au combat avec les jeunes (Blancquart, Basse, Haouari, entre autres), Ahmed Kantari ne trouvait néanmoins pas la solution. Défait à domicile par le Paris FC (0-1) puis vaincu à Ajaccio (2-1) sans avoir démérité sur les deux rencontres, le VAFC coulait un peu plus dans les bas-fonds du classement et, à défaut d’avancer en termes de certitudes, sombrait encore davantage dans l’interrogation la plus totale.
Lanterne rouge de Ligue 2 avec 11 points en 19 rencontres dans une saison à quatre descentes, le club du Hainaut n’a déjà, à mi-parcours, que d’infimes chances de se maintenir au deuxième échelon du football français. Confirmé dans ses fonctions jusqu’à la fin de la saison, Ahmed Kantari aura fort à faire pour faire fructifier une nouvelle mission commando qui semble cette fois presque relever de l’impossible. Car n’est pas Tom Cruise qui veut.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport