Englué à la dernière place du classement depuis la 13e journée, le VAFC est une lanterne rouge affirmée de Ligue 2 qui paye une première partie de saison cataclysmique. Allan Linguet ne se voile pas la face et pointe les manquements de VA durant cette première partie de saison, avec toujours l’espoir de relancer la machine avec d’autres ingrédients dans l’optique d’un maintien miracle.
Est-ce difficile, saison après saison, d’être toujours confronté au maintien ?
Je pense que c’est quelque chose de compliqué pour tout le monde, pas seulement pour moi. C’est vrai que c’est récurrent pour moi, même si on a connu une saison plus tranquille en finissant au milieu de tableau. Là, ça fait deux saisons de suite qu’on joue le maintien, et vivre cela une troisième saison de suite, c’est assez compliqué. Quand on est habitué, on est prêt pour cela et on aura pas le choix de se battre.
Ça peut être usant d’avoir toujours cette responsabilité pour le club…
C’est sûr ! C’est usant et pas facile. Mais quand on est footballeur professionnel, on doit être prêt pour toute sorte de situation. On espérait mieux pour cette saison, on aurait aimé autre chose que jouer le maintien. Mais quand c’est le cas, on est obligé de faire le maximum et essayer de répondre présent.
Cette saison semble encore plus difficile que les précédentes. Comment le vivez-vous personnellement sachant que le VA est le club où vous avez effectué toute votre carrière professionnelle ?
C’est compliqué parce que les deux dernières saisons, on a beaucoup joué le maintien, mais on n’a jamais été réellement dans la zone de relégation. Là, on y a été dès le début. C’est pour cela que dès le début de saison, même si c’était une reconstruction et qu’il y avait beaucoup de choses nouvelles, il ne fallait pas perdre de temps parce que chaque point perdu était important pour la suite. Maintenant, c’est dix fois plus compliqué. On est dernier avec beaucoup de retard sur le premier non-relégable, il va falloir des victoires et les enchaîner. Sinon, ce n’est pas comme ça qu’on va se sauver.
Comment expliquer cette avalanche de mauvais résultats ?
C’est dur à expliquer. Après, si on est dernier, il ne faut pas se voiler la face. Cela veut dire que sur la première partie de saison, on a été les moins bons du championnat. Depuis un mois, on travaille bien. On sait qu’on n’a pas le même visage que lors de la première partie de saison. On l’a montré contre le Paris FC en coupe, mais ça ne suffit. L’expliquer est difficile. Mais il ne faut pas se cacher. Si on est dernier de Ligue 2, c’est qu’on était les moins bons et qu’il manquait beaucoup de choses. C’est dur de viser un seul élément parce que le football englobe beaucoup de choses. Mais sur le terrain, on n’a pas répondu présent.
Il manquait de l’envie, un état d’esprit de conquérant. Après chaque nul ou chaque défaite, on avait l’impression que ce n’était pas grave. Mais aujourd’hui, si tu veux exister dans le football, il faut haïr la défaite. Il faut se dire que chaque point de perdu, c’est super important. Je pense qu’avant tout ce qui est tactique, technique, etc, il faut avoir la mentalité et l’état d’esprit de gagnant. C’est ce qui fait que les équipes qui sont haut réussissent, je pense. Laval n’était pas parti pour une saison comme ils la vivent. Mais s’ils se retrouvent en haut, c’est que dans leurs têtes, ils étaient prêts. Ce n’est pas un manque de motivation, mais peut-être un manque d’état d’esprit de compétiteur qui a pêché dans cette première partie de saison.
Le VAFC en National, vous n’arrivez pas à l’envisager ?
Je pense que quand tu imagines ce genre de choses, c’est que mentalement, tu as déjà un pied en National. Il faut que tout le monde se mette dans la tête que c’est encore possible et encore faisable. C’est sûr qu’après chaque défaite, les supporters et les gens autour de nous peuvent y croire de moins en moins. Mais quand tu es joueur, il faut se dire que c’est possible. Sinon, c’est que tu n’es pas prêt pour te battre mentalement.
Tous propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport