Le RC Lens ne parvient toujours pas à gagner et, pire, a été défait à domicile par le FC Metz (0-1). Et si du mieux dans le jeu est à noter, cette nouvelle déconvenue plonge un peu plus les Lensois dans le doute et l’inquiétude à l’aube d’une saison qui s’apprête à prendre une nouvelle dimension avec la Ligue des champions. Découvrez les tops et flops de cette rencontre comptant pour la 5e journée de Ligue 1.
Les tops
Un jeu (presque) retrouvé
Le RC Lens a beau avoir perdu face à un promu qui n’a tiré que deux fois au but en 90 minutes, tout n’est pas à jeter pour autant. Ce samedi soir, les observateurs ont pu retrouvé les Sang et Or aperçus lors des premières mi-temps à Brest (défaite 3-2 au final), face à Rennes (1-1) et lors du déplacement à Paris (défaite 3-1). À chaque fois, les hommes de Franck Haise étaient parvenus à mettre le jeu qui les avait hissé jusqu’à la deuxième place la saison passée, avant de plus ou moins couler dès le retour des vestiaires. Face à Metz, si le second acte a été moins convaincant, le RC Lens a tout de même continué d’y imposer son jeu et sa domination. « L’adversaire a encore plus reculé et même si on a eu des tirs, des situations, des centres, on a quand même manqué de justesse en seconde période », analysait Franck Haise au sortir de cette défaite frustrante.
Les flops
Un adversaire pourtant largement à portée
Une domination outrageuse et un match à sens unique qui prouvent aussi la valeur de son adversaire du soir, vaillant, combattant avec ses armes et repartant avec les trois points, mais qui était surtout largement à la portée de ce RC Lens. La thèse de l’accident à Brest était acceptable, tout comme celle de l’infériorité théorique face à trois des quatre meilleurs effectifs du championnat face à Rennes, Paris et Monaco. En revanche, rien d’autre succès n’était attendu face au promu messin, d’autant plus au vu du contexte lensois actuel et de l’écart qualitatif entre les deux formations. Il s’est totalement confirmé dans le jeu, absolument pas au tableau d’affichage.

Dominer n’est pas gagner
L’adage est bien connu, mais il n’a peut-être jamais été aussi vrai que ce samedi soir pour le RC Lens. 75% de possession pour les Sang et Or, qui auront frappé à 31 reprises au but contre seulement 2 pour les Messins, des stats évocatrices de la supériorité totale des hommes de Franck Haise sur leurs adversaires du soir. Beaucoup moins réaliste que le FC Metz, ne tentant peut-être pas aussi sa chance de loin pour faire sortir un bloc campé devant son but après l’ouverture du score, le RC Lens peut se mordre les doigts. Florian Sotoca criait même à l’injustice au coup de sifflet final : « Ce n’est pas possible que ce soir on ne gagne pas ce match, tout du moins qu’on n’ait pas le nul. Ce qu’a proposé Metz ce soir, c’est assez fou. Mais voilà, c’est le football. » Tout est dit.
Cinq matches de L1, aucune victoire et la C1 en approche
La réception du FC Metz avait tout du rendez-vous idéal : l’accueil d’un promu pour se relancer devant son public et aborder le retour en Ligue des champions le cœur plus léger. Finalement, il en sera tout autre. Le RC Lens est actuellement avant-dernier de Ligue 1, seulement devant un Olympique Lyonnais qui compte un match en moins, et vient d’enchaîner une quatrième défaite avant un déplacement périlleux chez le FC Séville, lui aussi en grande difficulté mais qui peut au moins capitaliser sur une expérience européenne exceptionnelle ces dernières années. « Ce soir, on pense au match de Ligue 1, à ce qu’il vient de se passer. Et évidemment que, vu la situation dans laquelle on est en championnat, c’est difficile de basculer tout de suite sur la Ligue des champions », avouait Franck Haise en conférence de presse. Le technicien lensois a même davantage insisté sur la saison qui se profile plutôt que ces retrouvailles avec la C1 : « On sait qu’on ne va pas faire la même saison que l’année dernière, peut-être qu’elle va être très compliquée, peut-être jusqu’à la fin parce que tout est possible dans le football. » Une lucidité et une honnêteté bienvenues, mais un constat qui a de quoi inquiéter.
Les sifflets de Bollaert, signe que tout n’est décidément plus comme avant
C’était presque la stupeur : à Bollaert, théâtre des rêves lensois les plus fous depuis plus de trois ans, sont descendus des travées des sifflets de plus en plus pressants en fin de rencontre, les supporters voyant un énième filer entre les doigts des Sang et Or. Une scène qui avait disparu de l’antre artésien depuis bien des années, qui, comme le symbole de ce retour sur Terre express, a pris place après seulement cinq journées de championnat et qui a aussi visiblement touché Franck Haise pendant la rencontre. « Les sifflets ? Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Quand on perdra le coup d’après, il y en aura encore plus. Puis si on gagne, ça changera. Vous savez, les sifflets ou les applaudissements, ce n’est pas ça mon moteur », balayait-il d’un revers de main dans un sourire qui cachait mal son agacement. Brice Samba a quant à lui appelé à la (ré)union autour du club : « Je peux comprendre leur mécontentement. Mais il faut qu’ils soient derrière nous aussi parce que ce n’est pas une période facile ». Il le faudra pour que le RC Lens retrouve de sa superbe. Si tant est qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Enzo PAILOT
Crédits photos : Anthony Dibon/Icon Sport