Inspiré par le média basket Trashtalk, le11 se prête à l’exercice des conclusions hâtives, à l’issue du premier mois de compétition du RC Lens. Et si les certitudes du mois d’août se confirment rarement sur la durée d’une saison, nous avons tout de même trouvé cinq affirmations qui peuvent faire figure d’évidence aujourd’hui mais être démenties à tout moment dès demain. Tour d’horizon.
Le RC Lens est intrinsèquement plus fort que la saison dernière
Lors des derniers mois précédant son départ, Franck Haise avait maintes fois souligné le déficit de talent, notamment créatif, de son équipe. Will Still a été servi durant l’été. Chez ses titulaires, le RC Lens n’a perdu qu’Elye Wahi, qui n’a pas tardé à être oublié (voir ci-dessous). Les autres départs de Massadio Haïdara, Morgan Guilavogui ou Salis Abdul Samed sont d’une importance moindre, ces derniers occupant un rôle sportif secondaire la saison passée. Surtout, il s’est renforcé en qualité et en quantité. Recruté pour 9 millions d’euros, Anass Zaroury est la figure de proue de ce mercato. Martin Satriano est prêt à lutter pour sa place de titulaire, quand Hamzat Ojediran, Malang Sarr ou M’Bala Nzola viennent densifier la rotation. Il faudra évidemment que la mayonnaise prenne après un été aussi agité. Mais sur le papier, le RC Lens a passé un léger cran.
Will Still est le successeur idoine de Franck Haise
Il avait beau apparaître en fin de cycle au RC Lens, le départ de Franck Haise, immense artisan de la période dorée des dernières années, n’en était pas moins regretté. Son successeur, Will Still, avait néanmoins tout pour redémarrer du bon pied : des valeurs de travail et de franchise propres aux Sang et Or, un amoureux du club qu’il admirait les yeux écarquillés dans les travées de Bollaert quelques mois auparavant, et un projet de jeu proche de celui pratiqué par son prédécesseur.
Fort d’une préparation estivale impeccable pour asseoir sa légitimité, le nouveau technicien lensois a, malgré l’élimination frustrante en Ligue Conférence, opéré une transition réussie : s’appuyer sur les bases solides laissées par Franck Haise, tout en ajoutant sa patte, ses préceptes encore plus ambitieux pour presser haut et son vent de fraîcheur pour se faire accepter par un groupe en plein doute au début de l’été.
Les recrues de l’été vont avoir du mal à s’imposer… tout de suite
En dépit des restrictions budgétaires, le RC Lens n’a pas été en reste cet été en recrutant pas moins de 9 joueurs, en comprenant l’option d’achat levée pour Jhoanner Chavez, présent au club depuis l’hiver dernier. Et si Anass Zaroury a rapidement intégré le onze de départ, les autres nouveaux joueurs ont eu du mal à obtenir du temps de jeu. C’est notamment le cas de M’Bala Nzola (4 minutes contre le Panathinaïkos) et de Sidi Bane, qui n’a lui toujours pas disputé la moindre minute avec leur nouveau club. De son côté, Malang Sarr n’a guère été rassurant lors de sa titularisation à Athènes. Et sachant que le calendrier du RC Lens s’est sacrément allégé avec l’élimination en Conférence League, certaines recrues auront sans doute du mal à disposer de la fenêtre de tir pour espérer bousculer la hiérarchie en place.
Wesley Saïd a déjà fait oublier Elye Wahi
Plus grosse recrue de l’histoire, Elye Wahi était censé incarner l’avenir du RC Lens. Un an plus tard, l’international espoir a déjà changé de club – rejoignant l’OM pour 25 millions d’euros, à l’issue d’une unique saison en Artois assez peu convaincante. Mais plutôt que de tenter un nouveau coup onéreux sur le marché des transferts, les décideurs lensois ont décidé de miser sur l’habituel super sub : Wesley Saïd. Dans la foulée d’une préparation estivale de feu, l’ancien Toulousain a démarré la saison sur les chapeaux de roues en inscrivant deux buts sur les deux premiers matches. De quoi en faire l’attaquant numéro 1 du RC Lens dans l’esprit de nombreuses personnes, sans doute Will Still compris.
Rémy Labeau-Lascary a les moyens de s’imposer devant
C’est la petite surprise estivale. Revenu d’un prêt plutôt concluant à Laval en Ligue 2, Rémy Labeau-Lascary n’a eu aucun à passer le cut de l’élite, qu’il avait déjà découvert lors de la saison 2022/2023. Cette fois, l’attaquant de 21 ans entend bien jouer un rôle dans la rotation. Dans un secteur ultra-concurrentiel (Saïd, Sotoca, Satriano, Nzola) pour deux postes, le Guadeloupéen postule pour une place de titulaire. Convaincant en préparation, il a continué de se montrer plutôt à son avantage au point de disputer toutes les rencontres du RC Lens et d’être titularisé en Ligue 1 face à Brest. Il lui faudra désormais noircir la feuille de stats, encore vierge. Mais il pourrait bien faire office de trouble-fête dans la hiérarchie des attaquants.
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport