Face à un bloc havrais parfaitement disposé pour déranger l’animation artésienne, le RC Lens n’a pas su se défaire du Havre (1-1) et sans doute mis un terme à ses rêves de Ligue des champions. Franck Haise souligne les manques de son équipe, notamment d’un point de vue technique, mais fait corps avec son groupe.
L’arbitrage, pas la seule excuse
« Le penalty ? L’arbitre n’a pas eu d’hésitation. S’il n’avait pas sifflé, la VAR ne serait pas revenue dessus, mais lui n’a pas eu d’hésitation. Donc penalty, point barre. Si je trouve ça sévère ? Un peu, oui… Mais bon, on ne va pas rediscuter d’arbitrage parce que ça fait trois mois qu’il y a ça tous les week-ends. Je préfère parler du jeu. Ce match n’a pas un goût de défaite, parce que c’est toujours un point, et peut-être que ce point nous permettra d’être qualifié pour l’Europe à la fin de la saison. Mais évidemment, dans l’ensemble, même si je pense qu’au vu du nombre de centres effectués – parce qu’il y avait beaucoup de densité, donc il fallait passer par les côtés -, la seule fois où on a été dangereux sur centre, c’est sur un centre manqué qui finit dans le but. Il faut être plus juste sur ces situations. Je pense malgré tout qu’aux points, on aurait certainement gagner ce match. Mais les matches ne se gagnent pas aux points, ça se gagne sur le terrain.
Le Havre a posé de gros problèmes tactiques
On a fait une très bonne entame sur les quinze premières minutes. Je pense qu’on doit ouvrir le score parce qu’on a deux grosses occasions, deux situations aussi. Ensuite, leur volonté de sortir le ballon à 3+3 nous a posé des problèmes dans l’animation défensive. Ils avaient toujours un joueur libre et, même s’ils n’étaient pas forcément très dangereux, ils nous ont fait courir. Il a fallu faire quelques petits rectificatifs pour que l’on soit plus haut et plus pressant en deuxième mi-temps. Ça a été plutôt le cas. Les joueurs ont fait le maximum sur cette deuxième mi-temps, sans être tout à fait récompensés.
Un souci mental plus que physique pour le RC Lens ?
La fatigue ? Si je commence à parler de la fatigue… C’est peut-être plus psychique, parce que physiquement, quand je vois les datas des joueurs, on n’est pas du tout en baisse. Cette justesse technique est hyper importante. On a tenté plus de 30 centres (39 au total, ndlr). Sur ces plus de 30 centres, qu’il n’y ait pas plus de centres de meilleure qualité qui arrivent – sur un match comme aujourd’hui, dans notre système et par rapport à ce que nous proposait l’adversaire où on était obligé d’avoir des surnombres sur les côtés -, c’est un problème. Avec un peu plus de qualité sur ces centres, il y aurait certainement eu des occasions supplémentaires, et peut-être même un but.
L’entrejeu doit s’élever techniquement
C’est souhaitable que la relation technique prenne le pas au milieu, surtout quand il y a des blocs qui mettent beaucoup de densité dans l’axe, bien regroupés et bien organisés comme Le Havre. Il faut cette justesse, cette passe sur le premier temps et une demi-touche même pour créer le déséquilibre. Il en nous manque. Les joueurs ont beaucoup de bonne volonté. Moi, il y a plein de choses que je ne sais pas faire. Des fois, face à des blocs très denses, il y a des choses qui nous manquent. Ce n’est pas faute d’essayer, de mettre cette énergie, cette bonne volonté, ces bons déplacements. Mais il faut être encore plus juste. Mais les aspects techniques ne sont pas les aspects les simples à modifier (sourire). Adrien (Thomasson) a fait une bonne rentrée, ça fait un bon moment qu’il est très intéressant. Après, il faut trouver des équilibres et des déséquilibres. Je fais des choix, d’autres en feraient d’autres. Je l’ai expliqué cette semaine : sur beaucoup de postes, la différence est infime. Il faut bien faire des choix.
Le RC Lens tire une croix sur la C1
Honnêtement, je pense qu’avec six points de retard – et ça fera peut-être même plus à la fin du week-end – sur le top 4, il faut être lucide : l’objectif ne va pas être d’aller chercher la Ligue des champions. Les objectifs doivent être réalisables. Celui-là, vu les équipes qui sont devant et tournent très bien, je pense que ce sera un objectif difficilement atteint. Autant se fixer des objectifs réalisables et essayer, déjà, même s’il faudra marquer des points et des buts, de garder une place européenne, ce qui serait déjà pas mal pour une deuxième année. J’ai de l’espoir pour qu’on améliore les choses. Je ne suis pas désespéré, ne vous inquiétez pas ! (Sourire.) Je suis déçu pour mon équipe et je connais ses failles, il faut aussi le reconnaître. Mais je sais que les gars font le maximum jusqu’au bout, je serai toujours avec eux. Mes joueurs, mes gars, mes mecs, ils donnent ! On manque des centres, on manque un peu de jeu combiné. Mais qu’est-ce que vous voulez ? C’est comme ça, c’est la vie, c’est le football (sourire).
Les cinq premiers matches ? Évidemment qu’il ne faut pas oublier. On voit à quel point ils nous pèsent aujourd’hui, avec un point pris. Je dirais qu’avec trois ou quatre points de plus, je dirais que la Ligue des champions est peut-être possible (sourire). Mais on ne refait pas le passé. Il nous reste six matches à jouer, trois à l’extérieur, trois à domicile : donnons le maximum. J’ai bien aimé mon équipe, pas tout le match, mais j’ai bien aimé le début de match et cette deuxième mi-temps. On va y aller ensemble, jusqu’au bout et on va donner le meilleur. »
Source : Prime Video
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport