Suite au match contre Bordeaux, le 19 février dernier à l’occasion de la 25e journée de Ligue 2, l’Amiens SC a porté plainte contre le groupe Tribune Nord Amiens. La cause ? L’utilisation d’engins pyrotechniques au début de la rencontre. Pourtant, les deux entités s’étaient entendues pour une animation encadrée. Explications.
Une animation encadrée qui déborde
C’est l’histoire d’une animation pyrotechnique qui a mal tourné. Conformément au décret du 30 mars 2023, autorisant l’usage d’engins pyrotechniques dans les stades de Ligue 1 et de Ligue 2 sous la forme d’une expérimentation, l’Amiens SC et le groupe Tribune Nord Amiens avaient obtenu l’autorisation des autorités compétentes pour procéder à une animation pyrotechnique pour la venue de Bordeaux, le 19 février. « On avait fait toutes les déclarations auprès de la Ligue, la préfecture. On avait fait venir un artificier pour sécuriser le tout, précise Christophe Duprez. On avait obtenu l’autorisation de cramer un certain nombre de pots de fumée. On était content de faire quelque chose ensemble, de manière constructive. »
Sauf que Tribune Nord Amiens est allé au-delà de ce qui est autorisé en craquant plus de fumigènes que prévus ainsi que des stroboscopes, qui ne faisaient visiblement pas partie des engins pyrotechniques déclarés auprès de la préfecture. « On a donc reçu un procès verbal et il a fallu justifier cela. Après étude, on a reçu une amende potentielle de 22 000 euros, confie le vice-président de l’Amiens SC. La Ligue nous a alors demandé de porter plainte pour ne pas payer plein pot. Aujourd’hui, on se retrouve obligés de procéder de la sorte, alors qu’au départ on était tous d’accord pour faire quelque chose ensemble. »
Plus de 50 000 euros d’amende pour l’Amiens SC
Un dépôt de plainte effectué quelques jours après le match contre Bordeaux à l’encontre de l’association Tribune Nord Amiens. « C’est d’autant plus dommage qu’on avait la possibilité de demander aux autorités d’ajouter des choses, regrette Christophe Duprez. Le délégué de la rencontre était au courant de l’animation, sauf que lui a signalé ce qui n’était pas listé. Pour montrer notre bonne foi à la Ligue, on est obligé de mener des actions, en l’occurrence de porter plainte, alors qu’on aurait préféré ne pas en arriver là. »
Depuis le début de saison, la LFP a déjà infligé pour un peu plus de 50 000 euros d’amende à l’Amiens SC. Et sachant que chaque fumigène craqué coûte 2 000 euros, la note devrait encore grimper avec de nouveaux fumigènes craqués dernièrement. « Avec cet argent, on préférait faire une bonne action ensemble, avec les supporters, plutôt que de le donner à la Ligue, poursuit le numéro 2 de l’Amiens SC. Alors qu’on en a la possibilité, c’est aussi dommage qu’on ne se coordonne pas en début de saison pour choisir ensemble les matches où on veut faire des animations encadrées. »
Un nouvel épisode dans les relations plus ou moins houleuses entre le club et ses supporters cette saison. Alors que le climat était apaisé depuis plusieurs semaines, avec notamment l’organisation d’une réunion en présence de John Williams, Omar Daf ou encore Régis Gurtner quelques jours avant le match contre Bordeaux, tâchons que l’ensemble des parties prenantes seront se focaliser sur l’objectif commun de cette fin de saison : aller décrocher une des cinq premières places et ainsi entretenir l’espoir d’un retour en Ligue 1
Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport