Pensionnaire du centre de formation pendant deux saisons, Paul Joly a été poussé vers la sortie par l’Amiens SC en 2020. Quatre ans plus tard, le latéral droit est venu fêter la montée de l’AJ Auxerre à la Licorne, un club dont il fut l’un des acteurs importants cette saison. De quoi nourrir l’esprit de compétiteur de l’intéressé. Entretien.
Paul, qu’est-ce que ça représente de venir décrocher la montée et le titre à Amiens, un club où vous avez effectué un passage au début de votre carrière ?
Je n’ai pas été conservé à Amiens quand j’étais en jeunes. De revenir avec Auxerre et être champion ici, c’est une belle revanche.
Cela permet de mesurer le chemin parcouru depuis 2020…
Tout à fait. J’ai toujours cru en moi, même si Amiens ne m’a pas conservé. J’ai travaillé dur pour arriver jusqu’ici. Quand je dois quitter Amiens, c’est forcément un coup dur, comme pour tout joueur qui n’est pas conservé dans un club professionnel. J’ai réussi à rapidement rebondir à Auxerre, qui m’a fait confiance. J’ai gravi les échelons là-bas. Maintenant, on est champions ici, c’est magnifique.
Sachant qu’il a également fallu faire sa place à Auxerre ?
Bien sûr. Il faut toujours se battre, dans n’importe quel club. Dans le monde professionnel, il y a beaucoup de candidats pour peu d’élus, peu de joueurs qui signent un contrat professionnel. Ensuite, pour jouer c’est pareil. Il faut se battre chaque jour pour en arriver là.
En quoi le prêt à Dijon, la saison dernière, a permis de passer un cap important ?
J’ai pu avoir un maximum de temps de jeu. Quand le coach Pelissier arrive à Auxerre, il m’a prévenu que mon temps de jeu serait réduit à Auxerre. J’ai préféré partir à l’échelon inférieur pour jouer. C’est ce que le coach Daf m’a donné à Dijon. Cela m’a permis d’acquérir de l’expérience et de la confiance.
Cette saison, vous ne partez pas forcément favori pour occuper le poste avec l’arrivée de Colin Dagba…
C’est de la motivation. Je sais que Colin est un très bon joueur. On est deux au poste pour jouer chaque week-end. Il faut simplement se battre à chaque entraînement et chaque match pour gagner sa place.
Vous avez parlé de revanche personnelle, c’est quelque chose auquel vous avez pensé à l’approche du match ?
Forcément, oui. Je suis quelqu’un d’assez revanchard. Le club a pris une décision que je respecte, de ne pas me conserver avec le groupe professionnel. Cela fait partie du football, mais j’avais une petite revanche à prendre par rapport à ça.
Qui prend la décision de ne pas vous conserver à l’époque ?
Certainement Antoine Buron et Patrice Descamps (ndlr : ce dernier affirme que le choix revenait au staff de l’équipe professionnelle en 2020). Ils ont pris certainement une décision collégiale de ne pas me conserver. Cela fait partie du football, mais ça nourrit forcément un état d’esprit revanchard. Revenir ici en étant titulaire avec le champion, c’est une belle revanche.
Désormais, la prochaine étape est de franchir la marche qui sépare la Ligue 2 de la Ligue 1…
Bien sûr. Il faut que je montre mes qualités et que je m’affirme à un niveau supplémentaire. Il me reste deux ans de contrat avec Auxerre. Je suis motivé pour me maintenir en Ligue 1 avec l’AJA.
C’est la troisième montée de Christophe Pelissier en trois saisons de Ligue 2 et avec trois clubs différents. Qu’est-ce qui fait sa force ?
Je l’avais connu lors de mes premiers entraînements professionnels avec Amiens. Le retrouver à Auxerre et monter avec ce coach, c’est une belle anecdote. C’est un coach qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui sait dire les choses à ses joueurs, même quand c’est difficile. Il a toujours été très droit et cash avec moi, il m’a dit sur quoi je devais progresser pour jouer. Ce n’est pas un hasard s’il fait monter trois clubs. Il a peut-être une recette, faut lui demander (sourire).
Propos recueillis par Romain PECHON
Christophe Pelissier salue « une saison remarquable » de Paul Joly
« Paul (Joly) était un jeune joueur à l’époque d’Amiens, qu’on faisait monter parfois en équipe première aux entraînements. Il n’a pas été conservé après mon départ, il a atterri à Auxerre. Quand je suis arrivé à Auxerre en novembre 2022, je pensais que c’était un peu tôt pour lui, pour accéder à cette division. Je l’ai envoyé en prêt à Dijon. Il a pris du temps de jeu. Au début de cette saison, je pouvais avoir quelques doutes. On a réussi à se faire prêter Colin Dagba et son arrivée a transformé Paul. Il a fait une saison remarquable, étant titulaire quasiment toute la saison. Parfois, le mental, l’envie de faire les choses a un impact sur la performance d’un joueur. »
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Christophe Saidi/FEP/Icon Sport