En pleine bourre depuis le début de saison, le Sporting CP s’apprête à accueillir le LOSC, mardi (21h), avec le plein de certitudes. Nuno, socio des Leões depuis 25 ans et résident français depuis deux décennies, présente la bande de l’insatiable Viktor Gyökeres.
La dynamique
« L’équipe va plutôt bien, elle suit le cours de la saison dernière. Ça avait plutôt mal démarré avec une défaite en Supercoupe contre Porto, où on perd 4-3 en prolongation après avoir mené 3-0. Depuis, c’est un sans-faute. On bouscule tout le monde, on remporte tous les matches et, surtout, on ne fait que marquer avec des 3-1, 6-1, 5-0… On a battu Porto en championnat fin août (2-0). Ça tourne plutôt pas mal. On est largement premier avec déjà cinq points d’avance sur le deuxième. »
Le projet de jeu
« Le Sporting joue dans le même système de jeu et de la même manière depuis l’arrivée de Ruben Amorim il y a quatre ans. C’est un 3-4-3 avec deux pistons très offensifs. Au milieu, il y a un double-pivot dans lequel un milieu reste plutôt derrière, ce qui permet à (Hidemasa) Morita de monter assez haut. Devant, il y a deux attaquants intérieurs avec Trincão d’un côté et Pedro Gonçalves de l’autre, avec la machine à buts Viktor Gyökeres.
Dès la première année où Ruben Amorim est arrivé, on a été champions avec ce système de jeu. Cette année, même en perdant (Luis) Neto, (Sebatian) Coates et Adan, qui étaient trois des quatre capitaines de l’équipe, ça tourne aussi bien. Les remplaçants de l’année dernière ont pris les devants, et ça tourne même presque mieux selon moi. Pour résumer, on est sur un 3-4-3 assez offensif, classique, avec deux pistons très offensifs, deux attaquants intérieurs et la machine à buts devant. »
L’arme principale
« Tout le monde dirait (Viktor) Gyökeres, et moi également. Forcément, le mec est stratosphérique, c’est une machine. Que ce soit la saison dernière ou cette saison, il a déjà 8 buts en 5 matches de championnat. Il a même marqué 3 buts et délivré 2 passes décisives avec la Suède pendant la trêve. C’est l’arme numéro une. Mais cette année, ce qui change, c’est qu’on pourrait également évoquer Trincão et Pedro Gonçalves qui font un sacré début de saison. La saison dernière, Pedro Gonçalves était bien, Trincão était très moyen jusqu’en janvier. Cette saison, c’est un rouleau compresseur à trois. Gyökeres est évidemment le numéro un, mais le trio se trouve les yeux fermés et marche vraiment très fort. »
Le maillon faible
« Honnêtement, cette saison, je ne vois pas de maillon faible pour l’instant. S’il fallait en sortir un, ce serait Nuno Santos, le piston gauche, tout simplement parce qu’il revient de blessure. Mais en temps normal, c’est un maillon fort de Ruben Amorim. Il a loupé les deux-trois premiers matches, dont la Supercoupe. Il est revenu vendredi (contre Arouca) et a déjà délivré une passe décisive.
Je ne le cite que pour le retour de blessure. Il devrait être titulaire contre le LOSC, il n’aura qu’un match dans les jambes. C’est davantage un manque de rythme que de vraies limites. Dans la globalité, il n’y a pas de maillon faible. Même Adan, qui était notre gardien et pouvait être vu comme un point faible, a été remplacé par (Vladan) Kovacevic est vachement solide : bon avec les pieds, dans le jeu long et le jeu court, bon sur sa ligne et dans les sorties aériennes. Il n’y a pas de point faible si ce n’est ce manque de rythme pour Nuno Santos. »
Le joueur sous coté
« Je dirais Morita. Il est japonais et a la culture, il ne se met pas en avant et est assez timide, mais il est toujours présent. Il a (Morten) Hjulmand à côté de lui, recruté l’année dernière à Lecce pour 18M€ et qui s’est tout de suite imposé. Mais je trouve Morita vraiment très sous coté. On l’a recruté pour à peine 4M€ à Santa Clara il y a deux ans. Maintenant, il est titulaire au Japon, indiscutable au Sporting. Sans lui, le collectif ne tournerait pas de la même façon alors que ce n’est pas le mec le plus décisif dans les stats. Mais dans le jeu, ça change tout. C’est un peu le Benjamin André du Sporting (rires). »
Le moment le plus marquant de l’histoire du club en Europe
« Je n’étais pas né, mais ça ne peut qu’être la Coupe des Coupes 1963/1964 qui est notre seul titre européen. On élimine l’Atalanta, l’APOEL avec un 18-1, le grand Manchester United, l’Olympique Lyonnais en demi et on gagne en finale contre Budapest, en prolongation. C’est la seule campagne où on gagne. De ce que j’ai vécu et dans l’histoire récente, je dirais la Coupe de l’UEFA – l’ancêtre de la Ligue Europa – en 2005. Je vivais déjà en France, mais je l’ai suivi de A à Z en faisant 5-6 aller-retours au Portugal juste pour suivre cette campagne. La finale était dans notre stade et on perd à domicile contre le CSKA Moscou, 3-1. J’y étais, c’était très dur de la vivre. Mais on avait éliminé l’AZ, Newcastle, Feyenoord, Middlesbrough… C’était une grosse campagne, mais on perd en finale contre le Vagner Love du CSKA. »
Le pire souvenir en Europe
« Pour le dénouement, je dirais cette finale de la Coupe de l’UEFA 2005, avec cette défaite devant ton public dans ton stade tout neuf. Mais le parcours était magnifique. La plus grosse désillusion, je dirais la double confrontation face au Bayern Munich en 2009. On perd 5-0 à l’aller à Lisbonne, puis 7-1 au retour. On avait fini deuxième d’un groupe avec le FC Bâle, le FC Barcelone et le Shakhtar Donetsk. Et on prend ça en huitièmes… On a vu la nuit tout le long des 180 minutes. Je crois qu’on a fait trois tirs sur les deux matches, la différence de niveau était abyssale. »
Le rapport de force face au LOSC
« Je ne suis pas un grand suiveur de la Ligue 1, mais j’ai regardé le match contre Saint-Étienne. Ce n’était pas le meilleur, je m’attendais à beaucoup mieux face à une telle équipe. Je n’ai pas été impressionné du tout. Je pense qu’en termes de qualité de jeu, je pense que le Sporting est au-dessus. Le LOSC fait un bon début de saison, mais le projet de jeu du Sporting est mieux ancré avec des individualités qui font un excellent début de saison. Il y a le secteur offensif qui marche sur l’eau, mais je vois tous les secteurs un cran au-dessus.
Ruben Amorim a dit en conférence de presse qu’il voulait marquer de son empreinte le club en Ligue des champions. Je pense que le Sporting peut être largement supérieur à ce LOSC, même s’il n’y aura pas de 3 ou 4-0. S’il n’y a pas de carton rouge ou de faits de jeu spécifiques, je vois bien un 2-0 ou 2-1 pour le Sporting, sachant que le match est à Lisbonne. »
Crédits photo : Miguel Pereira/Global Imagens/Icon Sport
Toujours la même chose et toujours les mêmes erreurs ont peut pas jouer l Europe comme cela ou bien c est la correction qu ils vont prendrent
Pourtant ton prono c’est 2-1 …