Toujours aussi solide défensivement mais en manque d’inspiration offensive, le LOSC n’a pas su disposer d’une équipe marseillaise tout aussi prudente (0-0). Découvrez nos notes des Dogues après cette rencontre comptant pour la 11e journée de Ligue 1.
L’homme du match :
Et si ce match n’était pas la simple confirmation de la montée en puissance de Nabil Bentaleb (7) ? Depuis son véritable début d’aventure avec le LOSC face à Brest, le milieu algérien s’impose peu à peu comme une évidence. En faisant tomber le masque au Vélodrome, l’ancien Angevin a encore un peu plus affirmé son vrai visage, celui d’un milieu éminemment complet : énorme râtisseur de ballons au volume de jeu notable et à la patte gauche soyeuse, fiable et capable de casser des lignes. En bref, le parfait complément du très travailleur Benjamin André. À Marseille, Nabil Bentaleb a rayonné et surclassé le trident Rongier-Veretour-Kondogbia. Et ainsi consolider, déjà, son statut de titulaire dans l’entrejeu lillois.
Les satisfactions :
Pour une fois, les semaines se suivent et se ressemblent de plus en plus pour Edon Zhegrova (7). En jambes depuis le début de l’automne, le Kosovar poursuit sur sa lancée dans son style si singulier. Provocateur hors-pair, il a mené la vie dure à Renan Lodi avec ses crochets dévastateurs et ses repiquages dans l’axe insaisissables. L’ailier droit du LOSC aurait mérité d’être récompensé d’une passe décisive pour ses nombreux centres plongeants dangereux (50′, 53′) tant il a été l’un des seuls éléments offensifs, deux camps confondus, à faire courir un frisson dans les travées. En vain.
La question de son statut de titulaire sur la durée pouvait peut-être encore se poser, et ce malgré des prestations très solides dernièrement avant ce déplacement à Marseille, mais Alexsandro (6) y a apporté une réponse ferme et définitive : le patron, c’est lui. Toujours aussi autoritaire au duel et souvent bien placé dans la surface, le Brésilien a excellé face à un client : Pierre-Emerick Aubameyang. Malgré ses 34 ans, le Gabonais représente toujours un réel danger dans la profondeur. Une menace parfaitement contenue par le défenseur lillois, qui coupe bien sa course (22′) et, même après une petite erreur de jugement qui aurait pu coûter cher, est auteur d’un retour d’exception au devant de l’expérimenté avant-centre marseillais (66′). Métamorphosé.
Les déceptions :
Souvent un cran en-dessous de ses coéquipiers depuis son arrivée, Ivan Cavaleiro (4) n’a pas dérogé à la règle au Vélodrome. Ce n’est pas un hasard si le LOSC a fortement penché à droite durant 70 minutes – remplacé par Adam Ounas – au vu de son incapacité à faire la différence face à un Jonathan Clauss qui, s’il a progressé sur l’aspect défensif ces derniers mois, ne représente pas non plus l’insurmontable. L’Angolais aurait pu sauver son match en reprenant le très bon centre d’Edon Zhegrova (50′), mais sans succès pour celui qui, malgré le fait qu’il reste sur cinq titularisations de rang en championnat, pourrait perdre la confiance de Paulo Fonseca.
Aligné pour la deuxième fois consécutive derrière Yusuf Yazici, Angel Gomes (5) n’a toujours pas convaincu. Assez effacé dans la production offensive de son équipe et souvent en difficulté pour se mettre face au jeu et orienter les attaques du LOSC, l’ancien Red Devil a été éclipsé par le brillant Edon Zhegrova pour créer des décalages. Avec le temps, l’Anglais semble plus pertinent un cran plus bas, face au jeu, où il représente une véritable garantie technique à ce poste… où s’est installé Nabil Bentaleb.
Les notes :
Chevalier (6) – Tiago Santos (5), Yoro (6), Alexsandro (6), Ismaily (6) – Bentaleb (7), André (6) – Zhegrova (7), Gomes (5), Cavaleiro (4) – Yazici (5)
Enzo PAILOT
Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport