Face à Brest (1-0), le LOSC a obtenu son quatrième clean sheet de la saison en Ligue 1. Une prouesse statistique qui confirme une tendance de fond : Paulo Fonseca et ses hommes sont peut-être moins flamboyants dans le jeu, mais ils ont (re)trouvé une réelle solidité défensive à coups de stabilité, de continuité et d’une approche plus « réaliste ».
Le LOSC a appris de ses erreurs
Si le LOSC pointe à la quatrième place au soir de cette neuvième journée, il peut grandement remercier son arrière-garde. Également quatrième meilleure défense de Ligue 1, et ce malgré la parenthèse désenchantée à Lorient (4-1), la formation nordiste avance dans cette saison avec un tout nouvel argument : la solidité défensive. « C’est très important, souligne Jonathan David, premier défenseur ne rechignant jamais à la tâche. On sait que si on ne prend pas de but, on ne perd pas. C’est toujours un point positif. Ça nous donne beaucoup de confiance pour aller devant et jouer avec un peu plus de liberté. »
De la confiance, il en a régulièrement manqué depuis l’arrivée de Paulo Fonseca pour conserver l’avantage au score. Une fâcheuse habitude que le Canadien regrette. « On parle toujours de notre solidité défensive ensemble, surtout avec nos matches ratés en début de saison à Rennes et à Lorient, informe-t-il. Ça facilite les matches. On essaye juste de suivre les consignes du coach. » Et face à Brest, là où le LOSC a su garder son avantage avec plus ou moins de sérénité, elles étaient très claires : « Les orienter sur un côté et faire le pressing, puis basculer en transition. On savait que c’était le moment un peu faible pour eux comme pour toutes les équipes, qui sont ouvertes à la perte du ballon. On essaie d’attaquer assez rapidement pour se créer des opportunités. » Un choix payant puisque le LOSC a ouvert le score et s’est procuré maintes occasions sur ces phases de jeu.
Stabilité et continuité comme mots d’ordre
Pourtant, au-delà de toute considération tactique, un élément change ces dernières semaines par rapport à l’an I de Paulo Fonseca. « Je ne veux pas changer cette défense, assume le technicien portugais, conquis par le quatuor Diakité-Yoro-Alexsandro-Ismaily. L’équipe a besoin de cette stabilité. » Jonathan David appuie : « Peut-être que le fait de garder les quatre mêmes défenseurs contribue à cette solidité défensive. Mais avec autant de matches, c’est sûr que ça va bouger. Ce sera la décision du coach. Je pense qu’on a une bonne cohésion de groupe. Les défenseurs se parlent beaucoup à l’entraînement, ce ne sont pas toujours les mêmes duos qui travaillent ensemble. »
Un contexte favorable qui permet aussi à certaines individualités d’émerger. Parfois un cran en-dessous la saison passée, Alexsandro prend la mesure de son nouveau statut depuis la blessure de Tiago Djalo et, surtout, le départ de José Fonte. Il l’a confirmé contre Brest en ayant « fait un grand match malgré ses douleurs au bras », dixit son entraîneur. Le Brésilien de 24 ans, encore en seconde division portugaise il y a un peu plus d’un an, possède aussi un rôle d’encadrement auprès de Leny Yoro, 17 ans.
Leny Yoro, diamant déjà incontournable ?
Et les coéquipiers du jeune défenseur central de 17 ans sont déjà sous le charme. « Il a déjà une certaine maturité dans son jeu. Il joue avec confiance et il n’a pas froid aux yeux. C’est ce dont on a besoin », observe Nabil Bentaleb, tandis que Jonathan David renchérit : « Il joue très bien malgré son jeune âge. Je le vois à l’entraînement chaque jour, je connais ses qualités et je sais qu’il peut jouer à ce niveau. Après, il faut être constant et continuer à enchaîner les bonnes performances. »
Avec Alexsandro, la doublette enchaîne en tout cas les matches. Contre Brest, ils étaient alignés tous les deux pour la quatrième fois de rang. Cela aux dépens de Samuel Umtiti, débarqué avec un statut de patron mais rongé par les pépins physiques depuis son arrivée. Il est entré ce dimanche à la 89e minute pour remplacer Jonathan David, signe que Paulo Fonseca a une philosophie peut-être plus « réaliste » que la saison dernière, comme il l’assure lui-même. Et qu’en ayant trouvé ses hommes de confiance, le Portugais a peut-être déniché le secret d’une solidité défensive après laquelle il court depuis des mois.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport