Alors que le LOSC s’apprête à recevoir le Real Madrid pour l’un des sommets de son histoire, Thomas Meunier n’en sera pas à son premier match de ce standing. L’ancien du PSG et du Borussia Dortmund a l’expérience des grands rendez-vous et compte bien faire profiter son vécu aux Dogues pour réaliser un gros coup.
Thomas, vous allez affronter Vinicius et peut-être Kylian Mbappé. Comment abordez-vous ce duel ?
« Je pense que le Real Madrid ne se résume pas à un ou deux joueurs, mais à un collectif. On l’a vu au niveau européen et espagnol ces dernières années. On parle du plus grand club du monde. Ce n’est pas 11 joueurs, pas 18 mais au moins 25. Ce n’est pas que Mbappé, Vinicius ou Carvajal, peu importe, on parle de la meilleure équipe du monde. Chaque joueur présent sur le terrain sera un adversaire coriace et difficile à maintenir. Mais on est là pour jouer le coup à fond. Vinicius ou pas, on fera de notre mieux pour avoir un résultat.
Vous n’êtes pas favori pour ce match qui sera presque de gala. Quel est votre sentiment avant ce match ?
J’ai l’impression qu’on a perdu d’avance (sourire). Le sentiment est bon. Il y a quelques années, j’ai eu la chance de les battre 3-0 à domicile avec le PSG. On n’était pas favoris non plus, mais on avait dominé le match de la tête et des épaules. Tout peut arriver, surtout à Pierre-Mauroy. On a mérité, avec nos quatre matches de qualification, d’affronter des adversaires d’un certain niveau et d’un certain standing. C’est la récompense. Le but est de prendre du plaisir et faire ce qu’on peut. Un résultat positif n’est jamais impossible.
Que comptez vous dire au groupe avant le match, vous le joueur d’expérience ?
Je pense qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Cela ne sert à rien de se mettre une pression extraordinaire ou de commencer à stresser. Je sais que ce n’est pas toujours facile de garder la tête froide car c’est une nouvelle expérience pour pas mal de joueurs. Ce qui est important dans ce genre de confrontation, c’est de se concentrer sur les bases. Si on fait les choses simples de la meilleure des façons, les choses ne peuvent que bien se passer.
Le résultat final dépendra bien sûr de la réussite, des qualités individuelles, du rythme, de notre impact physique, technique, de beaucoup de paramètres. Mais se concentrer sur des choses simples – jouer dans les pieds, faire les bons mouvements, les bonnes passes, précises, finir les actions -, il n’y a pas besoin d’être Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi pour faire ce genre de choses. Ce sera important d’être focus sur les fondamentaux du football.
Le Real Madrid vous inspire-t-il ?
Le Real est une motivation pour tout footballeur qui rêve de jouer au plus haut niveau. Le Real Madrid, c’est un peu comme Manchester United ou le Bayern Munich, c’est le top du top. Parvenir à signer dans un club de cette envergure, c’est la récompense ultime du travail effectué pendant de nombreuses années. L’inspiration, elle est sur le fait que c’est un grand club. C’est ce que tous les joueurs attendent d’une carrière plus que réussie. On voit des jeunes joueurs comme (Jude) Bellingham qui a su saisir sa chance et que je connais bien du Borussia (Dortmund). Il n’y a pas de secret : s’il est là, c’est qu’il a le petit truc en plus, la mentalité et le football. Le Real Madrid doit être un objectif dans la tête de chaque footballeur parce qu’il n’y a qu’en ayant de l’ambition qu’on parvient à faire une belle carrière.
Vous qui avez l’habitude de disputer ces grands matches. Quel discours pouvez-vous tenir pour booster vos coéquipiers avant le Real Madrid ?
S’ils ont besoin d’être boostés avant de jouer le Real Madrid, ils se sont trompés de sport (sourire). L’important, c’est de parvenir à faire des choses simples, ce qui n’est pas toujours évident. Une fois sur le terrain, il faut être concentré à 100% et donner tout pour l’équipe. Il y a beaucoup de joueurs qui pensent à toute cette visibilité qu’un match de Ligue des champions contre le Real Madrid peut procurer, mais on ne fera rien seul, on a toujours besoin de ses coéquipiers. Si le mental est basé sur la réussite collective, il n’y a que cela qui nous amènera à obtenir un résultat positif.
Craignez-vous de passer à côté collectivement ?
Non, du tout, il n’y a aucune crainte. Si on pense à cela avant de rentrer sur le terrain, ça va être compliqué. L’entraînement d’hier était super bon, tous les joueurs sont concernés et tout le monde a envie d’être sur le terrain et dans le groupe. Je ne pense pas qu’il faille rappeler à qui que ce soit l’importance d’un tel match. Le Sporting était tout aussi important, mais cela n’a pas fonctionné à cause du carton rouge. Le Real Madrid est un adversaire de plus qui doit nous donner l’opportunité de redresser la barre, tout simplement. Ça peut être Feyenoord, Sturm Graz, Real ou Juve cela reste un match à onze contre onze. Il y aura probablement une chance à saisir à un moment donné.
Où situez-vous ce rendez-vous dans votre carrière assez pleine? À quel point est-il important dans ta carrière ?
J’ai eu quelques rencontres à élimination directe qui sont toujours bien plus cruciales. Ce match est un match de poules, dans un nouveau format avec deux rencontres supplémentaires. Chaque match est important puisque le but est de gagner. Après la première défaite à Lisbonne, on doit redresser la barre. Le match va être très, très important, mais ce n’est pas le match le plus important de ma carrière personnellement. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT, à Camphin-en-Pévèle
Crédits photo : Icon Sport