Dans le top 5 de la Ligue 1 à mi-parcours, le LOSC a eu un certain retard à l’allumage avant de trouver son rythme de croisière, marqué par un visage davantage pragmatique et une assise défensive clé, et ce en dépit d’un mercato estival imparfait et de quelques individualités un ton en-dessous. Après mis l’accent sur les satisfactions, la rédaction du 11 Lillois profite de cette trêve hivernale pour passer en revue les déceptions de la première partie de saison.
Un mercato d’été peu concluant
Au lendemain du coup de sifflet final du mercato estival, le board lillois savait déjà son été imparfait. De toute façon, Paulo Fonseca était là pour le rappeler, pointant du doigt majoritairement l’absence de doublure à Jonathan David après que Mohamed Bayo, indésirable, a été prêté au Havre. Un point noir immense pour une équipe européenne, et qui a en plus été mis en exergue la première partie de saison poussive de l’attaquant canadien. Heureusement pour le LOSC, le surprenant Yusuf Yazici a pris la relève quand il l’a fallu à un poste de numéro neuf peu naturel pour lui.
Un moindre mal alors qu’au rayon des recrues, le bilan est là aussi peu reluisant. Le rendement peu fiable de Samuel Umtiti a la chance d’être masqué par l’émergence inattendue d’Alexsandro. De même pour le – jusqu’ici – décevant Ignacio Miramon, relégué très loin dans la hiérarchie d’un secteur où Nabil Bentaleb, seule véritable recrue satisfaisante avec Tiago Santos, prend toute la lumière. Sur le côté gauche, le duo Cavaleiro-Haraldsson est lui aussi décevant à mi-parcours.
Des individualités méconnaissables
Où sont passés Jonathan David et Rémy Cabella ? Eux qui avaient porté le LOSC offensivement lors de la saison 2022-2023, jusqu’à s’imposer parmi les tout meilleurs joueurs du championnat, ne sont aujourd’hui même plus indéboulonnables au sein même de leur équipe. Le premier n’en est qu’à cinq buts en championnat – il en était à dix au même stade l’année passée – après avoir longtemps joué d’inefficacité jusqu’au mois de novembre. Un manque de performance qui lui a même valu une pige sur le banc au cours de l’automne, et ce malgré l’absence de réelle doublure.
Au-delà même de son bilan statistique, son influence dans le jeu des siens a aussi été moindre avant un léger coup de butoir sur les dernières semaines. Un constat qui pourrait également s’appliquer à Rémy Cabella. Tantôt titulaire peu en vue, tantôt joker de luxe, le milieu offensif de 33 ans a perdu sa place au profit de Yusuf Yazici. Bien moins tranchant et décisif, le Corse est un cran en-dessous de sa saison 2022-2023 placée sous le sceau de la résurrection.
Des piqûres de rappel et des mauvais souvenirs
Le LOSC et ses supporters n’ont pas oublié la saison passée marquée par une gestion des rencontres frustrantes et ponctuée par un match nul frustrant à Troyes (1-1), qui privait les Dogues de Ligue Europa et résumait parfaitement leur saison. Pour ce nouvel exercice, Paulo Fonseca et ses ouailles sont repartis sur de nouvelles bases plus pragmatiques et réalistes. Et si elles ont majoritairement fait leur preuve pour permettre au LOSC de se hisser provisoirement dans le top 5 français, il n’empêche qu’elles n’ont pas été infaillibles.
Les vieux démons ont notamment ressurgi à Lorient (4-1), à Rennes (2-2 après avoir mené 2-0) ou contre Reims (1-2). Et alors que les Lillois semblaient les avoir définitivement chassé, les voilà de retour en décembre. Le manque de folie à Clermont (0-0) a précédé de quelques semaines la chute à Strasbourg (2-1), où le LOSC est tombé pour la première fois depuis quinze matches en affichant un tout autre visage que celui offert généralement jusqu’ici. De quoi ramener les esprits sur Terre et remettre l’église au milieu du village avant 2024, où le LOSC devra enfiler le bleu de chauffe afin de reprendre sa progression globalement sous Paulo Fonseca.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport