De retour à un niveau intéressant en ce début d’année 2024, Adam Ounas retourne peu à peu les têtes. Sous le feu des critiques ces derniers mois, l’ailier du LOSC a travaillé d’arrache-pied pour relancer la machine, à six mois de la fin de son contrat. Une petite résurrection sur laquelle l’Algérien revient longuement, en compagnie de son entraîneur Paulo Fonseca.
Adam Ounas, entre appréhension et travail
Qui aurait pu imaginer une telle trajectoire il y a quelques semaines encore ? Très décevant en première partie de saison au sortir d’une première année en dents de scie avec le LOSC, Adam Ounas a pourtant retrouvé quelques sensations ces dernières semaines. « Aujourd’hui, je suis très content d’enchaîner, se réjouit le principal intéressé. Il va falloir donner le maximum match après match pour montrer au coach qu’il peut compter sur moi. » Compter sur lui, ce que Paulo Fonseca n’a pu que trop peu faire entre blessure, attitude pas toujours irréprochable et méforme.
« La première partie de saison a été difficile pour moi, j’avais encore un peu peur de me blesser, se souvient l’ailier algérien. On a travaillé sur ça. Ensuite, il y a eu le petit break avec la sélection à la Coupe d’Afrique. Là-bas, il faisait très, très chaud, on s’est bien préparé. Ça m’a aussi permis de m’affuter un petit peu. » En dépit de l’élimination précoce des Fennecs, dès la phase de groupes, la CAN représente bien le tournant de la saison d’Adam Ounas. Paulo Fonseca se dit même « surpris » de sa condition physique au retour de Côte d’Ivoire.
Des rendez-vous manqués, puis la CAN en facteur X
De quoi tourner la page d’une année 2023 terrible d’un point de vue individuel. « À partir de janvier (2023, ndlr), j’ai eu des blessures presque pendant quatre mois, je suis revenu à trois semaines de la fin du championnat et il y a eu la coupure d’un mois et demi, rappelle Adam Ounas, comme pour nuancer sa période de moins bien. À la préparation estivale, je pense que j’étais bien physiquement. Après, il y a eu cette petite blessure au dernier match de prépa à Brentford et ça m’a coupé dans mon élan. Oui, je suis quelqu’un qui prend un peu plus de poids que les autres (sourire). C’est compliqué mais il faut faire attention. On va se donner au maximum pour encore plus s’affuter. »
Je n’ai jamais eu en tête de lâcher. On est fait pour ça, il y a des blessures dans le foot. Tout le monde se blesse, les joueurs explosifs surtout.
Adam Ounas, ailier du LOSC.
S’il n’a jamais été un gage de sécurité physiquement, il n’en est pas moins resté solide mentalement. « Il ne faut pas lâcher, on a travaillé avec les préparateurs physiques et même en allant en sélection, j’ai poursuivi le travail effectué en club, assure l’Algérien. Je n’ai jamais eu en tête de lâcher. On est fait pour ça, il y a des blessures dans le foot. Tout le monde se blesse, les joueurs explosifs surtout. Il ne faut pas lâcher, c’est pour ça que j’ai continué à travailler. J’ai toujours cru en moi. » « Nous avons aussi fait un travail spécifique avec Ounas », confirme Paulo Fonseca. De là même à doubler les séances d’entraînement, parfois, pour combler son retard à l’allumage.
Un changement d’état d’esprit qui trouve ses répercussions sur le terrain. « Je pense que le principal, c’est la tête, avance l’entraîneur portugais. Il est revenu (de la CAN, ndlr) très, très motivé, avec une condition physique différente en ayant perdu du poids. Le principal, c’était la motivation et la tête. Il comprend aussi qu’il est à un moment décisif pour lui, où il peut faire des choses différentes qu’en première partie de saison. Mais ce qui a changé, c’est la tête. » Il poursuit : « Quand nous sommes motivés, nous travaillons différemment (…) et notre condition physique s’améliore aussi. Il travaille mieux maintenant, et sa condition physique est meilleure ».
Adam Ounas sur le bon chemin pour de bon ?
Pourtant, l’émergence d’Edon Zhegrova en première partie de saison aurait pu faire office de véritable coup de massue dans son semblant de descente aux enfers. Mais finalement, « non, pas du tout. Je suis très heureux pour lui. Je ne suis pas du tout dans cette optique. Le meilleur joue, c’est ce qui se passe dans toutes les équipes. Il a été meilleur, j’étais blessé et je suis revenu, mais je n’ai pas réussi tout de suite à récupérer ma place, relativise Adam Ounas. Avec le travail, l’enchaînement des matches, en donnant le maximum à l’entraîneur, le coach fait ses choix et il faut les respecter. Aujourd’hui, j’enchaîne que ce soit à droite ou à gauche, et j’essaye de donner le maximum. »
Une petite résurrection qui trouve peut-être aussi sa source dans un élément bien précis : sa fin de contrat dans quelques mois. S’il veut poursuivre au haut niveau, l’ailier de 27 ans est dans l’obligation de convaincre le LOSC de prolonger l’aventure ou, à minima, de taper dans l’œil d’autres écuries. « Il est peut-être à un tournant de sa carrière, embraye Paulo Fonseca. Il doit comprendre qu’il est à un âge où il doit choisir ce qu’il veut pour sa carrière. Je pense qu’il a du temps pour faire des choses différentes, parce qu’il a beaucoup, beaucoup de qualités. Il est un joueur différent. Il doit se dire qu’il doit aussi avoir l’attitude et le focus qu’il a sur le travail qu’il a maintenant. »
Pour l’instant, ils sont au rendez-vous. Reste à savoir jusqu’à quand pour un joueur certes « différent », mais qui n’a jamais su réaliser son plein potentiel depuis son départ de Bordeaux pour le Napoli, il y a sept ans. Déjà.
Source : LOSC
Crédits photo : Anthony Bibard/FEP/Icon Sport