Qualifié pour le nouveau format de la Ligue des champions et ambitieux en Ligue 1, le LOSC aborde une saison on ne peut plus chargée, à l’image de ce début d’exercice à sept matches en moins d’un mois. Mais le club lillois est-il suffisamment outillé pour tenir le choc de la cinquantaine de matches qui se profilent ?
Un effectif qualitatif et quantitatif en gage de réussite
Cette saison, l’effectif du LOSC ne va pas découvrir l’Europe et son exigence en termes d’enchaînement des matches et des déplacements. Il y a un an, Paulo Fonseca et ses hommes avaient déjà rendez-vous en Slovaquie, en Slovénie ou aux Îles Féroé. Néanmoins, la faible adversité et l’ancien format avaient permis d’installer une rotation saine et efficace. Le défi qui attend Bruno Genesio et ses ouailles est tout autre : des adversaires de calibre Ligue des champions contre qui il est impossible d’aligner une équipe bis, un nouveau format plus énergivore avec huit rencontres en phase de ligue et un statut de pensionnaire de C1 à assumer en Ligue 1, avec un nouveau top 4 érigé en objectif prioritaire et, in fine, une charge mentale et physique bien plus considérable que les années précédentes.
Autrement dit, un challenge ultra-relevé pour le board lillois, qui a agi en conséquence. Outre Leny Yoro, impossible à retenir cet été – et par ailleurs très bien vendu -, exit les éléments incapables de s’imposer sur la durée dans la rotation (Ounas, Cavaleiro, Ilic, Morais, Virginius, Miramon…). Le LOSC a redéfini son effectif pour y ajouter qualité et quantité, le tout dans un souci d’équilibre.
À la fois afin de poursuivre sa politique de valorisations des actifs avec des jeunes talents prometteurs et capables d’apporter tout de suite dans la rotation (Sahraoui, Mukau, Mbappé, Fernandez-Pardo) avec des perspectives de rôle plus important à moyen ou long terme. Mais aussi pour ajouter de l’expérience et du leadership à un groupe qui en a manqué ces dernières années. Ainsi sont débarqués Thomas Meunier, Aïssa Mandi, Mitchel Bakker – jeune (24 ans) mais au gros vécu européen – et enfin André Gomes. À eux quatre, ils ont disputé 76 matches de Ligue des champions dans leur carrière. Un total gargantuesque et bienvenu pour un groupe aux trois-quarts inexpérimenté à ce niveau.
Déjà des premières absences et des pointes d’inquiétude
Néanmoins, ce groupe régénéré et à priori mieux armé est-il prêt à encaisser un tel choc ? Si sur le papier, la tendance est plutôt à l’affirmative, dans les faits, les aléas de l’enchaînement des matches pèsent déjà lourd sur l’effectif. Les sept rencontres écoulées en moins d’un mois entre la réception du Fenerbahçe, le 6 août dernier, et celle du PSG, le 1er septembre, ont livré un échantillon assez représentatif de ce qui attendra le LOSC au moins jusqu’en janvier. Et il n’a pas forcément rassuré en tous points. Si pas grand-chose n’est à redire du point de vue du contenu et des résultats, avec une qualification en Ligue des champions et des débuts réussis en Ligue 1, les organismes, eux, semblent moins au rendez-vous.
Si elles ne sont pas toutes imputables à l’enchaînement des matches, les absences de Nabil Bentaleb, Angel Gomes, Ismaily et Hakon Haraldsson réduisent déjà drastiquement les possibilités pour Bruno Genesio. Le LOSC a pu s’ajuster sur le flanc gauche de la défense (Mitchel Bakker) et l’entrejeu (André Gomes) avec le mercato, ce qui n’est désormais plus le cas. Et si, après seulement un mois de compétition, le LOSC voit déjà partir en lambeaux certains de ses hommes forts – à l’image d’Hakon Haraldsson, qui avait beaucoup enchaîné -, qu’en sera-t-il d’ici quelques mois, quand les vacances et le repos estival auront laissé depuis bien longtemps place à la machine à laver footballistique, de plus en plus pesante sur les organismes au fil d’une saison ?
Bruno Genesio sera soit obligé de prévenir en effectuant une rotation dans un effectif certes plutôt homogène, mais où plusieurs doublures apparaissent tout de même aujourd’hui bien en dessous du titulaire, soit de guérir comme le cas Haraldsson, en s’adaptant cette fois avec les moyens du bord. D’autant que les plages internationales sont désormais bien remplies pour Angel Gomes et Tiago Santos, nouveaux convoqués en A dans leur pays.
Dans une saison où les Dogues disputeront minimum 43 matches, le LOSC paraît aujourd’hui taillé pour ce menu copieux. À la seule condition de parvenir à trouver ce si fragile équilibre pour préserver les forces et la compétitivité. Avec six matches en 37 jours qui l’attendent jusqu’à la prochaine trêve, Bruno Genesio aura un nouveau terrain d’entraînement sur mesure dans les prochaines semaines.
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport