Moins spectaculaire mais plus efficace, plus pragmatique mais moins emballant : le LOSC 2023-2024 a changé de visage en comparaison avec l’an I de Paulo Fonseca. Cependant, de l’intérieur, staff et joueurs n’ont pas la sensation que les Dogues ont réellement changé de style de jeu. Plutôt l’apprentissage « des erreurs du passé » alors que la pelouse capricieuse du Stade Pierre Mauroy impacte aussi l’animation technico-tactique de l’actuel quatrième de Ligue 1. Focus.
Un équilibre à trouver
École du beau jeu ou fervent adepte du résultat final et rien d’autre ? Un débat profondément subjectif et probablement interminable auquel les entraîneurs tentent de répondre en trouvant un équilibre entre volonté de pratiquer un football attrayant afin de ramener du monde au stade, et nécessité d’obtenir des résultats optimaux. Et même le LOSC de Paulo Fonseca, l’une des plus belles équipes de la saison passée dont les résultats au goût d’inachevé ont pourtant frustré plus d’un supporter, s’est résigné à modifier quelque peu son approche.
« Ce n’est pas un changement de style, on a les mêmes principes que la saison dernière », clame pourtant Lucas Chevalier, qui s’explique : « Par rapport à la saison dernière, on est peut-être moins attractifs mais plus fiables et plus efficaces. On essaye – et le coach aussi – de se servir des erreurs du passé. On perdait des points bêtement, et on a vu contre Monaco qu’on a été très efficaces et solides quand il le fallait. À la 60e minute, on n’a plus pris de risque ». Un réalisme et un pragmatisme qui paient. Le LOSC pointe à la quatrième place de Ligue 1 et un point a grandement changé la donne au regard de l’an dernier : la solidité défensive.
La défense, le facteur x ?
Avec l’actuel troisième meilleure défense de Ligue 1 (quatre buts encaissés en dix rencontres, dont près de la moitié à Lorient (4-1)), les Dogues ont un nouvel atout dans leur manche. « On a beaucoup progressé défensivement, confirme Paulo Fonseca. Cette stabilité est importante pour l’équipe. Nous devons continuer avec cette mentalité et avec l’ambition de bien défendre. Nous avons aussi progressé avec le ballon, surtout quand nous récupérons le ballon pour attaquer plus vite. Nous voulons aussi continuer à dominer le match et être protagoniste. C’est l’ambition de l’équipe. »
Une ambition mise à mal par l’état de la pelouse du Stade Pierre Mauroy qui « oblige à nous adapter », selon Lucas Chevalier : « Mais on espère que ce ne sera pas trop le cas pendant la saison. On est en Ligue 1, on veut des beaux terrains. » « Une prise de conscience », un changement de mentalité et des ajustements sur les petits détails plutôt qu’un grand chamboulement dans le style de jeu, donc. Le tout avec un objectif résumé par le portier lillois : « On est conscients que si on veut gratter des places en Ligue 1, il faut savoir faire le dos rond – ce qu’on n’a pas su faire parfois. On a un peu plus de maturité dans le jeu. »
Le LOSC entend bien poursuivre avec cette approche sur la durée. « Il y a des phases où, parfois, on sera moins beaux pendant dix minutes, mais ça nous permet de ne pas encaisser de but et, ensuite, d’inverser les choses », prévient Lucas Chevalier. Reste à savoir si le choix sera payant, même s’« il est trop tôt pour parler de qualification en Europe » d’après Fonseca, et si l’équilibre entre résultats et beau jeu sera enfin trouvé.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport
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