Très touché et même préoccupé par la prestation de ses hommes ce mardi soir face à Concarneau (0-1), Jorge Maciel n’a ni cherché d’excuse, ni relevé de signes positifs comme lors des dernières sorties du VAFC. Des propos qui prouvent aussi que l’inquiétude s’empare même du vestiaires valenciennois.
Les ingrédients manquants face à Concarneau
« La réussite, c’est une part petite dans le match. C’est bien qu’on ait tout, qu’on veuille montrer comment on veut jouer, mais on donne l’image qu’on a donnée en première mi-temps où il a manqué beaucoup de choses. On n’arrive pas à s’imposer au premier ballon, au deuxième, jamais. La réussite, ça en fait partie mais ce n’est pas une excuse. La sensation qu’on a, c’est qu’on fait un poteau à la première minute, on touche la transversale à la fin de la première mi-temps, mais pendant 44 minutes on n’a rien fait. Ça coûte cher. Je pense qu’il nous a manqué tout ce qu’il faut pour sortir d’où on est. Il faut qu’on montre qu’on a vraiment quelques ambitions, un peu de fierté et un peu d’orgueil parce qu’aujourd’hui la première mi-temps est catastrophique. D’un point de vue défensif, on n’était pas sur le terrain. Il faut réfléchir. Peut-être qu’on était un peu perdu dans la façon dont on voulait presser. La tactique, c’est une chose. Mais aujourd’hui, ça s’est joué sur autre chose que la tactique : l’attitude. On se bat autant que les adversaires dans les duels. Si on n’a pas cette capacité de rivaliser dans les duels, on peut jouer comme on veut, ça ne sera pas suffisant. »
Une prestation trop brouillonne
« La deuxième mi-temps, on est mieux, mais l’adversaire se met aussi un peu plus bas pour jouer en transition et marquer un but. Mais la première mi-temps, je ne sais pas combien de corners ils ont. Ils n’ont pas beaucoup d’occasions, ils ont juste le penalty. Le joueur arrive à parcourir à 60 mètres et on est trop gentil. C’est vrai qu’on était toujours en retard, avec et sans ballon. Et on est en retard au classement, c’est la conséquence logique. »
Un début de saison alarmant
« C’est toujours inquiétant quand tu joues des équipes de ton championnat – parce qu’on a joué une équipe de notre championnat – et que tu montres ce visage pendant la première mi-temps. Il faut se dire les choses : si on joue à la maison contre un adversaire direct et qu’on ne s’impose pas… Tu peux avoir le ballon, c’est une chose, mais si tu ne t’imposes pas dans les duels, dans l’impact, c’est difficile. C’est difficile de faire croire aux gens que les choses avancent, on a pris un coup aujourd’hui. C’est vrai que les choses avançaient un peu dernièrement. Aujourd’hui, on a vu un match qu’on ne veut pas du tout voir. »
Des erreurs défensives répétitives et inquiétantes
« On a joué une équipe qui joue bien au football, qui a des automatismes très clairs et qui se trouvent presque les yeux fermés. Ils ont ce mérite-là. Mais à nous d’être une équipe en bloc, c’est une chose qu’on a été samedi : un bloc compact, sans espace entre les lignes. Aujourd’hui, c’était un fromage suisse avec des trous partout. Ils en ont bien profité et on regrette, encore une fois. La deuxième mi-temps, on était un peu mieux, on a créé un peu de confusion. On a au moins montré la volonté de faire quelque chose de différent, d’aller vers l’avant. Mais c’est trop tard, tu ne peux pas donner 45 minutes à l’adversaire, surtout chez nous. »
La façon d’aborder ce match en cause ?
« Honnêtement, je ne sais pas quelle est la raison (de ce manque d’engagement, ndlr), mais c’est une évidence. Je pense que défensivement, on n’était pas du tout prêt, on n’a pas avancé les lignes. Toutes les fois où on a réussi à presser un peu, on a récupéré des ballons et fait des transitions avec un peu de danger. On savait que c’était une équipe qui a le plaisir d’avoir le ballon. Si on le donne et qu’on n’est pas capable de presser, c’est dur. Si en Ligue 2 tu n’arrives pas à défendre en équipe, tous les adversaires te posent des problèmes et te marquent des buts. Je pense qu’on s’est réveillé trop tard, et on peut regretter d’avoir touché les poteaux (deux fois, ndlr). Mais ça c’est une excuse, on ne méritait pas d’avoir ce poteau et cette barre. La première mi-temps, c’est rien. C’est rien. »
Un arbitrage critiquable mais qui n’excuse pas tout
« C’est difficile. Je n’aime pas beaucoup mais parfois, je parle trop des arbitres. Ce n’est pas qu’on a perdu à cause des arbitres, on perd à cause de nous, point à la ligne. On joue Bordeaux, on fait sept fautes, Bordeaux dix-sept et on prend quatre cartons, Bordeaux seulement deux. Amiens, un peu pareil, et il y a un penalty sur Jonathan (Buatu) sur coup-franc. Aujourd’hui, l’arbitre n’a pas de doute pour siffler un penalty contre nous, il en a pour nous – même si pour moi, il n’y a pas penalty sur Aymen (Boutoutaou), c’est 50-50. Il y a aussi des petites fautes, de la crispation. Je pense que face à une équipe qui joue aussi bien au ballon, il ne faut pas perdre autant de temps. Donner 8 minutes de temps additionnel en deuxième mi-temps… Si on a joué 20 minutes, c’est beaucoup. Le match était tout le temps arrêté. C’est là que ça nous agace un peu parce que c’est vrai qu’on n’était pas au rendez-vous, mais le rendez-vous n’était pas complet parce qu’il y avait beaucoup d’arrêts de jeu. Ça a créé un peu de tension. C’est vrai qu’on doit se régler sur le banc, être un peu moins « intense ». Mais les arbitres sont quatre, ils travaillent à quatre. Le quatrième arbitre doit aider les autres. Tout était mauvais aujourd’hui, nous surtout. La pire équipe sur le terrain, c’était nous. Il n’y a rien d’autre. »
Un piège rondement tendu par Concarneau
« Il faut être un peu plus malin, bien sûr. Même avant le match, on savait que c’était une équipe qui, parfois, donne la sensation de s’endormir un peu pour ensuite profiter et sortir en transition, où ils sont bons. On savait, on ne l’a pas fait. On parle beaucoup mais ce n’est pas le moment de parler, c’est le moment d’agir, c’est le message. Pour agir, il faut au moins se battre. Avec les supporters qui étaient encore avec nous et qui sont tout le temps derrière l’équipe, il faut montrer un autre visage. On a cette responsabilité, on n’a pas été au niveau du club et des supporters, surtout. »
Un public au rendez-vous malgré tout
« On ne peut que remercier les supporters et dire qu’on est désolés pour le visage qu’on a montré parce qu’on peut perdre, mais la question fondamentale c’est : « comment on peut perdre ? ». C’est avec un autre investissement, avec un autre engagement, avec un autre courage. C’est avec une autre sensation d’équipe, pas comme aujourd’hui (hier, ndlr). »
Propos recueillis par Enzo Pailot
Crédits photo : Jules Dhiver / Le11
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