Blessure de Victor Lobry : pourquoi l’Amiens SC ne peut pas recruter de joker « médical » ?

Après l’annonce de la grave blessure de Victor Lobry, victime d’une rupture des ligaments croisés, la question d’un recrutement pour le remplacer se pose. Cependant, l’Amiens SC ne pourra pas activer le fameux « joker » médical. Explications.

Nordine Kandil, un blessé pour en remplacer un autre ?

Déjà à la tête d’un effectif peu étoffé, pour ne pas dire restreint, Omar Daf vient de perdre un élément majeur avec la blessure de Victor Lobry. Sans doute forfait pour le reste de la saison, le milieu de terrain de l’Amiens SC était rapidement devenu indispensable à son arrivée au club, en janvier dernier. Sur 28 matches possibles, l’Axonais en avait démarré 27 – sortant du banc simplement lors du premier à Martigues – et n’avait été remplacé qu’à six reprises.

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Promu capitaine après le départ d’Antoine Leautey, Victor Lobry était tout simplement l’homme de base du dispositif d’Omar Daf, en plus d’être son relais sur le terrain et au sein du vestiaire. Dès lors, la question de son remplacement se pose. Sachant qu’il est utilisé dans une position très avancée depuis le début de saison, les dirigeants de l’Amiens SC pourraient bien être tentés de présenter Nordine Kandil comme une « recrue » interne. Bernard Joannin avait déjà utilisé ce procédé par le passé à l’approche du retour de suspension de Saman Ghoddos.

Opéré d’une tendinite au genou au printemps dernier, l’ancien Strasbourgeois est censé faire son retour durant ce mois de novembre. Sauf que les dernières nouvelles le concernant n’étaient guère encourageantes. Il y a quinze jours de cela, Omar Daf précisait même que Nordine Kandil était « encore loin du groupe« , après un passage par Clairefontaine pour poursuivre sa récupération. Et quoi qu’il en soit, le Franco-marocain aura besoin de temps pour retrouver son meilleur niveau.

Le joker « médical » est inaccessible

Dès lors, le recours à une recrue « externe » apparaît comme l’option la plus crédible. Même si le mercato est actuellement fermé, l’Amiens SC peut encore recruter un joueur de trois manières différentes. Le premier processus concerne le recrutement d’un joueur libre, sans contrat au 1er septembre, date de fermeture de la fenêtre estivale. D’autres mouvements de joueurs sous contrat sont encore autorisés sous deux étiquettes : le joker médical et le joker unique.

Pour le premier, le nom est plutôt explicite. Les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 peuvent recruter un joueur d’un autre club en conséquence de trois cas de figure, comme expliqué par les règlements de la FFF :

• décès d’un de ses joueurs sous contrat fédéral ;
• blessure grave d’un gardien de but ou de son remplaçant (un seul nouveau gardien autorisé)
• blessure grave d’un joueur lors d’une sélection en équipe de France entraînant une indisponibilité d’au moins trois mois

« Le joueur blessé et le joueur recruté ne peuvent, dans ces hypothèses, être inscrits simultanément sur la feuille de match pendant les trois mois suivant la date du constat de la blessure », prévient la FFF. Pour faire simple, l’Amiens SC aurait pu avoir recours à un joker médical en cas de blessure de Paul Bernardoni ou d’Alexis Sauvage.

Autre possibilité, le joker unique. Après le mercato estival et jusqu’à la fenêtre hivernale, chaque club français peut recruter un seul joueur sous contrat avec un autre club français hors-période de mercato, sous réserve de trouver un accord avec le club vendeur. Ce joker est rarement utilisé. Il y a deux ans, c’est par ce biais que l’AS Monaco était venue chercher Kassoum Ouattara, au même moment de l’année.

L’Amiens SC peut donc se tourner vers les effectifs de Ligue 1 et tenter de convaincre un joueur en manque de temps de jeu. A condition de vouloir faire un effort financier pour prendre en charge une partie de son salaire, ce type de mouvement s’effectuant souvent sous la forme d’un prêt. C’est sans doute le prix à payer pour tenter de faire « oublier » le précieux Victor Lobry.

Romain PECHON

Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport