Ancien membre de la commission technique du district de la Somme et polémiste de l’émission La Tribune de France Bleu Picardie, Bruno Paris délivre son décryptage après chaque match de l’Amiens SC. Ce dimanche, focus sur la lourde défaite à Guingamp (3-0), vendredi dernier.
Quel mot pouvez-vous utiliser pour qualifier la prestation de l’Amiens SC à Guingamp ?
En un seul mot, c’est compliqué. Je trouve que c’est dans le prolongement de ce que l’on voit depuis Dunkerque qui est, pour moi, le point départ d’une période de moins bien. Cela avait été confirmé contre Martigues, avec une prestation qui m’avait fortement déplu. Depuis, il y a une forme d’engrenage. Dès que cette équipe est un peu moins bien, ça se voit tout de suite et ça a de lourdes conséquences. Maintenant, cette défaite à Guingamp n’est pas une surprise. Depuis Dunkerque, on ressent un problème physique. Amiens fait tout moins vite que l’adversaire. Si ça continue comme ça, ça va être compliqué de prendre un point d’ici la trêve, même à la maison.
Si on vous suit, on peut donc dire que la situation est assez alarmante…
On peut vite tomber dans les travers de commentaire en allant pinailler sur la défense parce qu’on prend trois buts à chaque déplacement, avec un Rémy Vita complètement cuit et un Mamadou Fofana qui a rappelé qu’il était humain. Maintenant, il faut aussi parler du milieu de terrain et de l’attaque. Devant, Louis Mafouta n’a plus marqué depuis quatre matches. Dans le jeu, ça fait encore plus longtemps, son dernier but en dehors des penalties remontant à Caen. Contre Martigues, ça peut changer beaucoup de choses s’il marque son penalty ou s’il joue en première intention sur le centre millimétré venant de la gauche. Dans l’entrejeu, ça manque cruellement de créativité. Si on compare le Nordine Kandil de ses débuts à celui qu’on voit depuis quelques matches, c’est frappant. Il n’a pas perdu sa qualité technique, sa qualité de passe, mais il ne pèse pas, il n’est pas décisif. Au milieu de tout ça, je commence à trouver les discours d’Omar Daf un peu usants. Il était hyper confiant avant Guingamp, alors que son équipe est dans une période plus délicate et qu’il récupérait tardivement des joueurs partis en sélection nationale. Résultat des courses, Amiens a été inexistant à Guingamp.
Même en supériorité numérique pendant quasiment une période, Amiens n’a jamais donné le sentiment de pouvoir revenir dans le match…
Ce fut un naufrage collectif. Si ça travaille bien à l’entraînement, ça ne se transpose sur le terrain. J’aimerais bien savoir comment la semaine s’est déroulée avant Guingamp. Je me demande ce qu’Omar Daf a pu mettre en place avec Fofana et Vita pas présents au début de la semaine et un Mafouta amoindri. En tant qu’observateur et de petit technicien, on ne peut pas se contenter du peu d’explications données par Omar Daf après cette défaite. On peut comprendre son envie de protéger ses joueurs, mais on aimerait bien qu’on nous parle des problèmes rencontrés par Amiens depuis quelques temps. Cette équipe fait également face aux limites de son effectif. Depuis le Paris FC, on ne voit plus une équipe conquérante. Il y a le feu, c’est le début d’un mauvais cycle, comme on l’a vécu à la même période la saison dernière.
Comment faire pour stopper cette spirale négative ?
Il faut changer des choses ! Le niveau global est en baisse depuis quelques matches. Est-ce bien raisonnable d’insister avec des titulaires complètement rincés et des joueurs qui reviennent de sélection ? On dit qu’on affronte Guingamp avec la meilleure équipe, mais on prend encore trois buts à l’extérieur. N’est-ce pas le moment d’apporter un peu de sang neuf, quand bien même ce sont de jeunes joueurs. Derrière, il y a des joueurs qui peuvent jouer comme Siaka Bakayoko ou Mohamed Jaouab. Devant, il y a des attaquants qui ne feront pas moins bien. On ne peut peut-être pas les faire jouer 90 minutes, mais 30 minutes, 45 minutes ou même une heure. La question se pose à l’heure actuelle, selon moi. On doit pouvoir faire jouer des jeunes qui s’entraînent avec l’équipe professionnelle depuis le mois de juillet. Par contre, si on veut continuer à broyer les cadres, quitte à les perdre définitivement, il faut continuer à les faire jouer. A moins que ce soit un moyen pour Omar Daf d’envoyer un message à sa direction en prévision du mercato d’hiver, avec l’espoir de voir des joueurs arriver. C’est aussi un jeu dangereux.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Eddy Lemaistre/Icon Sport
Très très très bonne analyse de M Paris. Je partage tout à fait. Tout est dit….
L’équipe plonge, comme l’an passé à pareille époque….
La R1 Pro2 est pareille….
Reprenez un cycle le cycle physique et faites confiance aux jeunes.
Omar ouvres les yeux
Pas du tout d’accord avec la fin du commentaire. Vendredi le tiers de l’équipe alignée revenait de longs déplacements africains et de matches. Chez les bretons c’était….0 joueur concerné ! C’est les éliminatoires CAN qui ont en grande partie fracassé cette partie de compétition : pas de préparation correcte en semaine avec les futurs titulaires, et de la fatigue de ces derniers. Sinon jouer 34 matches en L2 c’est de la rigolade : en Angleterre c’est 46 et 2 Coupes à jouer! Désormais plus de matches africains à l’horizon et plus de matches rapprochés : faut remettre en « 100% motivation ASC » nos Africains, et ne surtout pas faire tourner avec les très faibles joueurs du banc, ça serait une énorme erreur!
Bonne analyse de B. PARIS, que je partage assez largement..
Contre Martigues, il y avait franchement la place pour faire mieux et je n aurai pas mis ce match sur le même registre que les prestations de Dunkerque et Guingamp.
Mais effectivement,le manque de fraîcheur,entraîne une baisse de la lucidité en premier lieu qui se transforme en carences physiques le match suivant
Vu les retours des internationaux, je ne pensais pas voir fofana jouer à Guinguamp..alors d’accord avec M. PARIS, place aux jeunes,aux remplaçants, aux seconds couteaux pour rafraîchir l’équipe qui n’en sera pas forcément moins compétitive