Amiens SC : « Venu à Ajaccio pour gagner », Omar Daf pointe les manques et veut « s’accrocher »

Bien conscient de la prestation inégale de ses hommes et de longs temps faibles, Omar Daf retenait aussi la réaction de l’Amiens SC après avoir une nouvelle concédé l’ouverture du score, à Ajaccio (2-1), ce vendredi soir. Si ses options et ses leviers sont limitées, l’entraîneur amiénois compte rebondir après cette défaite et valider le maintien au plus vite.

Omar, quelle analyse faîtes-vous de cette défaite ?

« On a bien réagi après le premier but (1-0, 23′), on revient au score (1-1, 31′). La première mi-temps se termine sur un score logique. En seconde mi-temps, ce qui est dommage, c’est qu’on a manqué de maîtrise technique durant un gros quart d’heure. Ajaccio s’est créé par mal de corners et de coup-francs. On a été sanctionnés sur ces phases de jeu arrêtées.

Votre équipe a une nouvelle fois été punie de son entame de match…

(Il coupe.) C’est une équipe qui a joué de manière directe, qui est venue nous chercher dans notre moitié de terrain avec beaucoup d’engagement. On a répondu présent physiquement et on a bien réagi.

C’est le sixième match à l’extérieur d’affilée où l’Amiens SC encaisse dans la première demi-heure. Comment expliquez-vous cette fâcheuse tendance ?

On a aussi une défense très jeune. On essaie de travailler, de corriger. Je retiens la réaction de l’équipe qui a poussé. Sur le deuxième but d’Ajaccio, il n’y a pas grand-chose à faire avec ce coup-franc. Le premier but, lui, se joue sur une erreur.

En avant-match, vous aviez fait part de votre volonté de voir votre équipe afficher des intentions. Êtes-vous satisfait sur ce point ?

Non, c’est clair. On peut être déçus par rapport à cela. On a eu du déchet technique, mais on a surtout manqué d’agressivité pour pouvoir remporter ce genre de rencontre.

Pour quelles raisons avoir opté pour Malick Mbaye plutôt que Rayan Lutin pour remplacer Nordine Kandil ?

Pour avoir un jeu un peu plus vertical. Avec Rayan, on aurait eu un peu plus de maîtrise technique. Mais l’objectif était de faire reculer cette équipe, les attaquer et atteindre leur surface. On a vu que la puissance et la vitesse pouvaient être intéressantes. C’est d’ailleurs grâce à sa percussion et sa vitesse qu’il égalise (1-1, 31′).

La blessure de Kandil limite encore un peu plus vos options. Considérez-vous avoir un effectif assez étoffé en vue du maintien ?

On va s’accrocher. C’est sûr que c’est une donnée qu’on connaît depuis la reprise (hivernale). Maintenant, on ne fait pas des changements pour faire plaisir (le premier a eu lieu à la 75e minute). On le fait quand on pense que cela va nous apporter quelque chose. On l’a fait sur la fin quand Thomas (Monconduit) commençait à être fatigué (pour Fofana, 75′). Victor Lobry a aussi beaucoup donné (pour Manitu, 83′. On a essayé de réinjecter des éléments, mais quand on sort ces deux joueurs-là, on se retrouve avec un seul milieu défensif qui était Junior Fofana. En tout cas, on a essayé de faire les changements pour essayer d’améliorer l’équipe.

Il y a la blessure de Kandil, la fatigue visible chez les cadres. Craignez d’autres blessures concernant des joueurs importants d’ici la fin de saison avec des solutions de repli limitées ?

Non. Si on raisonne comme ça, on arrête de travailler. Moi, je suis de nature très positive. Il nous reste cinq matches dont deux à domicile. Il faut se concentrer sur les forces vives, mobiliser tout le monde, puis aller chercher les résultats et les points nécessaires pour le maintien.

Le fait que le premier relégable (Clermont) et le barragiste (Martigues) s’inclinent représente-t-il un lot de consolation ?

Franchement, non. On était venus à Ajaccio pour gagner. Malheureusement, on n’a pas fait le match qu’il fallait. Maintenant, il faut réagir à domicile pour continuer à prendre des points pour atteindre l’objectif. On a deux matchs à domicile. Il faudra bien récupérer, puis mobiliser tout le peuple amiénois, comme contre Caen.

L’Amiens va passer de deux déplacements chez des concurrents directs (Clermont et Ajaccio) à deux réceptions de prétendants à la montée (Dunkerque et Guingamp). Y a-t-il quelque chose à modifier dans l’approche pour aborder ces deux prochains rendez-vous ?

Je pense que quels que soient les adversaires qu’on joue, il faut jouer son jeu, mettre de l’intensité et de l’engagement. Quand on joue une équipe qui joue son maintien, les matchs seront âpres. Si on joue une équipe du top 5, c’est la même chose. Sur la fin de saison, on va affronter plusieurs équipes différentes. Il faudra mettre les ingrédients nécessaires. »

Propos recueillis par Enzo PAILOT

Crédits photo : Emilian Baldow/Icon Sport