Lourdement battu par le Paris FC (3-0), l’Amiens SC avait laissé aux vestiaires les ingrédients à l’origine de son bon début de saison, samedi à l’occasion de la 6e journée de Ligue 2. De quoi agacer Omar Daf, qui point du doigt le manque de maîtrise de son équipe. Entretien.
Omar Daf, comment accueillez-vous cette lourde défaite de l’Amiens SC ?
C’est une piqure de rappel. Quand on parle de rigueur et d’exigence, on a encore vu qu’on avait pas le droit au moindre relâchement. On le paye directement. Sur l’entame, on est bien dans la partie. On connaît l’importance du premier but, on s’ouvre en essayant d’aller égaliser tout de suite et on a laissé beaucoup d’opportunités à l’adversaire. Il va falloir remédier à ça rapidement.
Et vous avez les opportunités pour revenir à 1-1…
On s’est procuré les situations, mais c’est le genre de match que je déteste. C’était trop ouvert. Je pense qu’on a eu autant de centres, de frappes, des situations, mais on leur a aussi laissé des opportunités. C’est une bonne piqure de rappel.
On n’a pas reconnu votre bloc compact, on a vu beaucoup trop d’espaces…
C’est le jeu aussi quand on se retrouve mené au score. Si on reste derrière, c’est qu’on manque de caractère et d’ambition, forcément il faut se projeter, aller égaliser. On doit être en capacité d’avoir plus de maturité et mieux gérer les transitions.
On a le sentiment que vous avez confondu vitesse et précipitation, que ça manquait de maîtrise dans votre jeu collectif…
Exactement. C’est ce qui s’est passé. On a une bonne maîtrise en début de match et derrière on s’est précipité, on a multiplié les pertes de balles. Il faut savoir garder sa lucidité et plus de sérénité. Collectivement, il y a des choses qu’on doit mieux maîtriser.
L’équipe s’est un peu enflammée dans son jeu, se laissant porter vers l’avant ?
Je ne pense pas. C’est la situation qui nous pousse à jouer. De toute manière, pour gagner ce genre de match, il faut jouer, se créer des situations. Par contre, on a manqué d’efficacité. On laisse passer des opportunités pour ouvrir le score. En revenant à 1-1 ou en prenant les commandes, le match aurait été différent. Le Paris FC a eu le mérite de faire la course en tête et ça a été difficile pour nous. On s’est ouvert trop vite alors qu’il y avait encore le temps.
Trouvez-vous le score un peu sévère au regard de la physionomie du match ?
Ils ont été efficaces. On a eu ce scénario pour nous contre Guingamp, où on avait été pragmatiques, très solides, pour faire mal à l’adversaire. Paris était en difficulté mais a su faire mal au bon moment. Dans le football, il faut être réaliste et on ne l’a pas été.
Même votre changement tactique, en début de deuxième mi-temps, n’a pas porté ses fruits…
On est passé en 4-4-2, en mettant Gaël (Kakuta) et Antoine (Leautey) pour amener plus de centres sur Louis (Mafouta) et Andy (Carroll). Mais on n’a pas su régler le problème au milieu. Ce système n’a pas apporté ce qu’on espérait sur cette rencontre. Je suis très frustré et déçu de ce résultat, parce qu’on était venu ici avec d’autres ambitions. Comme quoi l’organisation tactique ne fait pas le match, ce sont les ingrédients qu’on met dedans.
C’est ce qui vous déçoit le plus après cette défaite ?
On a montré autre chose depuis le début, il y a eu des bonnes choses. Ce match-là est à oublier rapidement. Il faut garder une certaine cohérence dans le jeu, qu’on continue à faire ce qu’on sait faire.
Le changement d’Opoku dès la mi-temps, c’est un choix ?
Oui. Je pense qu’il y a eu un peu de fatigue, j’ai senti qu’il était moins tranchant que d’habitude. Je pense que le match avec la sélection et le voyage ont dû peser. Il était bien jeudi et vendredi, malheureusement moins en jambes sur le match.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport