Désireux de voir le verre à moitié plein après la défaite de l’Amiens SC à Bastia (1-0), vendredi à l’occasion de la 2e journée de Ligue 2, Omar Daf est tout de même lucide sur les défauts de son effectif, qu’il espère corriger au plus vite. Entretien.
Omar Daf, quel est votre sentiment après cette première défaite de la saison pour l’Amiens SC ?
Entre la défaite, le but entaché d’une faute, le carton rouge et les incidents après le match, ça fait beaucoup. Ce n’était vraiment pas une bonne soirée. Ce que je regrette le plus sur ce match, c’est l’intensité. Je trouve que Bastia, et on le savait, a mis plus d’intensité que nous sur la première demi-heure. Même si on a eu du répondant, ce n’était pas assez.
Votre entame de match, très timorée, a pu surprendre…
On était dans les intentions de vouloir jouer, le terrain était difficile pour les deux équipes. Ils sont venus nous presser très haut et on n’a pas réussi à ressortir les ballons, à poser le jeu. A ce moment-là, il aurait fallu jouer plus direct, sauter une ligne. Leur intensité nous a empêché de sortir le ballon par le jeu court.
Finalement, vous laissez passer l’orage, vous ne concédez pas de grosses occasions, on a même le sentiment qu’il y a un coup à jouer au fil des minutes. Puis, l’Amiens SC rate son début de deuxième mi-temps avec ce but fatal…
Vu leur débauche d’énergie, Bastia savait que la fin de match serait compliquée pour eux. Ils ont démarré fort les deux mi-temps. En début de deuxième mi-temps, on a su tenir jusqu’au but. Le positif est qu’on s’est créé des situations, Frank (Boya) peut marquer à deux reprises, Andy Carroll a eu une occasion et Louis (Mafouta) est tombé sur un grand Placide. Sur un match à l’extérieur, même si on n’a pas réussi à faire tout ce que l’on voulait faire, ce n’est pas rien de se créer quatre-cinq situations. On a manqué d’intensité, c’est indéniable. Par contre, au niveau des intentions, on a réussi à se projeter, à se créer des situations. C’est vraiment dommage d’avoir mis autant de temps à entrer dans le défi physique.
Le but est sans doute entaché d’une faute au préalable sur Mamadou Fofana. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
La décision arbitrale influe sur la rencontre. Au départ, on peut penser que ce n’est pas grand-chose, mais Rodrigues tombe et empêche Mamad (Mamadou Fofana) de se relever. Christophe Vincent profite de la situation pour aller marquer. C’est un fait de jeu qui nous coûte cher.
L’autre fait du match est le carton rouge d’Osaze Urhoghide, dans les ultimes secondes, qui va le priver de la réception de Lorient. Peut-on parler de péché de jeunesse…
Cela part d’une bonne intention, il essaie de stopper l’action. Maintenant, quand on a déjà un carton jaune, on doit poursuivre l’action et se maîtriser. Après, avec la fatigue, le contexte, c’est dur. En tout cas, cette faute n’était pas utile et encore moins nécessaire à cet endroit du terrain.
Le match s’est déroulé dans une atmosphère assez électrique, avec des incidents après le coup de sifflet. La colère prend-elle le dessus sur la déception du résultat ?
Le sentiment qui prédomine reste la déception. Malgré l’intensité et la difficulté de la rencontre, on a eu les situations pour marquer. Maintenant, c’est une soirée difficile, on n’a pas fait un grand match. On a aussi ce carton rouge, les incidents après le match. Brice (Morin) a du mal à sentir son épaule (l’entraîneur des gardiens de buts de l’Amiens SC a été frappé par le président de Bastia, ndlr). C’est impardonnable ce genre d’incident.
Etes-vous d’accord que le déchet et le manque global de poids offensif de votre équipe ont fini par vous rattraper sur la totalité de la rencontre ?
C’est sûr. Notre déchet technique ne nous a jamais permis de sortir de leur pressing, sauf quand leur intensité a baissé. Sur la fin de rencontre, on n’avait pas assez d’armes pour pouvoir revenir au score. Je pense aussi qu’on doit mieux gérer les choses, ne pas se précipiter autant.
Cette défaite n’est pas alarmante, mais elle rappelle que cette saison sera sans doute difficile…
J’essaie de voir le positif après chaque match. Ça va être cette équipe-là cette saison, on va donc batailler, corriger les choses qu’on a moins bien fait sur ce match. Il faut qu’on soit plus solide et qu’on gagne encore en maturité. On doit savoir garder notre calme dans ce genre de situation. Bastia reculait de plus en plus en fin de match, il y avait du temps pour les mettre en difficulté. C’est là qu’il faut faire preuve de plus de maîtrise.
L’ensemble de la rédaction du 11 souhaite un prompt rétablissement à Brice Morin.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Kevin Guizol/Icon Sport