Amiens SC - Mathieu Dubrulle : "Un point logique et loin d'être infamant"

Tout au long de la saison, Mathieu Dubrulle nous livre son opinion sur les performances de l’Amiens SC dans la chronique intitulée le Débrief. Cette semaine, notre confrère de France Bleu Picardie revient sur le match nul contre Valenciennes (0-0), point de départ d’une semaine à trois matches.

Amiens SC – VAFC, un partage des points équitable

Alors qu’Omar Daf a fait part de ses regrets après le nul de l’Amiens SC contre Valenciennes, ce résultat « n’a pas empêché de dormir » Mathieu Dubrulle qui estime que ce partage des points reste l’issue logique de la rencontre.

« Comme dirait Trapattoni, quand on ne sait pas gagner un match il faut savoir ne pas le perdre. Cette légendaire expression s’adapte au match de l’Amiens SC contre Valenciennes. Dans un passé récent, il y a trop souvent eu une défaite au bout de ce genre de match. Quand on voit qu’on est un peu trop limité offensivement, pas assez tranchant et que, malgré l’impression de domination, les meilleures occasions sont nordistes, je me dis que c’est peut-être bien un point de gagné. Il faut savoir prendre ce genre de point. Quand bien même Amiens aurait pu mener au bout de 35 secondes, les trois meilleures occasions du match sont pour Valenciennes. A l’inverse, on sent qu’il manque un peu l’esprit tueur sur chaque action amiénoise.

Chaque équipe pouvait gagner ou perdre ce match.
Mathieu Dubrulle, journaliste pour France Bleu Picardie

Il a manqué la grinta pour aller s’arracher, on a manque de poids offensif, de talent. C’est le genre de match qui bascule avec un finisseur top niveau en Ligue 2. Pour toutes ces raisons, c’est un point logique et loin d’être infamant. Chaque équipe pouvait gagner ou perdre ce match. Cela a le mérite de faire tourner le compteur, même s’il n’y a qu’une seule victoire sur les quatre derniers matches. Amiens affiche actuellement ses qualités et ses limites. C’est une équipe valeureuse, qui se bat, mais qui est limité offensivement. Au moins, elle a le mérite de se relever après la claque prise contre le Paris FC. »

Une réaction plutôt positive

A défaut d’avoir renoué avec la victoire et de réaliser la passe de quatre à domicile, l’Amiens SC a su retrouver ses fondamentaux, une semaine après avoir coulé à pic contre le Paris FC.

« Dans l’état d’esprit, il n’y a rien à dire après ce match. Maintenant, il a manqué ce petit brin de réussite, qui était là sur les premiers matches. La question est donc de savoir si ce petit brin de réussite tombait sur cette équipe un peu par hasard ou bien si elle savait la forcer. Cela donne peut-être aussi du poids à la thèse selon laquelle ça ne peut pas marcher à tous les coups.

En plus, l’état d’esprit avait été là à certains moments du match contre le Paris FC, notamment en première mi-temps. C’est en deuxième mi-temps où on avait une équipe rapidement abdiquée. Malheureusement, s’il est indispensable d’avoir un état d’esprit solidaire et combatif, encore plus en Ligue 2, cela ne peut pas toujours suffire pour faire basculer un match. Il faut aussi un peu de talent supplémentaire. »

Une animation offensive inquiétante ?

Après Bordeaux et Paris, l’Amiens SC vient de connaître un troisième match en moins d’un mois sans inscrire le moindre but. De quoi commencer à douter de l’animation offensive mise en place par Omar Daf ?

« J’ai toujours considéré qu’il était moins inquiétant de rater des occasions que de ne pas s’en procurer. Tant qu’il y a des occasions, cela laisse donc l’espoir de voir l’équipe marquer. Maintenant, cette équipe est limitée offensivement, notamment dans ce schéma de jeu où tu n’as pas forcément l’attaquant rapide pour évoluer à la pointe de ce 4-2-3-1. Si tu as ce profil avec la qualité de passe de Kakuta et la faculté de déborder et de centrer de Leautey… Je pense que l’équipe est trop limitée offensivement pour jouer le haut de tableau, même si on ose imaginer une montée en puissance au fil de la saison.

On espère aussi que des recrues montent en puissance, comme Maxime Do Couto qui a encore besoin de prendre ses marques. Louis Mafouta est aussi un joueur en confiance qui a mis 14 buts depuis un an. Il y a des motifs d’espoir même si je pense sincèrement qu’il manque un finisseur, d’un vrai attaquant aguerri à la Ligue 2. On a aussi hâte de voir Andy Carroll marquer son premier but. En attendant, ça apparaît un peu léger pour tenir sur la durée d’une saison en Ligue 2. Je ne tire pas à boulets rouges sur cette attaque, mais on n’est pas ébloui par ce qu’elle montre à l’heure actuelle. »