Encore repris dans les dernières minutes, l’Amiens SC a payé son manque d’efficacité contre Bordeaux (1-1), ce lundi en conclusion de la 25e journée de Ligue 2. De quoi susciter une vraie déception chez Omar Daf, mais également beaucoup d’espoir pour la suite. Entretien.
Omar, quel est votre sentiment après ce nouveau match nul concédé dans le temps additionnel ?
Vu la physionomie du match et le nombre d’occasions, en plus contre une grosse équipe de Bordeaux, on a perdu deux points ce soir. Collectivement, on a fait un bon match. On savait que Bordeaux allait avoir la possession. Notre plan de jeu a bien marché, ce qui nous a permis de mettre cette équipe en difficulté, d’avoir les occasions de faire le break. Malheureusement, on n’a pas réussi à tuer le match. Ce sont des scénarios qui se répètent, qui nous empêchent d’avoir plus de points, de plier ce genre de rencontre. Le plus dur dans le football est de se créer des occasions nettes. On va continuer à travailler pour les mettre au fond et gagner ce genre de rencontre.
Cela fait beaucoup de points perdus en fin de match depuis le Paris FC…
Il va falloir montrer beaucoup de personnalité pour aller chercher les points perdus ce soir à Ajaccio. J’estime vraiment qu’on a perdu deux points. Les garçons ont été fantastiques dans l’état d’esprit. On a rivalisé, on leur a posé beaucoup de problèmes. On a exploité les opportunités qu’ils pouvaient nous laisser. On a eu plusieurs possibilités de plier le match, c’est comme ça. On a bien défendu, mais on n’a pas fait que ça, on a eu beaucoup plus d’occasions que cette équipe de Bordeaux. Il faut féliciter les garçons par rapport à ça. On prend un point, il faut garder la tête haute et continuer à avancer.

C’est sans doute difficile de cibler un seul joueur, mais on pense forcément à Louis (Mafouta) qui laisse filer plusieurs occasions de faire le break. Comment l’avez-vous récupéré après le match ?
C’est dur pour le collectif et très dur pour Louis (Mafouta) qui est un attaquant qui crée beaucoup d’espaces et de brèches. Il a usé cette défense de Bordeaux, je ne sais pas encore combien de kilomètres il a avalé, il a pris la profondeur, il a eu des occasions. Maintenant, la critique fait partie de notre métier (à propos des sifflets). On a les épaules pour les assumer, les encaisser. C’est un joueur qui a besoin d’encouragements vu le travail qu’il abat à chaque rencontre. Il sait qu’on a une grande confiance en lui. Bientôt, il va retrouver le chemin des filets.
Avez-vous le sentiment que les vieux démons du Paris FC ont fini par vous rattraper en fin de match ?
Non, je ne pense pas. Hormis les dix premières minutes, où Bordeaux a vraiment poussé très fort, on a eu cette volonté d’aller leur poser des problèmes. En seconde période, on a refusé de reculer alors qu’ils ont redémarré fort. Bordeaux est passé à trois derrière, mettant beaucoup plus de monde devant. Forcément, on est plus compact pour pouvoir gérer ce résultat. C’est simplement un fait de jeu. Nicho (Nicholas) Opoku essaie de renvoyer le ballon, à quelques centimètres près c’est en dehors de la surface et on a tous le sourire. C’est comme ça, c’est dur, mais il faut l’accepter.
On prend un point et on est déçus. Cela montre aussi l’ambition et le caractère de ce groupe.
Cela reste un point contre Bordeaux, mais on a le sentiment que ce nul a été accueilli comme une défaite par vos joueurs…
C’est le football. Mon rôle est toujours de jouer avec nos forces, d’analyser la rencontre sur sa globalité. Par rapport au match contre le PFC ou contre Caen, on a encore progressé sur la tenue du ballon, sur le fait de maintenir le bloc haut. Après quand il reste trois minutes d’arrêts de jeu, l’adversaire n’a plus d’organisation, avec tout le monde devant, et un peu de réussite sur le but. Maintenant, on ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes, parce qu’on a largement les situations pour se mettre à l’abri.
Jusqu’ici, ce mois de février se résume à une succession d’occasions manquées…
Le football est cruel par moments. Cela fait deux matches à domicile, face à des prétendants à la montée, qu’on prend un point et on est déçus. Cela montre aussi l’ambition et le caractère de ce groupe. On va continuer à avancer. Cette équipe de Bordeaux a d’énormes qualités et elle est derrière nous, cela montre le gros travail des garçons au quotidien. Il reste encore pas mal de matches et on sait qu’on doit améliorer l’efficacité pour finir les matches plus tranquillement. On travaille énormément notre animation offensive et l’efficacité à l’entraînement, on va continuer.
Ce match n’est-il pas symptomatique de vos manques pour aller encore plus haut ?
Cela fait plusieurs rencontres. Que ce soit à Valenciennes ou sur la première partie de saison. On a fait des matches aboutis où on n’a pas su sanctionner l’adversaire sur nos temps forts. Si on veut nourrir encore plus d’ambition, il faut plier ce genre de match. Maintenant, je suis de nature optimiste. On n’est pas dans le déni, on sait ce qu’on doit améliorer, mais à côté de ça il y a un groupe qui ne lâche rien. On va continuer à donner de l’énergie et de la confiance à nos joueurs offensifs. D’autres joueurs, que ce soit les milieux ou les défenseurs, peuvent aussi aller marquer. C’est tout un collectif qui doit élever encore le curseur pour qu’on soit plus dangereux.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport