Amiens SC : « Battre Saint-Etienne doit donner de la confiance », clame Omar Daf

Deux occasions, un tir cadré, un but et une victoire, l’Amiens SC a encore fait preuve d’un opportunisme déconcertant contre Saint-Etienne (1-0), ce samedi. S’il ne veut pas voir trop loin, alors que son équipe a pris provisoirement la cinquième place, Omar Daf estime que son équipe doit se servir de ce succès pour repousser ses limites. Entretien.

Omar Daf, c’est votre troisième victoire sur le score de 1-0 et cette fois-ci contre Saint-Etienne, à Geoffroy Guichard, ce n’est pas rien…

On affiche de la solidité et on a aussi retrouvé de l’efficacité. Après Louis (Mafouta), c’est Maxime (Do Couto) qui marque. Aller gagner à Saint-Etienne, dans un stade mythique, avec le soutien populaire qu’ils peuvent avoir, contre une équipe qui est bâtie pour jouer la montée, c’est toujours difficile. Cela rajoute encore un peu plus de valeur à cette victoire.

Le regret est sans doute de ne pas s’être mis à l’abri, encore une fois, même si c’est à nouveau sans conséquence…

Cela nous permettrait de vivre des fins de rencontres plus sereines. Il faut continuer à travailler parce qu’on arrive à se procurer des situations, à l’image de celle de Louis (Mafouta). Maintenant, il faut être plus tueur.

Vous démarrez 2024 avec trois victoires sans vous procurer beaucoup d’occasions, mais affichant une solidité défensive et un vrai état d’esprit. Cela ne vous rappelle-t-il pas le début de saison ?

Je ne sais pas. En tout cas, je remarque qu’on a plus de connexions entre les joueurs, plus de constance dans ce que nous produisons. Les garçons se connaissent de mieux en mieux et on arrive à créer les complémentarités. On sent beaucoup de sérénité dans l’équipe.

Offensivement, il faudra en faire un peu plus sur la durée et ne pas se retrouver à toujours défendre un 1-0…

C’est certain. Nerveusement, ça demande beaucoup d’efforts et d’énergie quand on doit défendre le 1-0 jusqu’à la fin de rencontre. L’adversaire pousse, on veut préserver ce résultat et ça donne des fins de matches très tendues. On affiche quand même une certaine solidité qui permet de valider. Maintenant, c’est aussi le but du recrutement de Mounir Chouair. On voulait récupérer un ou deux joueurs sur le plan offensif cet hiver, pour être plus créatif, plus dangereux. C’est aussi un moyen d’avoir plus d’options sur le banc encore de match et ainsi inquiéter l’adversaire. J’espère que l’arrivée de Mounir va nous apporter cette touche technique et cette folie devant. Se mettre à l’abri plus tôt pourrait nous permettre de jouer différemment.

N’êtes-vous pas un peu surpris par ce mois de janvier qui s’annonçait périlleux en l’absence des cadres partis à la CAN et qui s’avère finalement extrêmement positif ?

En perdant nos meilleurs éléments, on pouvait craindre le pire. Les garçons qui ont pris le relais ont su saisir leur chance. C’est aussi l’avantage d’avoir travaillé avec les mêmes principes, que ce soit défensivement ou offensivement. Pour que la mayonnaise prenne, il faut toujours du temps. Gagner ce genre de match est mérité, mais on ne se prend pas pour d’autres. Mon rôle est d’être le garant de l’exigence et de l’implication. Tous les matches sont disputés et ça demande beaucoup d’efforts pour les gagner. Il faut garder cette mentalité de travail.

L’Amiens SC se retrouve cinquième en attendant le reste de la journée. Avez-vous le sentiment d’avoir votre mot à dire dans la course à la montée…

Ce que je regarde, c’est surtout qu’on vient de dépasser Saint-Etienne. A l’aller, on voulait se rapprocher d’eux en gagnant et on était revenus à un point. Là, en les battant, on passe devant eux. On a 34 points, on passe devant l’un des favoris du championnat. Cela doit donner de la confiance au groupe.

Et également de l’ambition ?

On nourrit toujours des ambitions quand on est des compétiteurs. Maintenant, c’est un championnat particulier. Ce que je demande aux garçons, c’est de tout donner pour finir le plus haut possible. Où est notre réel niveau ? On le verra quand on arrivera dans le money-time. En attendant, il faut savoir apprécier ce genre de victoire, continuer à bien travailler et d’avancer, simplement faire tourner le compteur. Parfois, la manière, parfois non. Ce qui compte est de continuer à travailler et à faire plaisir aux supporters.

Etes-vous rassuré par l’évolution du mercato ?

L’arrivée de Mounir (Chouiar) est une bonne chose. C’était important et une obligation, pour être plus dangereux offensivement, ne plus être sur un fil. On va bien travailler pour l’intégrer au groupe. Aujourd’hui, c’était trop tôt, des garçons travaillent bien depuis plusieurs mois et c’était dur de sortir quelqu’un.

Avez-vous des nouvelles de votre direction au sujet de Gaël Kakuta ?

Pas du tout. Je reste concentré sur ce que je maîtrise. Réponse mercredi soir.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Alex Martin/FEP/Icon Sport