Quelques jours après le clap de fin de la saison 2023/2024 de l’Amiens SC, l’heure est venue de se poser certaines grandes questions en lien avec l’exercice écoulé et qui peuvent avoir des répercussions sur celui à venir. Aujourd’hui, il est question du bienfondé du recrutement d’Andy Carroll. L’Anglais a-t-il été plus qu’un simple coup médiatique ? Débat.
Oui, Andy Carroll a été exemplaire
Bien loin d’adopter un comportement de diva, que son statut d’ancienne gloire du football anglais aurait pu lui octroyer, Andy Carroll a fait l’étalage d’un professionnalisme sans faille pour sa toute première saison sous le maillot de l’Amiens SC. Alors que son temps de jeu est resté limité, l’attaquant ne s’est jamais plaint, n’a jamais laissé éclater sa frustration. Mieux encore, il a donné le maximum à chaque fois qu’Omar Daf lui a donné l’occasion d’être sur le terrain.
Et s’il y a bien un match qui symbolise son état d’esprit irréprochable, c’est sans nul doute le triste nul de l’Amiens SC à Concarneau (0-0). Entré en cours de jeu, Andy Carroll a terminé la rencontre sur une jambe, à cloche-pied, en raison d’une entorse du genou. Mais son équipe étant déjà réduite à 10 et son coach ayant utilisé ses trois fenêtres de changement, l’Anglais est resté sur le terrain en affichant un courage assez rare.
L’avoir au quotidien, ça aide beaucoup. C’est un vrai point d’appui.
Alexis Sauvage au sujet d’Andy Carroll.
Au sein du vestiaire, Andy Carroll a également fait l’unanimité. Naturellement proche des anglophones, comme Osaze Urhoghide ou Nicholas Opoku, il a également su tisser des liens avec les autres, disposant notamment d’une très bonne relation avec Jérémy Gélin ou encore Alexis Sauvage. « L’avoir au quotidien, ça aide beaucoup. C’est un vrai point d’appui, confiait le deuxième gardien de l’Amiens SC, fin avril. C’est le premier à donner un coup de main, à parler, à conseiller. »
En quelque sorte, il a montré l’exemple à suivre, notamment aux jeunes joueurs du vestiaire. Dernier argument plaidant en sa faveur, il n’a eu de cesse de faire parler d’Amiens et de donner une bonne image du club, lors de son arrivée, après son fantastique but à Annecy, ou encore à l’occasion des différentes interviews accordées au fil de la saison.

Non, l’Anglais n’a pas été suffisamment performant
Reste que son bilan sportif est assez contrasté pour ne pas dire insuffisant. Buteur à seulement quatre reprises, l’impact d’Andy Carroll fut finalement assez quelconque. La faute à un profil peu en adéquation avec le projet de jeu collectif. Alors qu’Omar Daf souhaitait jouer la transition, il a dû composer avec un attaquant de surface, adapté à une équipe qui domine, joue haut, et multiplie les centres. Là est le péché originel du recrutement d’Andy Carroll, qui ne correspondait pas à un « besoin sportif » de l’Amiens SC, contrairement aux propos tenus par John Williams lors de son arrivée.
En réalité, l’arrivée d’Andy Carroll fait cruellement écho au recrutement de Ganso, quatre ans plus tôt. Si l’échec n’est pas le même, le Brésilien ayant été défaillant dans l’implication et le professionnalisme – en plus de ne pas correspondre aux besoins du moment, la volonté de faire un coup médiatique a encore une fois pris le dessus sur la rationalité sportive. Si Omar Daf lui a trouvé une certaine utilité à des moments précis de la saison, notamment en faisant de lui un point d’ancrage reculé au mois de janvier afin d’adopter un jeu plus direct en l’absence de Gaël Kakuta, Andy Carroll n’a finalement jamais été l’homme de la situation, d’un point de vue sportif.
Si certains supporters regretteront son faible temps de jeu (28 matches, 13 titularisations, 1 448 minutes), l’Anglais de 35 ans n’avait plus vraiment le coffre pour jouer davantage. Surtout, sa présence sur le terrain dégradait le jeu sans ballon de son équipe, notamment au moment de déclencher le premier pressing. Un problème d’autant plus grand et insoluble lorsqu’il était associé à Gaël Kakuta, avare en efforts et contre-efforts défensifs. Enfin, l’arrivée d’Andy Carroll a freiné le recrutement d’un deuxième attaquant de profondeur, capable d’être le complément de Louis Mafouta à la pointe de l’attaque.
Résultat des courses, Amiens a terminé la saison avec la deuxième moins bonne attaque du championnat et seulement 36 buts inscrits. Si Andy Carroll n’est bien sûr pas le principal et unique responsable de cette triste performance, son recrutement fut l’une des composantes à l’origine de cet échec. Telle est la réalité derrière le romantisme de ce recrutement clinquant mais finalement assez peu pertinent sportivement. Et ce n’est sans doute pas pour rien si l’avenir de l’Anglais demeure incertain alors qu’il dispose encore d’un an de contrat. Affaire à suivre.
Votre avis compte ?
D’après vous, le recrutement d’Andy Carroll a-t-il été une réussite ?
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
D’un point de vue purement footballistique, c’est assez moyen et plutôt raté avec un apport limité pour le pedigree mais avec un vrai fighting spirit anglais apprécié ! Comme le souligne justement l’article, sur l’état d’esprit, vis à vis du club, de ses coéquipiers et de la ville dont il a toujours donné une belle image, c’est réussi ! Reste à juger le rapport qualité/ prix…il est fort peu probable qu’il soit gardé vu les restrictions budgétaires annoncées. On peut quand même lui donner la médaille de la ville comme ambassadeur ! Thank you Andy !
C’est vrai que ce recrutement c’était du romantisme, mais il nous a offert le but de la saison que l’on garde tous en tête…De quoi nourrir des regrets de ne pas l’avoir exploité plus à mon avis.
Pour moi ça reste Andy Carroll quand meme…il est venu jouer pour Amiens et ce joueur a toujours affiché un état d’esprit irréprochable, une bonne humeur qui fait plaisir à voir..
Par son physique, sa présence, plusieurs défenses venues à Amiens en faisait un danger car il occupait souvent plus qu’un défenseur à chaque prise de balle…bravo à Andy meme si en termes de statistiques offensives il n’a pas crevé Le plafond