Critiqué de toutes parts mais pourtant favori à sa propre succession, Vincent Labrune, président de la LFP, défend son bilan à environ deux semaines de la prochaine élection à la présidence de la Ligue. Notamment sur la gestion du dossier des droits TV, où il assume son bilan et assure qu’il n’aurait pu être mieux. Morceaux choisis.
Vincent Labrune injustement visé ?
Englué dans une tempête médiatique violente depuis plusieurs mois et visé par les critiques de la presse française, Vincent Labrune a enfin décidé de sortir du bois et de prendre dans un entretien complet à retrouver dans L’Équipe. Où il défend coûte que coûte son bilan et répond à ses détracteurs. « On a coutume de dire : “les chiens aboient et la caravane passe”, image-t-il. C’est tout à fait d’actualité. Il est insupportable de lire et d’entendre de telles contre-vérités, d’avoir une telle réécriture de l’histoire qui relève de la malhonnêteté, du mensonge et du complotisme pur et simple. »
Le président de la LFP enchérit et détache ses responsabilités de la crise du football français : « On ne partage pas l’analyse caricaturale qui est faite de notre bilan. Depuis notre arrivée, on fait face à une crise majeure sans précédent dans l’histoire du football français. Le fait générateur de cette crise a un seul nom : Mediapro, qui est la plus grande erreur stratégique dans notre histoire et dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences. La réalité absolue est que le football français aurait pu mourir il y a trois ans. (…) Personne ne devrait se remettre, non plus, de la guerre atomique que l’épisode Mediapro a provoquée, en coulisses, avec l’acteur dominant (Canal+) ». Vincent Labrune assure avoir ne pas pouvoir faire plus pour renouer le dialogue.
Droits TV, une gestion incritiquable ?
Une guerre qui a coûté cher à la Ligue : se priver d’un partenaire fiable depuis des décennies, d’un potentiel acquéreur des droits très sérieux et, in fine, d’atterrir loin du milliard d’euros. « Quand le clan des acheteurs (les médias) vous explique que vos droits, ça vaut zéro, celui des vendeurs (la LFP), dans le cadre d’une stratégie de négociation, dit plutôt que cela vaut environ un milliard…, se défend-il. Si quelqu’un veut vendre son appartement 100 000 euros, il dit plutôt qu’il vaut 120 000 que 80 000… C’était une stratégie de communication pragmatique que j’assume. On a affronté des vents contraires d’un autre temps avec des ennemis puissants ».
Et d’ajouter : « Sur les droits télé, c’est le marché qui dicte sa loi. (…) Personne n’aurait pu pousser le marché jusqu’aux limites comme nous l’avons fait avec la venue de beIN Sports. (…) Ceux qui prétendent qu’ils auraient pu faire mieux sont soit des affabulateurs soit des diseurs de bonne aventure. Personne n’aurait pu faire mieux. Tous les droits sportifs baissent en Europe. (…) BeIN va verser un montant non négligeable supérieur à 200 millions d’euros par an si l’on agrège la L1, la L2 et les droits internationaux. Sans beIN Sports, le résultat obtenu aurait été bien pire ».
Quant à l’autre diffuseur de la Ligue 1, DAZN – qui a obtenu huit des neufs matches de la journée contre 400 millions d’euros -, sous le feu des critiques, Vincent Labrune sort l’extincteur. « Je ne suis pas le patron de DAZN, embraye-t-il. Je ne fixe pas leurs tarifs (29.99€/mois avec engagement sur un an, 39,99€/mois sans engagement, ndlr). Le football est un produit premium qui a un coût. Mais cette offre est moins chère que celle pratiquée par nos voisins, à part l’Italie. J’ai bien conscience de cette difficulté. Mais pour pouvoir baisser les prix, il faut laisser le temps à un nouvel acteur de s’installer dans la durée »
Vincent Labrune vers un nouveau mandat
Lui et ses équipes sont également critiqués sur le dossier CVC, alors que la LFP a cédé 13% de ses recettes commerciales à vie contre un investissement d’1,5 millard en 2022. « Cette critique n’a aucun sens, répond-il. On a valorisé la LFP et sa société commerciale à plus de 11 milliards d’euros en pleine crise majeure. On a un partenaire qui a fait un geste exceptionnel permettant de sauver l’économie de nos clubs. » Mais à quel prix sur le long terme ? La question reste pour l’heure en suspens…
À court terme – et le timing de sa sortie médiatique ne relève pas du hasard -, Vincent Labrune brigue aussi un nouveau mandat à la présidence de la LFP, dont l’élection est prévue le 10 septembre prochain. « Avec Arnaud Rouger, on souhaite poursuivre notre action pour finaliser notre plan de réformes, lance-t-il. Malheureusement, quatre ans n’ont pas été suffisants pour régler l’ensemble des crises que l’on a dû affronter. Pour nous, ce n’est pas un nouveau mandat, mais la suite du précédent. Et j’estime que nos réussites ne sont pas valorisées… »
Avant de conclure : « Je pense que les dirigeants du football français ont de la mémoire… On a perdu une bataille importante sur les droits domestiques, mais on en a gagné d’autres. Avec Arnaud et les équipes, on est fiers de notre bilan. Et on pense que l’on est les plus à mêmes de gérer le football professionnel français dans toute sa complexité. » Aux familles du football français de se faire leur propre dans les prochains jours…
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport
Moi j’aurais rêvé du retour de Canal + pour la L1. Mais quand on a permis à MediaPro un désengagement tout en refusant toute renégociation pour les 343M€ que C+ payait pour seulement 2 matches, on a tellement fâché C+ qu’ils n’ont pas participé au dernier appel d’offre… Ca aurait permis de faire monter les enchères. Ou comment, en faisant les radins un jour, on se prive de centaines de M€ un peu + tard…
Ils ont tous pris Bolloré pour un con…