Nommé directeur général du VAFC en novembre dernier, Yoann Godin n’a pas chômé depuis son arrivée. Invité de l’émission “Lundi, c’est pas fini“ sur la chaîne Twitch de La Voix des Sports, il a détaillé la refonte en profondeur du club entamée depuis quelques mois et le projet de séduction de nouveaux adeptes de VA, en dépit de la probable relégation en National.
Remettre le VAFC à flot en interne…
Il a fallu qu’il fasse comme chez lui dès son arrivée. Pas forcément un problème pour le Valenciennois de naissance à l’expérience managériale élargie. « Ce qu’il a fallu réorganiser ? Beaucoup de choses », se souvient Yoann Godin auprès de La Voix des Sports. Premièrement, « recréer un staff pour le groupe pro. Par exemple, on a un patron de la performance qui est arrivé. Ce sont des choses que l’on voit beaucoup dans le foot anglais notamment, mais ils viennent avec une méthode et nous permettent de nous professionnaliser. » Deuxièmement, « changer des choses aussi basiques que d’avoir les joueurs présents au centre d’entraînement depuis 8h-8h30 du matin jusqu’à l’après-entraînement pour pouvoir suivre leur nutrition, que ce soit le matin au petit-déjeuner et au déjeuner. Ce sont des choses qui n’existaient plus à Valenciennes », déplore le DG du VAFC.
Troisièmement, « réinvestir dans le centre d’entraînement parce que c’est un centre qui a plus d’une dizaine d’années. C’est du bâti, ça a besoin chaque année d’investissements qui n’ont pas toujours existé. » Et, parmi d’autres, quatrièmement, recruter « un nouveau directeur de la communication qui nous a rejoints (François Launay). Pour moi, c’était essentiel, surtout pour un club de football. C’était une activité externalisée mais qui, pour moi, est stratégique et devait être internalisée. Ça a été validé assez rapidement ». Le tout en plus de renforts sur les plans juridique, financier et des ressources humaines, avant d’ouvrir bientôt les dossiers marketing et commerciaux.
Tout un tas de « choses sur lesquelles on travaille avec Sport Republic pour améliorer les choses que ce soit au niveau du groupe professionnel, mais également au niveau du centre de formation, précise Yoann Godin. On y va brique par brique. L’idée, c’est d’aller dans la construction de manière raisonnée. Moi, j’y crois beaucoup parce que c’est une vision d’entreprise à moyen-long terme qui est nécessaire pour réussir dans le football professionnel aujourd’hui. »
…puis développer un tissu économique régional
En plus de ces questions internes au club, un travail de fond en comble a été entamée sur la représentation du VAFC auprès de la population avec l’objectif de « réancrer le club de Valenciennes sur son territoire » via « un projet assez ambitieux », indique le DG du club, avant de poursuivre : « Je suis très surpris, en arrivant, de me rendre compte qu’on entendait pas vraiment parler du club. En soir de match sur la Place d’Armes, je pense qu’il y a 70% des gens qui ne savent pas qu’il y a un match au stade du Hainaut le soir-même. Ce sont des choses à remettre en place, c’est ce que j’appelle “redévelopper la désirabilité de la marque”. Avant de le faire d’un point de vue régional ou national, il faut déjà le faire sur le territoire. »
Un territoire au potentiel assez considérable, et ce malgré la concurrence du LOSC, du RC Lens ou même de Dunkerque. « On a une ville qui fait 40-45 000 habitants, une agglomération de 300 000. Et si on va jusqu’au sud du territoire en partant de Maubeuge jusqu’à Valenciennes, Cambrai et Douai, on n’est pas loin d’un million de personnes, décompte Yoann Godin. C’est un vrai potentiel pour le développement économique du club. C’est là-dessus que je travaille pour recréer une forme d’union sacrée quels que soient les acteurs, qu’ils soient supporters, entreprises privées, politiques, etc. »

Ainsi, le club annoncera « prochainement des choses pour essayer de redéfinir ce qu’est la raison d’être du VAFC sur ce territoire » et s’apprête à « très prochainement communiquer sur l’organisation de tables rondes sur cinq villes que j’ai mentionnées un peu plus tôt (Valenciennes, Maubeuge, Cambrai et Douai, quatre donc, ndlr), au sud du département, sur lesquelles je vais créer un panel pour pouvoir discuter avec des gens qui sont des abonnés et des non-abonnés, et surtout des gens qui ne viennent jamais au stade », indique le dirigeant du club du Hainaut. Le tout avec une grande question en toile de fond : « Comment on fait revenir des gens au stade ? ».
Et le sportif pur dans tout ça ?
Autant de « choses qui nécessitent forcément du temps, de l’énergie, qui ne se font pas du jour au lendemain, mais qui sont importantes pour moi afin d’amener tout ce qu’il faut amener pour que le côté sportif tire son épingle du jeu et fasse en sorte que la dynamique reparte », décrypte Yoann Godin d’un ton clair, affirmé et plein d’ambition. Davantage garant de la partie structurelle et organisationnelle, le directeur général du VAFC sait toutefois que « le sportif reste le sujet qui intéresse le plus les médias et les supporters » et qu’il est « ce sur quoi tout tourne autour », mais il l’assure : « Maintenant, pour que ce soit pérenne, il faut que les structures autour fonctionnent bien ».
Avant de parler du mercato de l’été prochain, où « des choses vont se passer », Yoann Godin est « persuadé que tout cela, à moyen terme, finira par payer. Alors je sais qu’il y a l’immédiateté du résultat qui peut poser un problème, mais j’ai aussi besoin qu’il y ait une forme de confiance dans ce que j’ai en tête et du projet que je veux mettre en place avec les actionnaires. Je pense que l’avenir sera nettement plus radieux que ce que l’on vit aujourd’hui. » Une petite pointe de bonheur passe déjà par une qualification contre Rouen, ce mercredi soir (21 heures), pour les demi-finales de Coupe de France.
Crédits photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport