Grande satisfaction du début de l’année 2024, le tandem Julien Masson – Manga Foe Ondoa s’est solidement imposé dans l’entrejeu du VAFC grâce à une importante complémentarité. Si le premier est un rouage essentiel de VA depuis de nombreuses saisons, le second réalise seulement ses débuts chez les professionnels. De quoi amener Ahmed Kantari à contrôler cette éclosion soudaine.
Un mariage salvateur pour le VAFC
Les deux ont marqué face au Paris FC (2-1), et ce n’est peut-être pas un hasard s’ils se retrouvent au centre de l’attention au-delà même de leur aspect décisif. Lancés ensemble depuis la deuxième mi-temps contre Amiens, Julien Masson et Manga Foe Ondoa ont déjà fait leurs preuves. « À la récupération, ce sont deux joueurs qui ont un gros volume de jeu. Le public rendra toujours ce qu’on donne sur le terrain, note Ahmed Kantari. Ils mettent de l’engagement et ça emmène le reste de l’équipe avec eux, le public, l’environnement ».
Une association presque inimaginable il y a de cela encore quelques mois, mais qui porte aujourd’hui ses fruits : « C’est une question de complémentarité. On aime bien être épaulé dans un match. Quand on voit son collègue à côté mettre beaucoup d’intensité, on a envie d’en faire de même et vice versa. Les joueurs s’emmènent et se tirent vers le haut. Ce sont deux joueurs avec un gros volume de jeu, qui aiment aller dans le duel, être dans l’impact. Il faut qu’ils continuent à le faire, à se tirer vers le haut. Derrière, il y a de la concurrence ». Si David Kruse a été à son tour écarté – au moins pour le déplacement à Bordeaux – à l’image de Bruno Costa, Tidyane Diagouraga est le troisième larron de cette rotation en attendant le retour de CAN de Sacha Bansé.
Manga Foe Ondoa, le temps de l’apprentissage
Mais s’il y en a un qui tire son épingle du jeu dernièrement, c’est bien Manga Foe Ondoa. Buteur d’un coup de canon à Sarreguemines (0-2), instigateur d’une seconde période plus aboutie collectivement contre Amiens (0-1) et à nouveau buteur convaincant contre le Paris FC (2-1), le milieu de 18 ans explose ces dernières semaines. De quoi en étonner plus d’un, à l’instar d’Ahmed Kantari ? « Je ne suis pas surpris, assure le technicien valenciennois. Il est sur ce qu’il sait faire, les qualités d’engagement, la projection. Il est le joueur qu’il était les années précédentes. Ce qui change, c’est l’environnement, l’intensité des matches. Par contre, je n’ai aucun doute sur sa capacité à apporter le volume de jeu et l’intensité. »
Paradoxalement, son profil assez unique semble déjà prépondérant pour le VAFC alors même qu’il n’en est qu’à un match de Ligue 2 au compteur. « Avec les jeunes joueurs, je pars toujours du principe qu’il faut les préserver, prévient Ahmed Kantari. Ils découvrent beaucoup de choses d’un coup. Certes, ils ont très bien travaillé au centre de formation. Pour les avoir eus, je sais de quoi ils sont capables. Maintenant, être mis en lumière du jour au lendemain, avoir des adversaires d’un autre niveau en face, ça fait beaucoup en même temps. Il n’y a pas que l’aspect sportif, il y a tout ce qui se passe autour. On est forcément obligé de les protéger. La plus grande difficulté pour eux est de garder l’humilité, rester focus sur le terrain. C’est le terrain qui crée l’agitation autour. Ce n’est jamais l’inverse. »
Une prudence qui favorise donc un éventuel recrutement dans ce secteur. « Je reste sur ce que j’ai dit il y a un mois et demi : cette équipe a besoin d’un renfort par ligne, estime l’entraîneur du VAFC. On parle d’un maintien, de 18 matches, plus un match de coupe. On ne peut pas donner autant de responsabilités à de jeunes joueurs de 18 ans. On a besoin de joueurs aguerris, qui vont les encadrer et les rendront encore meilleurs. » À moins de dix jours de la fin du mercato et alors que la piste Thomas Monconduit semble traîner en longueur, le club du Hainaut devra s’activer pour trouver le chaînon manquant tant attendu par Ahmed Kantari.
Enzo PAILOT avec Romain PECHON
Crédits photo : Icon Sport