Revenu sur le devant de la scène après des mois « à manger mon pain noir en silence » sous la houlette de Jorge Maciel, Joffrey Cuffaut à même été nommé capitaine par Ahmed Kantari. Une belle revanche pour le défenseur de 35 ans, qui entend bien se servir de cette expérience éminemment compliquée pour repartir de l’avant avec le VAFC. Entretien.
Ahmed Kantari n’a pas laissé plané le doute bien longtemps au sujet du rôle de Joffrey Cuffaut. « Il sera mon capitaine, a rapidement assuré l’entraîneur du VAFC, confirmé dans ses fonctions durant la trêve. Joffrey est un joueur d’expérience, qui a beaucoup de qualités en tant que footballeur. C’est un défenseur fiable, un leader de ce groupe et il le sera sur cette deuxième partie de saison. Je ne vais pas juger ce qui s’est passé avant moi. Je connais Joffrey depuis pas mal d’années, je le connais en tant que joueur, je sais ce qu’il apporte sur un terrain et dans un vestiaire. J’ai totalement confiance en ses qualités d’homme et de footballeur. » De quoi ravir le principal intéressé, qui s’apprête à vivre une saison à deux vitesses après des derniers mois très difficile à vivre psychologiquement.
Après une première partie de saison sur le côté, vous revenez en étant capitaine du VAFC…
« Comme on dit, la roue tourne toujours. Dans le foot, il n’y a qu’une vérité, c’est le rectangle vert. Ça été six mois difficiles, vous dire le contraire serait vous mentir. J’ai continué à travailler dur et à manger mon pain noir en silence pour avoir ma chance.
Votre blessure a sûrement joué un peu aussi, non ?
J’ai eu une grosse lésion à la cuisse droite courant octobre. La saison précédente, j’avais déjà été absent pendant longtemps durant la période Coupe du monde. J’avais raté plusieurs matches et j’étais revenu sur la fin. Ce sont les deux périodes un peu difficiles que j’ai eues ces derniers temps.
Est-ce l’âge qui avance ?
(Il rigole) Peut-être. Il faut se dire que le temps avance et qu’il faut prendre de plus en plus soin de soi (sourire).
Comment vivez-vous ce retour à la compétition avec le brassard de capitaine et un rôle plus important au VAFC ?
Avec beaucoup de fraîcheur et beaucoup de positivité. J’arrive avec beaucoup d’envie. J’ai envie d’amener des choses positives et qu’on retrouve notre allant comme ça a pu être le cas ces dernières saisons.
Cette période difficile vous donne-t-elle encore plus envie de faire ses preuves ?
C’est ça. Il n’y a pas de vérité, rien n’est jamais acquis et il faut toujours re-démontrer, re-prouver, même si c’est ma sixième saison dans le club, même si je connais la Ligue 2 comme ma poche, il n’y a que le rectangle vert et les performances qui comptent.
Depuis quand êtes-vous rétabli de votre blessure ?
À Ajaccio, j’étais le 19e joueur du groupe, j’étais peut-être un peu court physiquement et peut-être que d’autres joueurs étaient plus à-mêmes que moi d’évoluer dans l’équipe à cette période-là. Ça m’a permis aussi sur cette période de trêve hivernale de refaire une petite préparation. Jouer un match en entier à Sarreguemines était vraiment très positif. Je ne m’attendais peut-être pas à faire 90 minutes aussi rapidement, mais j’ai pu les faire et il y avait une bonne adversité. Ce n’est que du positif. Le rythme d’entraînement est important, donc c’est à moi de ré-encaisser ce rythme et cette charge de travail.
C’est votre première titularisation depuis très longtemps…
Très, très longtemps. C’était la première journée contre Auxerre. Ensuite, j’ai connu une période difficile où je suis sorti de l’équipe et puis, de par un choix du coach (Jorge Maciel, ndlr), j’ai été sur le côté.
Vous êtes donc un joueur tout neuf ?
Paradoxalement, dans une carrière, les bons moments sont bien, mais on tire aussi énormément de leçons des mauvais moments. Aujourd’hui, j’ai beaucoup appris de cette période. Quand on enchaîne les matches et les performances, on a un peu tendance à banaliser les choses, c’est la routine qui veut ça. C’est quand on ne joue pas qu’on se rend compte que jouer, ça devient un privilège. J’arrive avec beaucoup de fraîcheur et beaucoup d’envie parce que j’ai tellement eu une période difficile qu’aujourd’hui, ça m’a servi de leçon et j’ai envie de repartir comme un jeune et joueur tout neuf (sourire).
Mentalement, avez-vous vécu des jours très compliqués, à ne pas comprendre ?
On se pose forcément des questions quand on est mis de côté et qu’on n’a pas le temps de jeu espéré. Surtout, en voyant les résultats qui n’allaient pas dans le bon sens, on se dit qu’on aurait pourquoi pas notre chance pour être utile. Mais il faut travailler et rester pro. La roue tourne toujours. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT