Quelques semaines après les grandes annonces de Philippe Diallo, le président de la FFF, les parlementaires planchent actuellement sur le projet de réforme de la gouvernance du sport professionnel. Et cela ne plaît pas forcément aux acteurs et à leurs représentants.
Les fédérations en position de force
Rémunération des dirigeants plafonnée, meilleure redistribution des droits TV, lutte contre le piratage, mise sous tutelle des Ligues professionnelles avec un pouvoir renforcé des fédérations, le projet de réforme du sport professionnel en France, porté par les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin, ne fait pas que des émules. Il y a quelques jours de cela, dans un communiqué commun, les ligues professionnelles réaffirmaient leur rôle « de piliers du modèle sportif français ».
Cela n’a pas empêché le Sénat d’adopter à la quasi unanimité le texte issu des recommandations de la commission d’enquête parlementaire des sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin, avec des critiques fortes sur le train de vie du football professionnel. Pour être définitivement ratifié, ce texte doit désormais être examiné à l’Assemblée nationale. Et cela pourrait aller vite puisque l’exécutif a déclenché la « procédure accélérée » d’examen. Face à « une crise de confiance » et « des conflits d’intérêts voire des dérives » observées dans le football, « cette réforme est urgente », insiste Laurent Lafon.
Pour en revenir à la prise de pouvoir des fédérations, celles-ci pourront notamment retirer aux ligues leur « subdélégation de service public », en cas de « défaillance grave »ou de « difficulté sérieuse de financement ». Elles pourront également créer leur propre « société commerciale » en lieu et place des actuelles Ligues. Cette nouvelle architecture instaurera « un cadre plus éthique, transparent et performant », juge Michel Savin.
L’UNFP ne vit pas la réforme d’un bon oeil

Actuellement président de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), Davier Terrier ne cache pas son désaccord à propos du projet de réforme, qui va faire perdre à la LFP la quasi-totalité de son pouvoir et de ses prérogatives. Une telle révolution serait de nature à inquiéter les joueurs. « La solution n’est pas de détruire et supprimer la Ligue, mais d’avoir un meilleur équilibre au sein de son conseil d’administration avec le souci du bien commun. Sans laisser certains clubs décider de tout », affirme l’ancien défenseur du FC Metz, dans les colonnes de L’Equipe.
Basculer de la LFP à la FFF de la sorte représente un vrai danger pour le football professionnel
David Terrier, président de l’UNFP
Et selon David Terrier, « la Fédération n’a pas la capacité administrative de répondre à l’exigence du football professionnel ». « Cela demande beaucoup de travail. La FFF a un fonctionnement fédéral. Ils ne sont pas adaptés et armés pour gérer cela. Ce n’est tout simplement pas possible. Basculer de la LFP à la FFF de la sorte représente un vrai danger pour le football professionnel. N’est-ce pas inconstitutionnel que la FFF puisse détruire la Ligue ? Il y a beaucoup de recours possibles contre cette loi. »
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