Éliminé de Ligue Europa par Fribourg (0-0 ; 3-2 a.p.), le RC Lens peut désormais se concentrer exclusivement sur la Ligue 1. Mais contrairement à la croyance générale, fin d’aventure européenne ne signifie pas forcément meilleurs résultats en championnat pour les clubs français. Bien au contraire.
Deux tiers des clubs français paient cher une fin d’aventure
« Au moins, ils pourront se concentrer sur le championnat », pouvait-on entendre de la bouche des supporters sang et or après l’élimination renversante et malheureuse du RC Lens à Fribourg, jeudi dernier, comme pour se consoler dans la désillusion. Pourtant, à l’heure de se replonger dans le parcours des dix-huit équipes de Ligue 1 éliminées de Ligue des champions ou de Ligue Europa en février-mars depuis la saison 2013-2014, ils sont peu nombreux à réellement en tirer profit comme pourraient l’espérer les Lensois.
Des dix-huit formations analysées, seulement cinq affichent une meilleure moyenne de points en championnat après avoir été éliminées – le Stade Rennais a conservé le même rythme en 2022-2023. Le meilleur élève ? L’Olympique Lyonnais, lors de l’exercice 2017-2018, avec une moyenne améliorée de 0,81 point après son élimination. Comme lui, certaines équipes ont su profiter d’un calendrier moins serré pour achever leur saison en beauté, quand d’autres ont plongé psychologiquement.
Différence des moyennes de points avant et après élimination
Les exemples du PSG en 2017-2018 (-0,74 point après élimination) et, surtout, la saison suivante (-1,19), en plus de ceux de la saison dernière avec l’AS Monaco (-1,01) et le FC Nantes (-0,6), sont les plus frappants. Au total, sur les dix-huit équipes analysées, douze – soit deux tiers – ont un bilan négatif et ont donc davantage été plombées par leur élimination européenne.
Et quand l’on excepte le cas particulier du PSG, qui peut se relâcher puisqu’ayant souvent creuser le trou en tête du championnat, voici le bilan : 13 équipes analysées, 8 en déficit de points, 4 en positif, 1 à égalité. De quoi tirer un trait sur la petite légende footballistique stipulant qu’une élimination en Europe favoriserait une belle fin de saison en Ligue 1. Et peut-être décevoir encore un peu plus les Lensois, qui espéreront se ranger du bon côté et contrecarrer la tendance statistique malgré un mois de mars XXL.
Enzo PAILOT, avec Box To Box
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Icon Sport
